L’université Lyon 2 a annulé un colloque sur le thème « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité », qui devait se tenir le 14 octobre prochain, après une polémique sur les intervenants invités.
L’université Lyon 2 s’est résolue à annuler, ce mardi, l’organisation d’un colloque sur l’islamophobie en France, pour couper court à une polémique grandissante.
Ce colloque, dont le thème était « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ?« , était dénoncé par le Comité Laïcité République (CLR) et la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme), dans un communiqué commun, comme « un colloque laïcophobe« . Le cofondateur du Printemps républicain, le politologue Laurent Bouvet, parlait dans un tweet d’un « colloque plein d’intervenants islamistes sous couvert académique ».
Un colloque plein d’intervenants islamistes sous couvert académique à @universitelyon2 ? cc @ObservLaicite pic.twitter.com/36AdyTQnCb
— Laurent Bouvet (@laurentbouvet) 22 septembre 2017
En cause, la participation de membres du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI).
L’essayiste Céline Pina, dans le Figaro Vox, dénonçait la participation à une table-ronde sur « l’islamophobie d’Etat » d’Abdelaziz Chaambi, président de Coordination contre le Racisme et l’islamophobie (CRI), « accessoirement fiché S ».
Les détracteurs anti-racistes ont été rejoints par les identitaires lyonnais, sur les réseaux sociaux, et des sites d’extrême droite comme Fdesouche, qui dénonçait l’invitation de « la fine fleur de l’islamisme « .
La sérénité des débats n’était plus garantie
Suite à ces multiples réactions, la présidence n’a pas souhaité revenir sur la polémique. Elle se limite à expliquer que les conditions ne sont « pas réunies pour garantir la sérénité des échanges et le bon déroulement des débats autour de la question de l’islamophobie et de ses enjeux politiques ». Elle assure apporter « tout son soutien » à la chaire « Égalité, Inégalité, Discriminations » et à l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL), co-organisateurs du colloque, ainsi qu’à l’ensemble des universitaires qui avaient accepté d’y participer.
Parmi les intervenants, devaient figurer Abdelaziz Chaambi, président de la CRI, membre de la Commission islam et laïcité, David Friggieri, coordinateur à la Commission européenne chargé de la lutte contre la haine antimusulmane, François Burgat, politologue, directeur de recherche au CNRS ou encore Karima Dirèche, historienne, directrice de recherche au CNRS. Une communication de Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, devait également être lue.
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