SUITE AUX DÉCLARATIONS DE MARINE LE PEN SUR LA RAFLE DU VEL D’HIV
Le Consistoire remercie les personnalités politiques et les acteurs de la société civile pour leur prise de position en faveur de la vérité historique. Celle-ci témoigne qu’aujourd’hui il est établi sans contestation que lors de la Rafle du Vel d’Hiv, 13 000 juifs – dont 4000 enfants – ont été arrêtés et déportés grâce à l’active collaboration d’un État français, auteur de lois antisémites depuis 1940.
Du point du vue du Consistoire, c’est précisément au nom des valeurs de la France des Droits de l’Homme – pour la promotion et la sauvegarde de la démocratie bafouée par Vichy mais défendue par la Résistance -, que les Présidents de la République française, Messieurs Jacques Chirac et François Hollande, ont pu précisément reconnaître le rôle et l’implication de l’État dans la déportation et le meurtre des juifs durant la deuxième Guerre mondiale.
Pour la communauté juive, toutes tentatives – d’où quelles viennent – de revisiter l’histoire et de relativiser le rôle des responsables non seulement bafoue la mémoire des victimes, mais minimise également l’engagement de celles et ceux qui ont eu le courage de résister et de porter haut les valeurs humanistes et universelles de la France.
Merci au Consistoire pour ce message d’union nationale.
Rappelons la réponse (à propos de l’élection présidentielle) du Président du Consistoire, Joël Mergul, à Actualité Juive (30 mars 2017):
« …Nous devrions au contraire être plus unis pour être plus forts. Critiquons la démocratie, mais seulement pour la rendre meilleure! Au désordre des idées peut aboutir le désastre des actions. Les Juifs sont de farouches républicains et j’ai l’espoir qu’une fois les extrêmes écartés, l’opinion se rendra compte que nos préoccupations et notre malaise sont en fait ceux de toute la société. « Canaris dans la mine », quand les juifs vont bien, toute la société va bien!… »
Dans le même numéro d’AJ, un entretien accordé par le Grand rabbin du Consistoire central, Gilles Bernheim:
« … J’aime faire valoir que le monde juif, même s’il ne pratique pas la religion, doit avoir la conviction que cette tradition peut le concerner. A l’image d’une saine démocratie où il est utile à l’Etat que le moindre citoyen ait la certitude que les affaires de la cité sont aussi son affaire, même s’il ne dirige pas l’Etat. »