Dimanche 10 septembre, deux cérémonies de remises de Médailles de Justes parmi les nations ont eu lieu en France.
Lucien et Blanche Robène reconnus Justes parmi les Nations
Blanche Lavalade est née à Lormont, en Gironde, et épouse Lucien Jules Robène le 24 novembre 1928 à Bordeaux. Ils auront deux filles, nées toutes deux à Toulouse. Le couple s’est installé à Pechbonnieu, à 15 km des usines Latécoère, où Lucien était métallurgiste. Dès 1941, des personnes recherchées, réfractaires au S.T.O, juifs, communistes, résistants … trouvent refuge au domicile des Robène, les uns pour quelques jours, certains plusieurs mois.
Jusqu’à la Libération, ce sont entre 6 et 12 personnes qui partagent le quotidien de cette famille. Les Robène cachèrent des enfants juifs qui leur étaient adressés par le mouvement : «Le réseau, écrit Edgar Morin, s’appliquait à sauver des enfants juifs de la déportation. On en plaçait quelques-uns momentanément chez Madame Robène». Clara Malraux et sa fille Florence firent également un séjour à Pechbonnieu, dans la maison des Robène : «Tant d’êtres humains, écrira-t-elle, lui ont dû de survivre».
Blanche et Lucien ont divorcé après la guerre et aucun des deux n’a demandé quelque reconnaissance que ce soit après la Libération. Ils avaient juste le sentiment d’avoir fait ce qu’ils devaient faire. Pourtant, les personnes auxquelles Blanche a procuré un hébergement clandestin, et parfois sauvé la vie, se comptent par dizaines et, sans les témoignages écrits et publiés par Clara Malraux mais aussi Edgar Morin, aucune preuve n’aurait subsisté de leur héroïsme.
Blanche est décédée à Moissac le 25 mai 1966, dans l’humilité et la discrétion comme elle avait vécu. Une cérémonie d’hommage leur avait été rendue en novembre 2014 au cimetière de la Dérocade, ainsi que par la ville de Pechbonnieu qui avait, l’année suivante, honoré sa mémoire en apposant une plaque commémorative au 11, route de Saint-Loup, son ancien domicile.
Aujourd’hui, Yad Vashem vient de reconnaître Blanche et Lucien Robène Justes parmi les Nations «pour avoir aidé à leurs risques et périls des Juifs pendant l’Occupation». Leur nom sera gravé sur le Mur d’Honneur dans le Jardin des Justes parmi les Nations à Jérusalem.
La médaille des Justes remise à deux familles
Dieulefit compte désormais douze Justes parmi les nations, ces hommes et femmes qui ont eu le courage de cacher des Juifs sous l’Occupation et ainsi leur sauver la vie. Marcel et Colette Arsac, aidés par l’abbé Georges Magnet, ont protégé Rosalie Zalamansky et ses deux enfants, Henri et Sylvie, installés à Portes-en-Valdaine puis à La Touche, en les aidant à rejoindre la fameuse école dieulefitoise de Beauvallon qui abrita tant de réfugiés.
La cérémonie, forte en émotion, a permis aux enfants, petits-enfants et neveu des Justes (à gauche) de recevoir la médaille en leur nom, à titre posthume, hier après-midi à la salle des fêtes La Halle en présence de la déléguée du comité français pour Yad Vashem, Arielle Krief (en blanc).
Poster un Commentaire