Un tableau de Vinci devient la toile la plus chère au monde : 450 millions de dollars

Un tableau de Leonard de Vinci représentant le Christ, «Salvator Mundi» (Sauveur du monde) s’est vendu à 450 millions de dollars, record du monde.

Une histoire folle. Pas seulement une somme folle. Il y a tous les éléments d’un film, un thriller même, dans le record battu dans la nuit de mercredi à jeudi chez Christie’s à New York pour le « Salvator Mundi » (sauveur du monde), un Christ offrant la bénédiction de Leonard de Vinci, vendu pour 450,3 millions de dollars (380 millions d’euros) à un acheteur anonyme. Le record précédent, très nettement inférieur, à 300 millions de dollars, était détenu conjointement par un Gauguin et un Willem de Kooning, grand peintre du XXe siècle.

« Tout le monde est surpris par ce prix stratosphérique » souligne un expert indépendant en art ancien, Nicolas Joly. Et pour cause. Certains, dans le milieu de l’art, sous-entendaient même que le propriétaire du Vinci, Dmitri Rybolovlev, président de l’AS Monaco, le mettait en vente en s’attendant à perdre de l’argent, pour prouver qu’il avait été arnaqué trois ans plus tôt en l’achetant pour 127 millions d’euros à l’homme d’affaires Suisse Yves Bouvier. On n’y comprend rien ?

Une plainte entre le propriétaire et un marchand d’art

Petit retour en arrière. Rybolovlev, qui a acheté ces dernières années 37 tableaux de maîtres par l’intermédiaire de Bouvier, transporteur d’art, courtier, collectionneur, a déposé plainte contre ce dernier. Il prétend que celui-ci a touché des commissions beaucoup plus importantes que celles décidées entre eux. Bouvier n’aurait dépensé que 80 millions pour le Leonard.

Mais avec ce record à 380 millions d’euros, tout le monde n’y retrouve-t-il pas ses petits, ou ses grosses coupures en dollars ou euros ? « Tout le monde devrait être content : Christie’s, Bouvier qui peut dire qu’il n’avait pas vendu si cher puisque le tableau vaut maintenant le titre, et Rybolovlev qui va gagner beaucoup d’argent », sourit Nicolas Joly. Et pourtant non. Rybolovlev estime son manque à gagner sur les 37 tableaux achetés via son ancien partenaire à « 1 milliard d’euros ». « C’est comme si vous achetiez un appartement à une agence, confie un membre de l’entourage de Rybolovlev. Même en le revendant très cher, si vous comprenez que l’agence vous a menti très largement sur sa commission, vous avez été escroqué ».

Les procédures continuent donc. Yves Bouvier a lui-même déposé plainte contre l’oligarque russe pour « corruption ». Ce dernier est déjà cerné par d’autres plaintes depuis qu’il a quitté la Russie à la tête d’une fortune estimée à près de 8 milliards d’euros, forgée un complexe industriel d’engrais potassique.

Fait important : quand il s’installe en Suisse puis à Monaco, le milliardaire russe ne parle ni français ni anglais. A-t-il le profil du pigeon parfait dans le milieu sophistiqué de l’art ? Dans son communiqué publié ce mercredi, son entourage, en confirmant la suite des procédures judiciaires, rappelle avec une forme d’amertume que Bouvier prétendait jouer le rôle d’« intermédiaire, conseiller et ami » de Rybolovlev.

L’acheteur serait en Asie ou au Moyen-Orient

Et Jésus ? Selon plusieurs experts, le nouvel acheteur pour l’instant anonyme du tableau peint au XVIe siècle sur un panneau de noyer, très abîmé par le temps et qui n’a été authentifié comme un Leonard de Vinci qu’en 2011, ne se trouve sans doute ni en Europe ni en Amérique. Plutôt en Asie ou au Moyen-Orient, où se trouvent davantage d’immenses fortunes prêtes à un coup de folie. Le tableau a été présenté un peu partout dans le monde par Christie’s, comme à Hong Kong, pour éveiller l’intérêt des collectionneurs.

Cet été, Rybolovlev, président de l’AS Monaco, a vendu son attaquant vedette Kylian Mbappé au PSG pour 180 millions d’euros. Le Christ de Vinci, estimé à 100 millions, a finalement rapporté beaucoup plus qu’un joueur de football. Certains trouveront peut-être cela rassurant.

Source leparisien

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2 Comments

  1. Rien ne dit que c’est du Léonard de Vinci.Même aussi à propos de ladite Joconde, il persiste un doute. Certains experts pensent que c’est le coquin de Léonard qui aurait posé et pour se faire, se serait déguisé en femme…
    Je n’insisterai pas sur tous les faussaires,souvent géniaux, sauf pour l’un d’eux Hans Van Meegeren qui a peint en 1943 à la manière de Vermeer et a fait passer son travail pour une authentique œuvre de Vermeer; si bien que la Reine de Hollande y a cru.
    Le doute s’était installé parmi les experts. Ils ont radiographié ce faux appelé qu’il avait nommé: »Les pèlerins d’Emmaüs » qui n’a jamais existé et ont découvert un autre thème.
    Le pot aux roses découvert,la honte bue de son Altesse,le faussaire, avant le développement des radios leur décrivit en détail l’œuvre dissimulée. Il ne fit qu’un an de prison!
    Recherche de Viviane Scemama Lesselbaum

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