France : la guerre contre les pompiers et la police, par Yves Mamou

Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a affiché clairement sa joie et son soulagement le 1er janvier au matin : aucune attaque terroriste n’a eu lieu le soir du Nouvel An.

Collomb profité de son invitation sur Europe 1 pour chaleureusement remercier les 140 000 policiers, soldats, pompiers et associations de sécurité civile mobilisés pour bloquer toute attaque terroriste potentielle.

Depuis 2015, tous les gouvernements français ont nié que l’Islam soit en guerre avec la France. Mais pour être sûr que 2018 commence pacifiquement, le ministère de l’intérieur a mobilisé le 31 décembre plus de forces de sécurité que l’armée française ne compte de soldats. Rappelons que l’ensemble des forces militaires terrestres françaises ne compte que 117 000 soldats en service actif .

Dans un communiqué de presse , le ministre Collomb a déclaré : « Grâce à la très forte présence policière, combinée à l’efficacité des mesures de protection mises en œuvre sur le fondement de la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT), les fêtes de la Saint-Sylvestre ont pu se passer de manière sereine pour l’ensemble des Français. »

Aucune attaque terroriste n’a eu lieu, mais affirmer que la nuit de la Saint Sylvestre a été « sereine » est, au mieux, un euphémisme. Conformément à la « tradition », 1031 véhicules ont été intentionnellement brûlés (935 en 2016) dans la banlieue majoritairement musulmane qui entoure chaque grande ville de France.

Dans la seule région de Paris, 250 voitures ont été incendiées, et huit policiers et trois gendarmes attaqués et blessés. Une vidéo, rapidement devenue virale sur Internet, a montré une foule de « jeunes » (le substantif utilisé par les médias pour évoquer les jeunes africains et arabes des cités) assommant de coups de poings et de pieds une policière jetée à terre. Elle avait tenté de disperser ces mêmes « jeunes » qui avaient pris d’assaut une soirée du nouvel an à laquelle ils n’était pas conviés à Champigny près de Paris.

A Strasbourg, selon le syndicat de police Alliance, « cinq policiers ont été légèrement blessés, dont quatre par de feux d’artifice », lesquels sont fréquemment utilisés comme des armes. En outre, 70 voitures ont été incendiées intentionnellement.

Dans chaque grande ville, des dizaines de voitures ont été incendiées et, dans les banlieues, des dizaines de commandos de « jeunes » ont attaqué la police.

Même au cœur de Paris, où la police était ostensiblement postée à tous les carrefours, des « incidents » ont eu lieu. Selon Le Figaro, qui a divulgué un rapportconfidentiel du ministère de l’Intérieur, les attaques ont eu lieu à chaque minute : « A 20h50, au coin des Champs-Elysées et de la rue Balzac, des gendarmes ont arrêté sept individus qui jetaient des bouteilles vides sur la foule. Les victimes n’ont pu être identifiées. Les agresseurs, des migrants illégaux originaires d’Afghanistan, ont été placés en détention administrative. »

Le rapport mentionne également un serveur du restaurant Le Fouquet’s sur les Champs Elysées, blessé au couteau alors qu’il tentait de mettre fin à une altercation. Ce rapport confidentiel, uniquement dédié aux violences commises en région parisienne, n’était qu’un sous-ensemble d’un rapport beaucoup plus volumineux répertoriant tous les actes de violence commis sur l’ensemble du territoire national le soir du 31 décembre.

Tous ces événements – à l’exception des incendies de voiture, qui depuis des années servent de « feux d’artifice » aux « jeunes » le soir du Nouvel An – ne se limitent pas à la Saint-Sylvestre. Violences et agressions contre la police et les pompiers sont le pain quotidien des banlieues. Le 2 janvier 2018, deux policiers, qui venaient de risquer leur vie pour sauver des enfants d’un appartement en flammes en banlieue parisienne, ont été attaqués et lapidés par la foule.

En Novembre 2017, la station de radio Europe 1 a publié les chiffres d’un rapport confidentiel sur les attaques de pompiers : « Les chiffres de l’ Observatoire national de la délinquance que s’est procuré Europe 1 pointent une augmentation de 17% en 2016. Ainsi, l’année dernière, 2.280 sapeurs-pompiers ont été victimes d’une agression contre 1.939 en 2015, selon la même source. Les arrêts de travail ont également bondi de 36,5%, notamment dans les Hauts-de-France où les soldats du feu sont confrontés au quotidien à des situations de plus en plus extrêmes. Avec 366 agressions en 2016, il s’agit de la région la plus touchée par ce phénomène juste derrière la Nouvelle-Aquitaine (406 agressions déclarées). En conséquence, les forces de l’ordre sont amenées, dans certaines zones, à encadrer les interventions. »

Selon Bruno Retailleau, député, président d’une commission parlementaire sur l’état des forces de sécurité intérieure : « La moitié des 4 079 gendarmes blessés lors d’interventions en 2016 sont la conséquence d’une agression. Côté police, le nombre de blessures par arme recensées en mission connaît une hausse de 60 %. »

Cinq mois après l’adoption d’une loi qui a assoupli les règles limitant le droit à la légitime défense des policiers, la chaîne d’information LCI a révélé que l’usage d’armes à feu par les policiers, notamment pour « intimidation ou sommation » (tirs en l’air ou au sol), était en hausse de 89%. Ce type de coups de feu est « justifié et justifiable », a noté l’IGPN (la police des polices) dans une note confidentielle de juillet 2017, également révélée par le LCI.

Une guerre ouverte et qui ne dit pas son nom bat donc son plein contre les pompiers et la police. Le 3 janvier 2018, le quotidien Le Parisien titrait : « Quand la police ne fait plus peur ».

Le même jour, Lydia Guirous, présidente du parti d’opposition, Les Républicains, a déclaré : « Dans les banlieues, l’autorité de l’Etat n’existe plus, l’impunité prédomine, la police est dans la peur et les moyens de répondre font défaut. Ce sentiment d’impunité doit être brisé ».

Comme d’habitude, le gouvernement minimise le problème et ne considère pas la propagation de la violence urbaine comme du terrorisme. Le 1er janvier 2018, le ministre de l’Intérieur a expliqué que les violences commises en banlieue contre la police et les pompiers étaient la réponse à l’injustice sociale qui était faite aux populations qui y vivent. Reprenant les mêmes poncifs, il a répété que les bandes de « jeunes » n’étaient pas des criminels, mais les victimes de leur « environnement »: « Je crois que ce sont ces quartiers qu’il faut changer. Lorsque l’on voit ces grandes barres on se dit qu’il y a un aspect inhumain qui ne peut générer que de la violence … Je crois que ces quartiers ne peuvent pas rester comme ça. »

Fidèle à la tradition, le gouvernement va donc essayer d’acheter la paix avec de l’argent. Pendant ce temps, les suicides se propagent parmi les policiers. En novembre 2017, en une semaine, cinq policiers se sont suicidés dans différentes villes françaises. Le 3 décembre 2017, un policier s’est suicidé au commissariat d’Alençon. Le 5 décembre 2017, un policier chargé de la sécurité du ministre du Travail s’est suicidé dans le parking d’un commissariat de la gendarmerie. Entre le 1er janvier et le 1er décembre2017, 47 policiers et 16 gendarmes se sont suicidés. Un record.

Yves Mamou pour Gatestone  Institute 

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2 Comments

  1. Les parents de ces « jeunes » devraient prendre leurs responsabilités car, à mon sens, c’est eux d’abord les responsables. Ils doivent tenir leurs « jeunes ». Par ailleurs, étonnant qu’il y ait encore des vocations parmi la population pour ces métiers à risques, de plus non soutenus par le gouvernement…

  2. De « rapports confidentiels » en expérimentations non publiées ce gouvernement nage dans une opacité rarement égalée. Transformer des criminels en « victimes de leur environnement » dénote une bêtise profonde. Nous paierons très cher ce nouvel accès de lâcheté et de compromission.

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