L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a affirmé vendredi que les Casques bleus de la force de paix des Nations unies au Liban (Finul) ne faisaient pas leur travail de manière correcte face aux trafics d’armes imputés par Washington au groupe chiite Hezbollah.
Les 15 membres du Conseil de sécurité mènent actuellement des négociations sur le renouvellement du mandat de la Finul qui arrive à expiration à la fin du mois. Washington veut obtenir à cette occasion un durcissement du mandat des Casques bleus, une approche rejetée par Moscou, Paris et Rome notamment, ces deux pays ayant plusieurs centaines de militaires au sein de la Finul.
Nikki Haley a assuré que Washington ne cherchait pas à changer dans son ensemble le mandat des quelque 10.500 Caques bleus présents sur le terrain. « Nous cherchons à inclure du langage » dans la résolution renouvelant le mandat « qui dise clairement à la Finul de faire ce qu’elle aurait dû faire depuis des années », a-t-elle dit.
« Le Hezbollah est une organisation terroriste très déstabilisante pour la région et il menace ouvertement Israël », a ajouté la diplomate, qui s’était rendue en juin à la frontière israélo-libanaise où opère la Finul.
Sa mission découle d’un mandat de soutien à l’armée libanaise et de contrôle du cessez-le-feu intervenu en 2006 après une guerre entre Israël et le Hezbollah. Les Casques bleus n’ont pas la faculté d’intervenir dans des propriétés privées sauf en cas de menace imminente d’activité hostile.
L’ambassadrice américaine a aussi dit comprendre la position de la France, rédactrice de la résolution de renouvellement du mandat en cours de discussions. En revanche, Nikki Haley s’en est pris vertement au commandant de la Finul, le général Michael Beary, accusé d’être « aveugle » sur les trafics d’armes dans le sud du Liban.
« Il semble être la seule personne dans le sud du Liban à ne pas voir » les trafics. Il fait preuve d’un « manque de compréhension embarrassant sur ce qu’il se passe autour de lui », a-t-elle dénoncé.
Interrogé lors de son point-presse quotidien sur ces propos visant l’officier, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que « les Nations unies avaient toute confiance dans son travail ».
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