Mes chers tous,
Nous sommes à quelques heures de Pessah , et je n’ai pas la chance d’être Rav.
J’ai simplement un amour infini à la fois pour notre tradition, et plus encore pour notre peuple.
Parmi les destinataires , il y a des membres de ma famille, mes très chers et géniaux collaborateurs, de France et d’Israël -notamment au centre du monde, Jérusalem- ,mes amis , et même des amis virtuels.
Comme toujours , mon propos n’aura pas pour but de faire plaisir mais de mesurer l’enjeu de cette fête unique.
En général, veille de fête nous souhaitons « Hag Saméah ». Pour Pessah , nous disons »Pessah Casher Vesameah ». Cette différence n’est pas uniquement formelle.
Elle veut dire une chose essentielle: nous ne pouvons être heureux de sortir d’Egypteque si nous sommes casher. Et casher cela signifie juif, et prêt à endosser les règles, parfois contraignantes, de Pessah.
Pourquoi donc ces spécificités? Sommes-nous racistes à l’égard de nos amis non-juifs? Ou même à l’égard des juifs qui n’ont pas envie de s’encombrer avec ce rituel?
Evidemment non. Pour cela, il faut rappeler que Rosh Hachana, nous célébrons la création de l’Homme, Adam Harishon, et pas le premier juif . Il faut savoir que la première fête du calendrier après cela est la fête de Souccoth, au cours de laquelle les non-juifs apportaient des sacrifices , et où ils sont invités à participer à des repas sous la Souccah.
Mais Pessah, nous devons nous retrouver entre nous, entre héritiers de ces courageux qui ont suivi Moshe, au risque de leur vie. Nous ne nous mélangeons pas par ségrégation mais parce que ce soir-là nous racontons notre Histoire, pas celle des autres. Nous devons nous renforcer par la lecture de la Thora, et surtout par l’éducation de nos enfants ou de nos petits-enfants. Qu’ils commencent à comprendre ce que signifie être juif.
Ainsi, une fois conscient de cette dimension, de ce que nos ancêtres nous ont transmis, et de notre rôle de poursuivre cette transmission intacte , alors le Pessah sera entièrement « Saméah ».
Nous devons rappeler que cela n’enlève pas notre amour pour ceux qui sont éloignés. Ni même pour ceux qui sont sortis du judaïsme. Ils sont ce qu’ils sont, et avant tout des hommes et des femmes. Et un jour ils voudront peut-être revenir à leurs sources, ou peut-être pas. Ca mettra 10 ans ou 1000 ans. Mais restons dans la vérité.
Et ces proches ou moins proches je les aime, aussi à la veille de Pessah, pour leurs valeurs, même s’ils ne partagent pas notre Thora. Ils seront peut-être nos ambassadeurs plus crédibles que nous-mêmes.
Pessah c’est le début de l’Histoire du peuple juif. Une histoire assez mouvementée , car notre programme politique empli de valeurs élémentaires mais si difficiles à respecter, a déranger tous les autres . Ne pas tuer. Ne pas voler (une personne). Ne pas convoiter. C’était trop. Eh bien, aujourd’hui encore le vrai courage ça reste ces principes essentiels. Auquel il est intéressant de rajouter le Hessed, l’obligation d’aider son prochain.
C’est vrai au fond, pourquoi vais-je donner de l’argent que j’ai gagné à quelqu’un qui ne m’est rien? Parfois je me demande si la frontière entre les catégories de juifs ne passe pas plutôt par là que par du pur rituel.
Voilà, nous arrivons à bon port, pour la nième célébration de Pessah, depuis Tunis jusqu’à Paris,puis Jerusalem. D’autres ont démarré à Alger, à Oran, Marrakech ou Casablanca, bien d’autres de ce qui reste de cette époque maudite, ont démarré sur des décombres, de la poussière, et se sont redressés .
Tous ensemble nous allons écouter les enfants dire « Ma Nichtana ».
Et que cette première fois pour eux soit suivie de milliers de fois, avec l’arrivée de Machiah entre temps.
Cette voix des enfants est la preuve que nous sommes invicibles B »H.
Pessah Casher Vesameah,
José
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