En raison de prêches légitimant « le djihad armé » et appelant « à la défaite et à la destruction des mécréants », une importante mosquée du centre-ville de Marseille a été fermée pour six mois.
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a ordonné la fermeture pour six mois d’une importante mosquée du centre-ville de Marseille, en raison des prêches radicaux qui y sont tenus par un imam salafiste.
Une mosquée « référence du salafisme »
La mosquée « As Sounna » est dirigée par un imam, El Hadi Doudi, qui « s’inscrit dans la mouvance islamiste radicale » et est devenu « une référence du salafisme », affirme le préfet de police dans un arrêté publié lundi. L’imam avait pour ambition de faire de la mosquée, située boulevard National, dans le centre de la cité phocéenne, « le plus grand lieu de culte musulman de Marseille en effectuant des acquisitions immobilières », poursuit la préfecture.
Des appels à la « destruction des mécréants »
« En dépit d’une condamnation des attentats survenus en France », les prêches tenus au sein de cette mosquée et parfois diffusés sur Internet « légitiment le djihad armé et la mise à mort des auteurs d’adultère et des apostats », ajoute le préfet Olivier de Mazières.
Certains discours « appellent à la défaite et à la destruction des mécréants », « incitent à l’application de la loi du Talion à l’encontre de ceux qui combattent Dieu et son prophète et à l’égard desquels la sentence de Dieu est la mort ou la crucifixion » ou « présentent les Juifs comme des ‘impurs’, ‘les frères des singes et des porcs’ et incitent à prononcer la formule ‘Allah akbar’ dans les lieux publics pour ‘effrayer les mécréants' », poursuit-il notamment.
Un discours qui a pu « inciter à la haine »
L’imam, qui a été reçu début décembre à la préfecture, a reconnu « avoir produit des écrits qui ont pu inciter à la haine » et que « son discours n’a pas changé depuis 2015 », malgré les attentats qui ont frappé la France. La préfecture souligne par ailleurs également que plusieurs fidèles de la mosquée se sont réclamés ces dernières années d’Al Qaïda ou ont rejoint l’Irak et la Syrie, et que des « messages de haine et de discrimination » tenus dans la mosquée sont relayés dans le quartier et dans ses établissements scolaires.
Des acquisitions financières en cause
L’arrêté épingle par ailleurs le financement des acquisitions immobilières de la mosquée, « facilitées financièrement par une association salafiste niçoise », et pour lesquels l’imam « n’hésite pas à user de pressions pour collecter d’importantes sommes d’argent, notamment en appelant ses fidèles aux dons en précisant qu’il accepterait de +l’argent sale+ ».
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