Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, a déclaré aujourd’hui que le mouvement islamiste avait accru ses capacités militaires face à Israël, grâce à l’amélioration récente de ses relations avec l’Iran.
S’exprimant lors d’une rare rencontre avec des journalistes, Yahya Sinouar, réputé pour sa discrétion, a assuré que l’Iran était « le principal soutien » de la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, dont il a lui-même été un commandant militaire avant d’être élu en février à la tête du mouvement islamiste dans la bande de Gaza.
« Le Hamas développe sa puissance militaire dans le but de libérer la Palestine », a-t-il déclaré. Le Hamas « ne veut pas la guerre, et fait tout pour l’éviter. En même temps, nous n’avons pas peur de la guerre et nous sommes prêts si elle a lieu », a-t-il martelé.
La nomination en février de Yahya Sinouar, 56 ans, avait été considérée par les analystes comme un signe du renforcement de la branche armée du Hamas sur la branche politique.
Ce Palestinien ascétique à la chevelure blanche et à la barbe poivre et sel connaît bien Israël. Il a passé 23 années derrière les barreaux israéliens pour « activités terroristes » puis libéré en 2011 lors d’un échange de prisonniers.
Commandant d’élite au sein des Brigades al-Qassam, recherché par Israël et placé sur la liste américaine des « terroristes internationaux », Yahya Sinouar reste très discret et entoure ses déplacements du plus grand secret.
Depuis la guerre de 2014, le Hamas et Israël observent un cessez-le-feu tendu de part et d’autre de la barrière de sécurité israélienne enfermant hermétiquement la bande de Gaza, gouvernée sans partage par le mouvement islamiste. La guerre de 2014 était la troisième dans l’enclave palestinienne en six ans.
Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis. L’aide militaire et financière reçue par le Hamas de la part de l’Iran passe pour s’être réduite en raison de divergences sur la guerre en Syrie. Cependant, les relations avec la République islamique se sont réchauffées ces derniers mois et une délégation du Hamas a récemment été reçue à Téhéran, selon Sinouar.
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