En plein essor en Israël, le secteur de la haute technologie est encore très masculin. La cybersécurité, un domaine dans lequel les Israéliens excellent, est particulièrement concernée.
Souvent comparé à la Silicon Valley, Israël a acquis en peu de temps une certaine renommée grâce à ses multiples entreprises innovantes. Mais tout n’est pas rose dans la nation start-up, souligne Cohavit Almagor, codirectrice d’une entreprise spécialisée dans la sécurité numérique, dans les colonnes du quotidien israélien Ha’Aretz.
La proportion de femmes dans les entreprises israéliennes est encore trop faible, regrette-t-elle, surtout dans le domaine de la cybersécurité : « Une visite banale dans n’importe quelle entreprise révèle une triste réalité : le nombre de femmes dans la cybersécurité est minuscule, en particulier dans le département de recherche et de développement.”
De l’armée au high-tech
Comment expliquer une telle réalité ? Première explication donnée : les entreprises reçoivent encore très peu de candidatures de femmes. La deuxième raison tient plus de spécificités nationales : l’armée israélienne est la première pourvoyeuse de travailleurs qualifiés dans le secteur du high-tech, en particulier dans la sécurité.
« Les soldats qui sont issus du renseignement sont souvent des hommes, et après avoir été démobilisés, ils trouvent des postes dans la recherche et le développement, dans des entreprises de cybersécurité qui ont déjà fait leurs preuves. Donc, dans un système où ‘un ami en appelle un autre’, des groupes entiers de gradés se retrouvent à partager un espace de travail en plus de leur expérience militaire, cette fois sans leurs uniformes mais avec des salaires bien fournis.”
Encourager les entreprises
Pourtant, assurer des postes dans le high-tech à des femmes est “un besoin urgent” selon Cohavit Almagor, qui aimerait que le gouvernement s’empare du sujet en proposant des avantages fiscaux aux entreprises de bonne volonté, et aux femmes qui travaillent dans ces entreprises. Les nouvelles générations aussi doivent être sensibilisées : “les jeunes filles doivent être encouragées à s’orienter vers des métiers technologiques complexes plutôt que de se tourner vers des postes sûrs et confortables”, estime-t-elle.
Par ailleurs, sans une flexibilité accrue, les entreprises ne parviendront pas à diversifier leurs salariés : elles doivent proposer des horaires aménageables, et recourir au télétravail, conseille Cohavit Almagor, qui conclut : « L’armée a ouvert ses rangs aux femmes, c’est maintenant au tour de la cyberindustrie.”
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