Ce jour-là, 528 juifs de Lens et des environs étaient déportés vers les camps de la mort. La communauté juive, les élus et le préfet ont commémoré, lundi soir, le 75e anniversaire de la rafle de Lens.
Les gerbes de fleurs ont vite envahi le monument aux morts avenue Van Pelt. Élus de tous bords, représentants locaux et nationaux de la communauté juive ont pris la parole pour se souvenir d’une page sombre et parfois méconnue de notre histoire. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 1942 à Lens, 528 personnes (117 hommes, 123 femmes et 288 enfants) seront gazées à Auschwitz par les Allemands, après avoir été parquées toute la journée place du Cantin, puis emmenés par train à Malines, en Belgique.
Claude Kleczewski, vice-président de l’association cultuelle israélite de Lens, a pris la parole dans le sillage du maire Sylvain Robert : « Bientôt nos derniers témoins auront disparu, alors si quelqu’un doit parler, c’est maintenant ou plus jamais. La transmission, demain, ce sera l’unique rempart contre le négationniste, a-t-il souligné, rappelant que ces hommes, ces femmes, et ces enfants « sont morts parce que juifs et leurs bourreaux étaient des gens ordinaires devenus, pour la circonstance, des barbares ».
Cette commémoration avait cette année, selon les mots Olivier Lalieu, représentant du Mémorial de la Shoah, « une ampleur toute particulière. Soixante-quinze ans après, le Mémorial de la Shoah et Serge Klarsfeld, qui préside l’association des fils et filles de déportés juifs de France familles de déportés, ont voulu donner une résonance nationale aux commémorations organisées traditionnellement par la ville de Lens et la communauté juive. »
Faisant référence à la barbarie islamiste, il a lancé un appel à la vigilance : « Il nous faut pleinement intégrer cette histoire de la Shoah, des génocides, des crimes contre l’humanité mais aussi de la Résistance et de l’action des Justes dans le récit national, non sous le signe de la repentance mais bien sous celui de la défense d’un État de droit. »
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