Françoise Nyssen, nouvelle ministre de la Culture et éditrice de la célèbre maison Actes Sud, a créé une école pas comme les autres, née après le décès de son fils qui n’a pas supporté l’école qui enferme.
À 65 ans, Françoise Nyssen, éditrice et codirectrice de la maison Actes Sud, vient d’être nommée ministre de la Culture du gouvernement Philippe. Avant d’occuper la rue de Valois, Françoise Nyssen a fait grandir la petite maison d’édition créée par son père, Hubert Nyssen. En vingt ans, Actes Sud est devenue une grande maison, avec plus de 11 000 titres au catalogue, 500 livres publiés chaque année et 217 employés. Elle y a publié de grandes oeuvres de la littérature contemporaine, Paul Auster, Nancy Huston, Kamel Daoud et surtout trois prix Goncourt en douze ans à peine, dont le récent Boussole de Mathias Enard, et de plusieurs prix Nobel dont la célèbre auteure russe Svetlana Alexievitch.
Mort d’un fils et naissance d’une école
Au-delà d’être une grande dame des lettres, Françoise Nyssen est surtout une femme d’action. En 2015, elle transforme un terrible drame familial en beau projet. Trois ans auparavant, son fils Antoine met fin à ses jours, âgé de 18 ans. Il ne supportait pas l’école qui le rendait anxieux. Celui que sa mère décrit dans La Croix comme « particulier, précoce, dyslexique, passionné de tout, bouillonnant », a beaucoup souffert sur les bancs de l’école française. « Antoine fut un laissé-pour-compte. Il n’y avait pas de chemin pour lui » au sein de l’éducation nationale, confie Françoise Nyssen au Monde. Alors, elle l’inscrit à l’école d’Eagle Hill dans le Massachusetts, un lieu spécialisé pour les enfants en avance. Mais rien n’y fait et Antoine se suicide.
Après ce terrible événement, François Nyssen décide de créer avec son mari Jean-Paul Capitani, une école où les enfants seraient heureux. Ensemble, ils créent l’école du Domaine du Possible, inspirée d’une collection d’Actes Sud où sont publiés les livres sur les initiatives innovantes. C’est dans cette collection, que Cyril Dion a publié Demain, avant d’en faire un film. L’école s’inspire des théories de Pierre Rabhi, agriculteur essayiste qui plaide pour un retour à la nature et une nouvelle façon de consommer, plus respectueuse de notre planète.
Plus de « laissé-pour-compte » sur les bancs de l’école
Le couple Nyssen/Capitani transforme une vieille ferme de 120 hectares dans le sud d’Arles en école, de la maternelle au lycée, qui propose autre chose aux enfants qu’on dit « en difficulté » parce qu’ils ne s’adaptent pas aux règles parfois difficiles de l’école qu’on connaît. Dans la chapelle Saint-Martin du Méjan, à l’endroit où s’ouvre, chaque été, les Rencontres de la photographie d’Arles, une trentaine d’enfants âgés de 8 à 14 ans étudient au milieu des chevaux et des moutons, nous apprend un reportage de L’Obs.
« Cette école n’est pas un mausolée à la gloire d’Antoine, précise Jean-Paul Capitani au Monde. Notre fils possédait une intelligence singulière. Il a passé sa scolarité à se heurter à des obstacles », ajoute-t-il. Françoise Nyssen qualifie son fils de « laissé-pour-compte ». « Il n’y avait pas de chemin pour lui », ajoute-elle. Alors, le couple a voulu créer une école où un autre chemin est possible. À l’école du Domaine du Possible, pas de devoirs ni de punitions. Les élèves peuvent se lever quand ils le veulent pour aller au tableau, ils n’ont pas de place attitrée dans une salle lugubre mais s’assoient tous ensemble sur des coussins et partagent leurs expériences, explique la journaliste de L’Obs dans son reportage.
« Nos enfants ont droit à plus d’égards »
Les enfants peuvent chantonner en faisant leurs exercices sans se faire réprimander, ils ont le droit de se lever quand ils veulent pour aller aux toilettes et surtout ils n’ont à disposition, aucun écran, ni tablette, ni ordinateur, ni téléphone. Françoise Nyssen a voulu créer une école qui ne blesse pas et laisse la liberté à chacun d’être soi-même, ce que l’école classique réfrène parfois trop. Au Domaine du Possible, pas de harcèlement scolaire, les enfants apprennent à ne pas se juger. Sur leur site, Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani écrivent :
« Nos enfants ont droit à plus d’égards. Ils doivent, à l’issue de leurs apprentissages, avoir confiance en eux et être heureux. Faisons que leur regard sur le monde soit généreux. Ce sont ces enfants-là que nous devons laisser à la Terre. »
Mais une telle école coûte cher et ce sont surtout les enfants des classes aisées qui en profitent. Les frais d’inscription sont de 2 000 à 8 000 euros, selon les revenus, mais certains enfants peuvent rentrer à l’école du Domaine du Possible grâce aux Fonds de dotation Antoine Capitani qui parraine les enfants en difficulté à l’école dite « normale », tant soit peu qu’il n’en existe une.
Le Domaine du Possible grandit et espère accueillir des centaines d’élèves à la rentrée prochaine. Pendant ce temps, François Nyssen prend place au ministère de la Culture pour, on l’espère, permettre une extension du domaine de la culture, où tout sera possible.
NDLR : François Nyssen a été attaquée par Mélenchon et d’autres débiles, pour accointance avec les sectes. Les antroposophes pratiquent depuis des lustres un rapport aux personnes différentes dont nos sociétés égoïstes feraient bien de s’inspirer un peu. Plus facile de crier haro sur le baudet que de mettre en place des structures humaines d’accueil, prenant en compte la particularité de chacun et allongeant ainsi l’espérance de vie d’individus qualifiés de « perdus pour la société ». Honte à ceux qui osent déblatérer sans vergogne!!!
Comment peut-on nommer une Ministre de la Culture alors que que Mr Macron nous a affirmé qu’il n’y avait pas de culture française ?
Mme Françoise Nyssen sera Ministre des Cultures ou pour » faire semblant » ?