Visé par plusieurs plaintes pour viol, l’islamologue suisse controversé n’enseignera plus, de manière temporaire, à l’université d’Oxford.
Dans la foulée des accusations à l’encontre de Tariq Radaman, l’islamologue suisse controversé, l’université d’Oxford, où il enseigne, a décidé de le mettre en congé. Il est visé en France par deux plaintes pour viol et accusé d’abus sexuel sur des mineures en Suisse. La prestigieuse université britannique était jusque-là accusée, notamment par certains de ses étudiants, de n’avoir pas pris position.
« D’un commun accord et avec effet immédiat, Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques contemporaines a pris un congé de l’université d’Oxford », indique l’université dans un communiqué.
« Un congé n’implique aucune présomption ou acceptation de culpabilité et permet au professeur Ramadan de répondre aux accusations extrêmement graves portées contre lui, qu’il nie catégoriquement, tout en répondant à notre principale préoccupation – répondre à la détresse accrue et compréhensible, et mettre en priorité le bien-être de nos étudiants et du personnel », souligne l’université.
Please see @UniofOxford’s official statement on Professor Tariq Ramadan, here: https://t.co/uJssnFhI7q pic.twitter.com/PPUt7J8ANS
— Oxford University (@UniofOxford) 7 novembre 2017
« J’ai été traumatisée par cette personne »
Tariq Ramadan, 55 ans, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, et brillant orateur, bénéficie d’une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs. Il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.
Il a été visé par deux plaintes pour viol en France, survenues au milieu de la vague de libération de la parole qui a suivi l’affaire Weinstein, du nom du puissant producteur américain accusé de viols et d’agressions sexuelles. « J’ai été traumatisée par cette personne, j’ai reçu des menaces, et jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas facile de parler », avait témoigné Henda Ayari, l’une des femmes qui accusent l’islamologue de viol, le 30 octobre sur BFMTV.
Tariq Ramadan s’est défendu farouchement de ces accusations de viol en dénonçant sur sa page Facebook une « campagne de calomnie » qui fédère ses « ennemis de toujours ». Ce père de quatre enfants, marié depuis plus de 30 ans à une Française convertie s’est dit « serein et déterminé ».
« Emprise psychologique »
Samedi, la Tribune de Genève a publié un long article consacré à quatre anciennes élèves de Tariq Ramadan lorsqu’il enseignait le français et la philosophie à Genève entre 1984 et 2004. Parmi ces quatre femmes, trois ont avoué avoir cédé à « l’emprise psychologique » de leur professeur et avoir eu des relations sexuelles avec lui, l’une à 15 ans et les deux autres à 18 ans. La quatrième, qui avait 14 ans à l’époque, évoque le harcèlement auquel elle a dû faire face. Sur son compte Twitter, Tariq Ramadan a démenti « catégoriquement » ces allégations et annoncé le dépôt d’une plainte contre X pour diffamation.
Au Royaume-uni, un scandale de harcèlement sexuel ébranle la classe politique depuis plusieurs semaines, visant des personnalités de premier plan. L’université d’Oxford dit avoir « toujours reconnu la gravité des allégations contre le professeur Ramadan, tout en soulignant l’importance de l’impartialité et des principes de justice et de procédure régulière ».
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