Soirée débat avec Olivier Guez au B’nai B’rit à Neuilly

Présentation du B’nai B’rith lors de la conférence-débat avec Olivier Guez  le 23 janvier 2018.

La loge Léon Blum-Judaïsme Pluriel

Je suis impressionnée par votre présence extrêmement nombreuse car je pense qu’elle est à la hauteur du sujet qui va être abordé par notre conférencier de ce soir, Olivier Guez, avec son livre La disparition de Josef Mengele.

Tout d’abord deux mots sur le B’nai B’rith car je vois parmi vous beaucoup de gens BB mais je vois aussi des gens que je ne connais pas et qui le rejoindront  peut-être.

Merci de nous laisser vos coordonnées pour qu’on puisse vous prévenir à l’occasion de nos prochaines actions.

Je pense que cela mérite que j’en dise quelques mots pour que vous fassiez connaissance avec cette organisation qui, à l’initiative de Michelle Rothman et Gisèle Taubert, nous ont réunis ce soir autour d’Olivier Guez.

Ma Loge, qui a bien entendu adhéré à ce projet, justifie ma mini-présentation du BB ce soir.

Le BB est une organisation juive, la plus ancienne,  et la plus importante du monde. Elle a 175 ans, étant née en 1843.   C’est maintenant une ONG internationale, accréditée à l’ONU et présente à l’UNESCO et au Conseil de l’Europe à Strasbourg.

Elle est née aux USA,  à New York dans un café, grâce à des émigrés allemands qui sont allés aux Etats Unis pour fuir l’antisémitisme, déjà …. et atténuer les souffrances juives à travers le monde.

En arrivant sur place, ils ont tenté de rejoindre les Francs-Maçons qui n’ont pas voulu d’eux parce que Juifs.

Le BB  est donc aujourd’hui une organisation humanitaire présente dans tous les continents et en Europe de façon importante : dans 25 pays d’Europe.

La France  est un des pays d’Europe où l’organisation est la plus importante puisque nous avons 65 Loges réparties sur tout le territoire national qui comptent comme caractéristiques  d’être connectées avec des personnalités du monde politique, religieux, associatif.

Le BB est organisé en associations, que nous appelons Loges. Aujourd’hui deux loges sont représentées : la loge Bialik et la loge Léon Blum-Judaïsme Pluriel.

Les objectifs du BB sont :

• de soutenir et  l’Etat d’Israël et le peuple juif dans le monde,
• de travailler pour des œuvres de charité,
• d’aider  toutes les victimes de catastrophes naturelles où qu’elles aient lieu,
• d’initier et de développer des projets communautaires,
• de renforcer les liens du B’nai B’rith dans toute l’Europe

J’espère bien qu’avec la nomination de notre président BBF actuel, Serge Dahan, au poste de président du BB Europe, cette dernière tâche-là sera facilitée.

C’est la raison pour laquelle

• Nous organisons en France et dans le monde de nombreuses manifestations sur le dialogue judéo-chrétien et des commissions sur le dialogue judéo-musulman.
• Nous menons des actions qui portent sur le vivre ensemble. Tout récemment d’ailleurs, la Loge Bialik, ici présente,  a organisé le 30/11 un colloque qui s’intitulait Partager nos valeurs républicaines.
• Nous venons de publier un ouvrage, Jérusalem, regards croisés, où nous avons précisément regroupé des regards religieux, historiques et œcuméniques sur Jérusalem.

Voilà ce que je voulais dire en quelques mots pour présenter le BB.

Je passe maintenant la parole à Gisèle Taubert, présidente de la Loge Bialik.

Colette Arfi, Présidente de la Loge Léon Blum-Judaïsme Pluriel 

La Loge Bialik

Je ne vais pas vous asséner un discours long mais juste présenter la Loge Bialik fondée il y a huit ans et qui se réunit ici même, à Neuilly, tous les mois.

Si toutes les Loges Bnai Brith sont actives et militantes, la particularité de la Loge Bialik est de s’attacher au devoir de Mémoire .

En effet, chaque année en Janvier, nous avons pour tradition de consacrer une soirée à la Shoah, à la date de Commémoration de la libération d’Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945. Cette tradition instaurée par Michèle et Jean Rotman, les fondateurs de Bialik , se poursuit puisque l’année dernière, nous avions reçu au même moment  le journaliste Frédéric Ploquin qui nous avait présenté son livre La colonie de l’Abominable Dr Shaefer. Il s’agit d’un village bavarois reconstitué basé sur la Cordillère des Andes. Shaefer y exploitait un réseau de pédophilie déguisé en école.

Ce soir, nous recevons Olivier Guez , comme 10 ans auparavant, lors de la parution de son Impossible retour, Une Histoire des Juifs en Allemagne.

Il importe de se souvenir, pour permettre à l’homme de se construire. Avec son Histoire. Le devoir de Mémoire nous invite à savoir afin d’éviter que la tragédie des Camps ne se reproduise.

Selon Elie Wiesel, il n’existe pas une Mémoire une et indivisible mais des mémoires multiples.

C’est dans cet esprit de participer à la Mémoire qu’Olivier GUEZ, à mon sens, a travaillé, trois années durant, le cas Mengele.

A La rentrée automnale littéraire, un pitch sur l’Histoire a été mis en avant par les jurés du Prix Renaudot, qui ont récompensé Olivier Guez et La Disparition de Josef Mengele, et ceux du Prix Goncourt qui ont honoré Éric VUILLARD pour son livre L’Ordre du Jour. Notons que ces deux œuvres extrêmement nourries relatent l’Histoire du 3 ème Reich.

L’avenir le dira : les jurys Renaudot et Goncourt ont-ils involontairement ou à dessein voulu faire passer un message fort . Pourquoi ces 2 livres? Question d’époque? Piqure de rappel pour les plus vieux ? Information pour les plus Jeunes ? Alerte contre les Négationnistes qui osent nier la déportation d’Elie Wiesel.

De tout ce parcours de l’Enfer dans les camps et de l’impunité de ce médecin tortionnaire à Auschwitz va être débattu maintenant. Et sans plus tarder, je laisse la parole à Sarah Cattan, journaliste à Tribune Juive.

Gisèle Taubert, Présidente de la Loge BIALIK du Bnai Brith France.

Durant la soirée, Olivier Guez eut l’occasion d’expliquer comment le procès Eichmann allait entièrement changer notre perception de la guerre, perçue jusqu’alors comme un conflit militaire classique, certes de très grande ampleur.

La Shoah, qu’on n’appelait pas encore Shoah, allait devenir le fait le plus marquant de cette deuxième guerre mondiale. Auschwitz allait devenir le symbole de la Shoah, et Mengele le symbole d’Auschwitz. La Disparition est surtout une réflexion sur le Mal. Ce Mal qui peut-être n’est qu’endormi alors qu’on a voulu nous faire croire qu’il avait été éradiqué. Se référant au triptique du néerlendais Jérôme Bosch, Le Jardin des Délices, Olivier Guez nous redit que Mengele appartient à son sens au troisième panneau : l’enfer. Lisez La Disparition, remède contre la naïveté : vous saurez que le mal existe et est protégé.