Charlie Hebdo et Hyper Cacher : trois hommes, mis en examen et écroués

Trois suspects soupçonnés d’avoir aidé les djihadistes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris ont été mis en examen vendredi 28 avril par les juges antiterroristes et incarcérés.hyper

L’enquête progresse sur le circuit des armes fournies aux frères Kouachi et à Amédy Coulibaly : en début de semaine, les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire avaient mené une vaste opération dans le nord de la France et en Belgique, où ils avaient interpellé treize personnes, dont un ancien douanier et des trafiquants d’armes présumés.

A l’issue de leur garde à vue, trois suspects ont été mis en examen par un juge d’instruction, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué une source judiciaire. Deux d’entre eux ont ensuite été placés en détention provisoire, tandis que le troisième a été incarcéré dans l’attente d’un débat sur sa détention, a précisé la source.

Un réseau de trafic d’armes entre la Belgique et la France

Parmi les trois mis en examen figure Samir L., considéré comme lié de très près à la vente de certaines armes fournies à Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher. Deux autres protagonistes, Miguel M. et Abdelaziz A., sont soupçonnés d’être liés à un possible réseau de trafic d’armes entre la Belgique et la France, selon une source proche de l’enquête. Dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015, sept hommes ont déjà été mis en examen, suspectés à des degrés divers d’avoir apporté une aide logistique à Coulibaly, mais tous nient avoir eu connaissance du projet terroriste.

Les services antiterroristes, qui s’intéressent à des réseaux de trafiquants dans la région lilloise et en Belgique, tentent de reconstituer le circuit des armes jusqu’aux assaillants. Si les enquêteurs avaient rapidement retracé la provenance d’une partie de l’arsenal d’Amédy Coulibaly, ils se demandent comment les frères Kouachi avaient obtenu leurs armes.

Cette semaine, « les auditions ont permis de mettre au jour le possible circuit d’approvisionnement en armes des frères Kouachi », entre la France et la Belgique, a affirmé à l’AFP la source proche de l’enquête. Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si une transaction sur des armes a pu intervenir à l’occasion de la vente par Amédy Coulibaly en Belgique d’une

Mini-Cooper au nom de sa compagne Hayat Boumediene. Coulibaly cherchait-il à s’approvisionner en armes pour lui, pour les frères Kouachi, ou pour eux trois ? Des zones d’ombre entourent encore cet épisode.

Un ancien mercenaire

Dans l’arsenal des tueurs figuraient notamment plusieurs pistolets semi-automatiques Tokarev et des fusils d’assaut, en provenance de Slovaquie, de Russie ou de l’ex-Yougoslavie. Selon l’enquête, les armes de Coulibaly – cinq Tokarev et un fusil d’assaut venus de Slovaquie, démilitarisés puis remilitarisés – étaient passées par un intermédiaire en Belgique avant d’être achetées, parmi des dizaines d’autres, par la société de l’épouse d’un trafiquant d’armes présumé, Claude Hermant, entre juillet et novembre 2014. Le couple, déjà interrogé en décembre 2015, a de nouveau été placé en garde à vue cette semaine, sans être mis en examen.

Claude Hermant, un ancien mercenaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, proche des milieux d’extrême droite, est déjà incarcéré dans un dossier de trafic d’armes à Lille. Lors de ses précédentes auditions, il s’est présenté comme un indicateur de la gendarmerie pour des ventes d’armes, ce qui s’est avéré être le cas dans le passé, selon une source proche de l’enquête. Il a affirmé avoir fourni ces armes à un autre trafiquant présumé, Samir L., pour infiltrer un réseau, avec l’aval de la gendarmerie.

Source lci

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