Cette année, pour la deuxième fois consécutive, nouvel an juif et nouvel an musulman sont célébrés à la même période. Simple hasard du calendrier ou signification commune ?
Littéralement la « tête de l’année » en hébreu, Rosh Hashana est célébré les 21 et 22 septembre de cette année 5778 selon le calendrier juif. En islam, c’est l’année hégirienne 1439 qui débute le 21 septembre. Al-Hijra commémore l’exil du Prophète Muhammad de La Mecque vers Médine en 622.
La nouvelle année juive débute toujours entre mi-septembre et mi-octobre. Pour les musulmans, l’année commence en moyenne 11 jours plus tôt que la précédente, du fait du calendrier lunaire sur lequel repose l’Islam. Il peut donc arriver que les deux se chevauchent, d’autant plus que le calendrier juif s’appuie aussi sur les mouvements de la lune, en plus des saisons de la Terre.
Une communion entre les origines des religions
Et pourtant, les deux religions accueillent la nouvelle année dans un état d’esprit assez proche. Rosh Hashana introduit une période de 10 jours d’introspection et de pénitence. Pour les musulmans, Al-Hijra invite à « une réflexion sur le sens de la vie et la présence sur la Terre, tout en relativisant le confort matériel », précise Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (RMF) et vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
En revanche, la tradition du nouvel an juif, vieille de plusieurs siècles, respecte des rituels bien précis. On sonne le chofar, un instrument taillé dans une corne de bélier, on prie et on déguste un repas de fête dans lequel chaque aliment a une signification particulière et apporte son lot de bénédictions. « La pomme trempée dans le miel et les dattes pour souhaiter que l’année soit douce ; le poisson pour se souhaiter une année riche en actions positives ; le poireau dont le nom en hébreu signifie une année de bonne décision », détaille Michel Serfaty.
Le rabbin rappelle tout de même que, malgré les pratiques religieuses différentes des musulmans et des juifs, ils restent unis par les Textes : « Le premier jour, nous lisons et chantons le passage de la Bible sur la naissance d’Isaac et d’Ismaël. C’est une communion entre les origines des religions. Une manière de dire que l’on n’oublie pas que nous avons un lien profond avec les musulmans. »
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