L’école Hôtelière de Lausanne s’installe en Israël, par Raphaelle Attias

L’École hôtelière de Lausanne, considérée comme la première institution mondiale de formation en gestion hôtelière, proposera des cours à Jérusalem dès l’année prochaine.

Combien de visiteurs en Israël ont vu leur visite à Masada ou une journée sur la plage gâchées par un réceptionniste indifférent, un serveur incompétent ou un guide envahissant?

Israël ne manque pas de sites historiques et religieux, d’hôtels de luxe et, et même ces dernières années, de restaurants gastronomiques  et de lieux de  vie nocturne survoltés, mais manque cruellement de personnel hôtelier top niveau.

Selon Yateendra Sinh, qui dirige l’unité de formation des cadres de l’École hôtelière de Lausanne, le niveau de service personnel et professionnel dans les hôtels, les restaurants et les autres installations touristiques ne crée pas en Israël le type d’expérience que les visiteurs veulent revivre, et donc souvent, ces visiteurs ne reviendront pas. Donc le  personnel hôtelier doit apprendre à écouter les besoins des clients et à suivre leurs demandes, pour renforcer le potentiel touristique fabuleux du pays.

Avec le soutien de l’industrie du tourisme en Israël, Sinh compte bien changer la situation. L’école hôtelière de Lausanne, considérée comme la première institution mondiale de formation à la gestion hôtelière, commencera proposer des cours à Jérusalem l’année prochaine.

Dans le cadre d’un programme dirigé par l’Autorité de développement de Jérusalem, le Ministère du tourisme et le Ministère des affaires de Jérusalem et du patrimoine, l’école proposera  des cours dans le cadre d’une  formation de six mois qui ira de l’enseignement des bases au management hôtelier. L’EHL prévoit de recevoir quelque 200 étudiants et espère finalement s’allier à une institution académique établie en Israël pour pouvoir proposer un diplôme.

Les points à redresser

L’industrie touristique israélienne connaît un nombre record de visiteurs étrangers, mais les recherches menées par l’EHL après avoir rencontré quelque 200 professionnels du tourisme cette année, des hôteliers aux guides touristiques,  ont pointé de sérieux problèmes de personnel.

L’image de l’hôtellerie est mauvaise, les perspectives de carrière font souvent défaut et le taux de roulement des employés est élevé. Les jeunes ne s’intéressent pas à la profession et ce n’est pas le genre de carrière que les parents encouragent leurs enfants à poursuivre. L’étude de Lausanne a révélé que 90% des employés du secteur n’avaient pas de formation officielle et que la plupart des employés des hôtels quatre et cinq étoiles n’avaient aucun diplôme universitaire.

Yoav Bachar, vice-président du personnel de l’Israel Hotels Association, estime que 400 à 600 Israéliens suivent chaque année une formation professionnelle en tourisme alors que le secteur aurait besoin de 5000 personnes.

Ceux qui veulent se lancer dans une carrière ou améliorer leurs compétences ont peu d’options. Plusieurs universités et collèges offrent des programmes universitaires, mais ils portent le focus sur la gestion des organismes de services et ne sont pas axés spécifiquement sur le tourisme.

Il existe également une poignée d’instituts professionnels, notamment l’école hôtelière Tadmor, actuellement en cours de privatisation. « Ces dernières années, il y a eu une sérieuse érosion de la formation professionnelle », a déclaré Bachar.

L’EHL ne fera pas qu’augmenter les normes professionnelles, en particulier à Jérusalem où il n’y a pas d’école professionnelle en ce moment, mais donnera également un coup de fouet à l’industrie du tourisme, a déclaré Bachar. «La venue l’EHL en Israël est importante par le message qu’elle envoie : élever le statut de la profession et attirer des gens qui veulent étudier dans une institution de renommée mondiale ».

Noam Rizi, qui dirige l’Association des restaurants de Jérusalem a lui aussi déclaré que l’industrie du tourisme a fortement  besoin de formation professionnelle.

« Notre industrie du tourisme est dépourvue de culture, il n’y a pas de tradition. L’une des raisons pour lesquelles nous n’excellons pas, c’est que nous avons tout appris dans la rue, donc le meilleur sommelier d’Israël ne sait pas combien de personnes peuvent partager une bouteille de vin, et les meilleurs et les plus talentueux chefs ne savent pas quelle doit être la taille d’une portion « , a déclaré Rizi.

Enfin, Sinh a déclaré que l’un des problèmes rencontrés au cours des 24 premières heures de sa visite à Jérusalem était l’apathie du personnel de service. « Dans de nombreux cas, les employés ont fait le même travail pendant des années, voire des décennies, sans aucun goût réel pour ce travail,  et ceci est immédiatement ressenti par les clients. Pour que les clients acceptent de payer toujours plus, il faut impérativement un meilleur service  »

Nous attendons impatiemment  les résultats de l’EHL réputée pour ses formations d’excellence, son professionnalisme et son efficacité. Son implantation en Israël est un vrai plus pour le tourisme du pays, et il faut faire connaître cette opportunité à tous les jeunes israéliens, mais aussi à tous les olim qui envisagent une reconversion.

 

Raphaelle Attias

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4 Comments

  1. L’industrie hôtelière israélienne a la tête dans le sac: Ses prix trop élevés par rapport à la concurrence des pays à bas coût de main d’oeuvre, la qualité des prestations liée à l’embauche massive de personnel arabe (alors que des milliers de religieux vivent de prestations sociales). Le noeud du problème est la tyrannie de la rabbanout, qui impose des règles chaque année plus strictes (et fréquemment impose des fournisseurs de son propre « système », méthode familière de la maffia) qui entraînent des surcoûts qui s’apparentent à un racket (emploi de mashguiah, ascenseurs du shabbat, matériel de cuisine double), à quoi s’ajoutent les contraintes de sécurité imposant du personnel spécialisé.

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