Le verdict prématuré et orchestré de la presse

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne verse beaucoup d’encre sur les « Affaires » qui concernent le Premier ministre israélien.

Chaque jour des fuites en provenance de l’enquête et d’avocats inondent les rubriques politiques et les faits divers. Des pages entières sont publiées et de nombreux reportages sont diffusés.

Pis encore, encouragés par les médias, des manifestants protestent en permanence devant le domicile du conseiller juridique du gouvernement pour accélérer la procédure. Les journalistes chargés des questions judiciaires comme les correspondants et commentateurs politiques sont d’ores et déjà unanimes à condamner Nétanyahou et à exiger sa démission.

Pourtant, et pour l’heure, ni la police ni le procureur général n’ont décidé de le mettre en examen.

Il est tout à fait légitime de critiquer la politique du gouvernement et la conduite de Benjamin Nétanyahou, mais l’opposition comme la presse doivent aussi se conduire avec respect et agir sans préjugés ni préjudices.

La vulgarité et la bassesse de certains journalistes contre Nétanyahou dépassent toute éthique et entendement, mais surtout risquent de mener à une violence incontrôlée telle que nous l’avons connue avant l’assassinat d’Yitzhak Rabin.

Dans l’affaire du soldat Azaria, comme dans ces nouvelles affaires, seule la Justice est maîtresse du jeu. Elle demeure toujours implacable et jugera de la même manière un Premier ministre, un simple citoyen ou soldat. Elle publiera son verdict après avoir minutieusement enquêté et étudié tous les aspects de l’accusation, et seulement devant des preuves tangibles et non selon des fonds de rumeurs ou des hypothèses gratuites.

Le Premier ministre Benjamin Nétanyahou avec le président Macron à Paris, le 16 juillet 2017 (crédit: GPO)

Dans un pays démocratique, il existe des lois fondamentales que chacun doit respecter et surtout appliquer à la lettre. Ce n’est ni dans les colonnes d’un journal ni dans la rue que le verdict devrait être prononcé. Pour changer un gouvernement le verdict sera donné uniquement dans les urnes.

Rappelons que des allégations et des rumeurs font boule de neige dans l’arène internationale. Elles affaiblissent la position d’Israël à l’étranger dans tous les domaines, et notamment sur le plan économique. Chez certains, elles réussissent même à délégitimer le gouvernement Nétanyahou. Pour preuve, les dirigeants palestiniens disent que Nétanyahou est « un mort vivant », que son gouvernement ne fera pas long feu, et donc, qu’il est inutile de discuter avec lui de la reprise des négociations de paix.

Enfin, soulignons que l’enquête et la procédure judiciaire seront bien longues. Selon toute vraisemblance, et sauf coup de théâtre, aucun parti de la coalition ne souhaite une crise gouvernementale et de nouvelles élections anticipées.

Dans ce contexte fragile et complexe laissons la Justice faire son devoir et le Premier ministre mener à bien les affaires importantes de l’Etat.

Freddy Eytan

 

 

 

 

 

Freddy Eytan, « Le verdict prématuré et orchestré de la presse », Le CAPE de Jérusalem, publié le 7 août 2017. jcpa-lecape.org

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1 Comment

  1. Si la presse et les médias français avaient appliqué ces principes la mise à mort de François Fillon n’aurait pas eu lieu. Mais cela suppose une solide confiance en la justice, confiance reposant sur des bases solides et avérées.

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