Une quinzaine de militants défenseurs de la laïcité se sont rassemblés ce vendredi, faisant face aux fidèles à l’heure de la prière organisée depuis mars à proximité de la mairie.
Le face-à-face s’est déroulé dans le calme, sous le regard vigilant des forces de police. Ce vendredi, vers 13 h 30, alors que les fidèles ont installé leurs bâches sur les pavés de la rue de Neuilly et que les haut-parleurs diffusent l’appel à la prière, une poignée d’hommes et de femmes se positionne face à eux pour entonner La Marseillaise, brandissant drapeaux tricolores et pancartes aux slogans pro-laïques.
La quinzaine de militants de Forces Laïques, association désormais établie comme parti politique, entend ainsi dénoncer les prières de rues qui se déroulent chaque semaine à Clichy. Voilà presque huit mois que les fidèles se réunissent tous les vendredis pour protester contre l’expulsion des associations musulmanes de la rue Estienne-d’Orves – bâtiment appartenant à la ville — suite à une décision du Conseil d’Etat datant d’août 2016. Un conflit sans issue puisque la mairie refuse de céder, arguant qu’il existe une salle de prière à Clichy inaugurée en mai 2016.
« Une entrave aux libertés individuelles et au principe de laïcité… »
Depuis huit mois, les prières de rue attirent entre 300 et 500 fidèles chaque vendredi. « Cette privatisation du domaine public est intolérable, c’est une entrave aux libertés individuelles et au principe de laïcité », déplore Laurence Taillade présidente de Forces Laïques, dont le siège se situe à Argenteuil (Val-d’Oise). Cette ancienne militante du Parti radical de gauche (PRG) a notamment écrit au préfet des Hauts-de-Seine pour lui demander « de faire appliquer la loi plutôt que de missionner des troupes de police pour protéger les contrevenants ». Car pour éviter tout débordement, les rassemblements sont encadrés chaque semaine par un important dispositif.
Une présence policière un peu plus importante ce vendredi d’ailleurs alors que les organisateurs de la prière enjoignent les fidèles à se disperser « comme d’habitude » et « sans prêter attention » aux manifestants qui leur font face. Les responsables portant des gilets jaunes se positionnent même devant les militants de Forces Laïques pour éviter la moindre altercation.
Après le départ des fidèles, la conversation s’engage sur le bien-fondé de leur action. « Vos revendications ne peuvent pas passer par des prières de rue, cela va à l’encontre des principes de la République », tente un Clichois qui souligne « l’exaspération grandissante des riverains ». Les associations assurent de leur côté tout faire pour trouver une issue en cherchant notamment un nouveau local pour accueillir les fidèles.
Si l’Etat ne fait rien pour faire régner l’ordre et la loi, ce sont des milices républicaines qui vont prendre les choses en mains…