Erdogan : le Mossad a manipulé le vote au Kurdistan

Erdogan prétend que le flot de drapeaux israéliens au cours des célébrations de la victoire du « Oui » au référendum est la preuve que l’administration kurde d’Irak  « doit sa victoire au Mossad, ensemble, ils sont main dans la main ».

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a prétendu samedi que les services de renseignement du Mossad israélien auraient joué un rôle majeur dans le scrutin pour l’Indépendance du Kurdistan – ce que, selon lui, tendait à prouver le déploiement fréquent et visible de drapeaux israéliens au cours des célébrations d’un « Oui » majoritaire, de manière écrasante, à l’issue de ce vote. Au moins, pourrait-on souligner avec ironie, l’agence juive de renseignements ne ferait ses « coups » selon la technique turque éculée du « False Flag » (sous pavillon de complaisance), comme dans le cas des trafics d’essence avec Daesh!

Erdogan tend à confondre et à faire passer un élan de fraternité entre deux peuples, presque naïf de sincérité, pour une énorme machination souterraine, en vue d’une manipulation de foule. D’un autre côté et s’adressant à la frange ultra-nationaliste turque, le Kurdistan est décrit comme passé d’une tutelle irakienne, au nom des Etats de la région (Iran, Turquie-Syrie) à l’alliance avec une puissance étrangère et redoutée, à qui l’ont prête des pouvoirs occultes -pour ne pas dire « diaboliques »- et particulièrement efficients. Mais, la cause kurde étant transfrontalière, c’est encore une autre façon de déclarer sa hantise, de sentir le possible aiguillon d’Israël dans la déstabilisation de son propre pouvoir, notamment sur les régions sud-Est du territoire de la Turquie, ou encore dans l’espace nord-Est syrien en voie de fédéralisation pro-Kurde…

« Cela ne démontre qu’une chose, que l’administration (du nord de l’Irak) doit sa victoire au Mossad, qu’ils marchent ensemble, main dans la main », a fustigé Erdogan à Erzurum, dans l’Est de la Turquie.

L’Iran et le gouvernement central d’Irak à Bagdad ont aussi sonné l’alarme en s’opposant farouchement à ce référendum et ils ont refusé de reconnaître sa validité.

Israël est le seul pays  à soutenir ouvertement l’Indépendance d’un Etat kurde, alors que le Premier Ministre d’Israël, Binyamin Netanyahu, a appuyé personnellement « les efforts légitimes du peuple kurde pour atteindre un Etat souverain ».

Très mal à l’aise face à ce défi, Erdogan a, dans un premier temps, tenté de tourner en dérision ce soutien d’Israël. D’un autre côté, en prêtant un pouvoir de manipulation magistrale à ses services secrets, il lui offre l’hommage du vice à la vertu.

« Êtes-vous seulement conscients de ce que vous faites? », s’est écrié Erdogan, sur un ton ultra-paternaliste, à l’intention des dirigeants kurdes traités comme des enfants qui auraient mal agi. « Il n’y a qu’Israël qui vous soutienne! » (« Vous suivez votre mauvais démon, votre « mauvais penchant »)…

En réalité, l’élan puissant d’une révolution régionale manifeste ses premiers soubresauts d’après l’écrasement de Daesh, dernier recours des pouvoirs expansionnistes régionaux pour garder leurs peuples sous une férule oppressante…

Source jforum

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