LGBT Pride Tel-Aviv : cible des critiques venimeuses des ennemis d’Israël

Chaque année la gay Pride, ou LGBT Pride, est l’événement phare de la vie, festive par nature, de Tel-Aviv, mais cette année, que de critiques!

Alors que d’habitude on ne parle que de la folie de cette fête, on explique combien la ville est gay friendly, on décrit les hordes de touristes, LGBT ou pas, qui viennent pour participer à cet évènement qui conjugue avec bonheur la parade, la mer, le soleil dans une ville déjà survoltée au naturel, soudain cette année le ton a changé.

Au lieu de parler de Tel-Aviv, on parle de Jean Stern et de son livre sorti dans un timing parfait, quelques jours avant la parade, « Mirage gay à Tel Aviv ». Ce n’est pas une ville gay friendly, c’est une opération marketing très réussie.

« Jean Stern démonte une stratégie marketing et politique orchestrée par l’Etat israélien – le pinkwashing – qui consiste à camoufler la guerre, l’occupation, le conservatisme religieux et l’homophobie derrière le paravent sea, sex and fun d’une plaisante cité balnéaire, Tel Aviv. De Tsahal, armée affichée « gay-friendly », au cinéma – porno ou branché – empreint d’orientalisme, en passant par la frénésie nataliste chez les gays via la gestation pour autrui, l’auteur raconte l’envers du décor d’un rouleau compresseur. Ce « mirage rose » est décrié par les homosexuels palestiniens et les militants radicaux LGBT israéliens, juifs comme arabes. »

Et partout, on ne parle que de Jean Stern, et on monte en épingle son bouquin démontrant à quel point, en plus d’être de cruels colonisateurs, les israéliens sont de pervers manipulateurs.

Alors première question : comment se passe la vie des homosexuels palestiniens en Palestine? Sans doute préfèrent-ils au « mirage rose » le modèle arabe du rapport à l’homosexualité : torture, prison, assassinat, et autres « cauchemar rouge sang« , pas facile à comprendre. Une façon comme une autre de voir les choses.

Seconde question : et même si c’est une opération marketing, les parades des autres villes du monde sont-elles aujourd’hui des fêtes spontanées, dont seules les communautés LGBT ont la propriété et la responsabilité?

Dernière question : pourquoi les gays de tous les pays affluent-ils à Tel-Aviv depuis plus de 20 ans, bien avant que la parade n’ait pris les proportions qu’elle a atteintes aujourd’hui?

Plutôt que d’essayer de répondre moi-même à ces questions, je préfère vous livrer la réponse que j’ai reçue d’une jeune femme Israélienne avec qui je corresponds régulièrement. Je lui ai juste envoyé les liens des articles les plus critiques et posé une question : « qu’en penses-tu et quelle est la vraie ambiance, je voudrais faire un post la dessus, sur la mise en avant du bad, pour occulter le good, mais je ne veux pas me planter. »

Réponse reçue de ma correspondante

Forcément dans tous les mouvements mettant en avant une minorité ou une partie de la société qui ne se sent pas entièrement intégrée ou à égalité, il y a un courant pro palestiniens « par solidarité avec tous les oppressés ». Ça reste une minorité mais qui fera tout pour nuire à l’image d’Israël.

Et puis Tel Aviv n’est pas Israël et Tel Aviv est vraiment gay friendly. Tous les gens, jeunes , famille, voisins (énormément d’hétérosexuels), qui se mêlent à la parade ne sont pas tous là pour vendre quelque chose aux touristes mais pour profiter d’une fête gratuite, échanger, sentir le Berlin Vibes et avoir l’impression d’être ailleurs, Berlin, Ibiza, Barcelona. Donc tous les gay friendly de Tel Aviv ne sont pas des commerçants.

Alors si en périphérie il est encore dur de pouvoir s’afficher ou de vivre son homosexualité et ou sa différence, ça devient très facile de le faire A Tel Aviv.

Depuis le Gan (école maternelle) les enfants rencontrent des enfants issus de couples homo et les gananot (puéricultrices) expliquent qu’untel a deux papas ou deux Mamans et que ce qui compte ce n’est pas de ressembler aux autres parents mais de recevoir le même amour.

A l’école primaire ce vendredi la maîtresse de mon fils qui est en CM2, qui n’a rien à voir avec la communauté LGBT, leur a parlé des droits des homosexuels, leur a expliqué que c’est triste qu’ils n’aient pas encore les mêmes droits et qu’à la base la grande parade n’est pas seulement une fête mais un appel à la tolérance et à l’égalité des droits .

Perso dans toutes ces actions et explications je ne vois pas l’enjeu économique mais juste un enjeu humain. Bien-sûr 30000 touristes ça fait rentrer de l’argent et c’est partout pareil, comme tu dis pourquoi montrer le bad?

Les 10000 israéliens qui vont voir un match à Barcelone ou une finale d’Euroligue vont eux aussi dépenser leur argent. Est-ce que les barcelonais en majorité pro palestiniens car ils luttent eux aussi pour leur indépendance n’exploitent pas honteusement l’engouement footeux des israéliens? Où est le BDS? Pourquoi ne pas refuser l’argent sale de ces touristes?

Pour revenir sur la communauté LGBT, ces 5 dernières années, énormément d’artistes, de présentateurs, de candidats des reality shows, ont fait leur coming out. La communauté est vraiment très présente et acceptée dans les médias, le Cinéma, les arts en général et certains homophobes jaloux parlent de lobby gay.

Assi Azar présentateur phare de la TV israélienne a beaucoup aidé la communauté en parlant ouvertement de son homosexualité (des docs, des interviews) , il est devenu scénariste, réalisateur d’une série tv et producteur de reality shows, en plus de son job de présentateur.

Il a épousé en grandes pompes à la mairie de Barcelone son compagnon un décorateur goy espagnol (natif de Barcelone) devant un parterre de stars israéliennes conviées au mariage; alors oui mariage civile à Barcelone car le mariage civil est interdit ici mais pas que pour les gays! Personne n’y a droit! Pas plus les hétérosexuels que les gays!

Envoyer Dana international à l’Eurovision a ouvert je crois la voie, et a montré à ces jeunes que tout était possible et que les médias et métiers des arts sont gay friendly.

Il y a eu aussi Ran Danker, chanteur pour midinettes et jeune premier, qui a formé un couple mythique avec la chanteuse et actrice Baby star d’Israël Ninette (première gagnante du music reality show « korhav nolad », A star Is born.). Quelques années après leur rupture médiatisée, Ran a fait son coming out.

Tous les chanteurs à la mode chantent sur les scènes de concert de la gay pride et tous les artistes sont gay friendly. On peut y voir un intérêt économique et un calcul de ces artistes vis-à-vis d’une  communauté dont pas mal de membres ont un bon pouvoir d’achat, mais c’est partout pareil je pense.

Les gens à Tel Aviv et les jeunes en Israël en général aiment faire la fête, aiment être avant-gardistes et cosmopolites, la Gay pride réunit tout ça.

Par ailleurs je pense que l’enjeu le  plus important de la Gay pride n’est pas l’enjeu économique (foot , jeux olympiques , carnavals , festivals , toutes ses manifestations ont des enjeux économiques ).

Mais pour moi elle montre Israël et les israéliens sous un nouveau jour : pas un pays en guerre et oppresseur mais un pays accueillant, un peuple gai et gay, fêtard et tolérant, un petit pays qui n’est pas seulement à la pointe de la High tech, qui pullule de startups, qui grouille des recherches scientifiques mais aussi un pays qui essaye de jongler entre sa grande modernité et son identité d’état juif et, bien sûr, pas sans failles ni heurts.

Des membres de la communauté LGBT qui arrivent ici malgré la désinformation, malgré les cabales contre Israël, malgré leurs idées préconçues, goys pour la plupart, sans aucun à priori sur le pays, rentrent chez eux bluffés par Israël et commencent à remettre en question ce qu’on leur vend dans les médias, et ils parlent autour d’eux et reviennent en vacances et entraînent leurs amis.

Je trouve ça génial! Pas parce qu’ils remplissent les hôtels et les restau (deja pleins sans eux) mais parce qu’ils deviennent chacun à leur tour un ambassadeur d’Israël dans leur pays.

Je pense que le véritable enjeu est là. La mairie de Tel Aviv ne fait pas ça que pour remplir les caisses, mais surtout pour changer l’image du pays et, oui peut-être en profitant un peu du « lobby gay » s’il existe mais pour que ce lobby casse cette désinformation des médias.

Évidemment certains pro palestiniens gays veulent maintenant avec cette histoire de Pink shaming ruiner ça.

Que doit-on conclure de cette réponse?

Donc que me dit mon amie? Oui la mairie s’investit beaucoup, oui il y a une volonté avérée de casser l’image négative d’Israël que diffusent les média sans discontinuer.

Mais ce que Stern nomme « mirage rose », est juste un rééquilibrage de l’image du pays, et c’est cela qui insupporte fondamentalement tous les partisans pro-palestiniens, BDS, et autres.

Ce qui est intolérable, c’est que l’image d’Israël change depuis que le terrorisme islamiste a commencé à semer le deuil en Europe, et que cette amélioration, le fait qu’on ne soit plus systématiquement en train de hurler que les répliques aux attaques sont « surdimensionnés », fait son chemin dans toutes les couches de la population. Alors ajouter un « good » supplémentaire, c’est juste trop demander à ceux qui quoi qu’il arrive, continueront à ne voir que des aspects négatifs en Israël.

On attend impatiemment l’enquête très détaillée de Jean Stern sur la condition des homosexuels à Gaza, en Judée-Samarie, en Jordanie et en Egypte, et pourquoi pas dans le monde arabe en général. Au boulot mec……

Line Tubiana – Mon amie très discète

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