Paris : une pétition freine la modernisation de la synagogue Copernic

«Contre la démolition de la Synagogue rue Copernic ». Avec ce titre accrocheur, la pétition lancée il y a une semaine par Miles Frydman, 30 ans, membre de cette même communauté, fait un tabac.Union_libérale_israélite_de_France,_24_rue_Copernic,_Paris_16

Plus de 3 130 signatures ont été rassemblées en quelques jours. La preuve que ce lieu de culte est marqué par l’histoire et l’attentat de la rue Copernic (XVIe) de 1980, qui avait fait quatre morts et vingt blessés. Une épreuve qui n’a cependant pas permis d’engager son classement au titre des monuments historiques.

Cette polémique rendue publique met dans l’embarras le conseil d’administration de l’union libérale israélite de France de la rue Copernic (Ulif) qui avait présenté le 23 février dernier « un projet d’agrandissement » en soulignant qu’il « se concrétise enfin », avec notamment le projet du rachat d’un bâtiment voisin.

Le projet de modernisation

Aujourd’hui, rue Copernic, dans cet ancien hôtel particulier déjà rehaussé de deux étages, toutes les activités sont en effet à l’étroit. « Vous voyez, on est même obligé de donner les cours de yoga dans une pièce annexe de la salle de culte », montre un responsable du site. « C’est une obligation réglementaire : nous devons nous mettre aux normes de sécurité et d’accueil du public. Nous devons transformer ces contraintes en un projet positif pour pouvoir accueillir plus de monde dans notre salle de culte », affirme Jean-François Bensahel, 53 ans, président du conseil d’administration depuis six ans.

La façade actuelle ne serait pas conservée

Dans cette synagogue dont la devise est « Tradition et Modernité », les deux termes s’opposent franchement. « Le judaïsme c’est la transmission de l’héritage. C’est pourquoi nous devons conserver les décors art déco qui font l’âme de notre synagogue », estime Miles Frydman. Le projet du cabinet d’architectes Valode et Pistre, penche, lui, résolument vers la modernité. « Nous remettrons les décors actuels. Nous retrouverons à l’avenir l’âme de Copernic », affirme Jean-François Bensahel qui assure que « rien n’est arrêté », que « toutes les hypothèses sont ouvertes » et qu’il aurait été préférable « que tout se règle au sein de la communauté ».

« Mais dans un fascicule qui nous a été remis le 7 avril, nous apprenons que nous sommes en phase de dépôt du permis de construire. Que tout est donc bouclé. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes permis de publier notre signal d’alerte au-delà des murs de notre communauté » argumente Miles Frydman. L’Association pour la préservation du patrimoine de Copernic (APPC) a été montée et la pétition mise en ligne avant même un rendez-vous de conciliation qui devait se tenir le 21 avril, reportée au 27.

En attendant, les signatures affluent : « On doit pouvoir moderniser sans détruire le passé » écrit un opposant au projet. Vaste débat.

Source leparisien

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*