Décès de Myriam Ezratty, 1ère femme à la tête des prisons en France

La magistrate Myriam Ezratty, première femme nommée à la tête de l’Administration pénitentiaire en France, et première femme à présider la cour d’appel de Paris, est décédée à l’âge de 87 ans, a annoncé aujourd’hui la chancellerie, dans un communiqué.

« Directrice de l’administration pénitentiaire de 1983 à 1986, Myriam Ezratty, magistrate humaniste aux convictions très affirmées, disait avoir accepté ce poste +pour voir de l’autre côté du miroir+, alors que dans ses fonctions précédentes à l’éducation surveillée, elle oeuvrait à +éviter au maximum l’emprisonnement des mineurs+ », déclare le ministère de la Justice dans un communiqué. 

Myriam Ezratty avait d’abord été nommée en juillet 1981 par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, directrice de l’éducation surveillée, un poste dédié à la protection de la jeunesse où elle s’était employée à chercher des solutions alternatives à la détention pour les mineurs et favorisant leur accès à l’éducation.

A la tête de de l’administration pénitentiaire, « un monde d’hommes, assez machiste », elle affirmait avoir tenté de rester elle-même pour gérer ce qui était alors « comme une grande ville », avec une population carcérale de 45.000 détenus (contre près de 70.000 détenus aujourd’hui).

Elle avait été particulièrement marquée par les « mouvements collectifs », qu’ils soient l’expression de mouvements de protestation des surveillants ou des révoltes de détenus, faisant le constat que « le mal des prisons » était, déjà, « le surpeuplement, qui génère à la fois des incidents et des actes de désespoir ». Elle s’était attaquée aux conditions de détention des détenus, avec le sentiment de « raccommoder une vieille chaussette », avait-elle raconté en 2008.

Durant son mandat, elle avait oeuvré à « la réinsertion des détenus en faisant entrer la culture, l’éducation et la santé en prison », a rappelé le ministère, créant notamment « le comité Santé-Justice » et lançant les « premiers espaces de visites familiales et conjugales en 1986, à Mauzac (Dordogne) et Val-de-Reuil (Eure) ». Myriam Ezratty fut aussi la première femme à présider la cour d’appel de Paris, de 1988 à 1996.

Source lefigaro

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2 Comments

  1. Elle s’est aussi très bien débrouillée pour ne pas avoir sa part dans l’affaire du sang contaminé et des prélèvements faits en prison.Et elle a eu le toupet de critiquer le livre-enquête sorti à cette occasion.

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