La pépite française tombe dans le giron d’Altice qui ambitionne ainsi de développer son pôle publicité et d’imposer la publicité adressée en télévision.
Malgré plusieurs offres de rachat en 2016, dont une de la part du groupe média australo-américain NewsCorp, et le fait que « Teads n’était pas à vendre » comme le souligne son président exécutif Pierre Chappaz, c’est finalement Altice qui remporte le gain de la première place de marché vidéo publicitaire (source : Comscore). Montant de la mise : 285 millions d’euros (dont 75% de la somme seront versés lors de la signature finale et 25% distribués sous forme d’earn out sur les objectifs 2017), soit 1,5 fois le chiffre d’affaires de la société qui s’élevait en 2016 à 187,7 millions d’euros. En août dernier, Teads avait d’ailleurs bouclé une nouvelle levée de fonds de 43 millions d’euros.
Comment Altice entend réinventer la publicité avec Teads
« Seuls les grands médias, fédérés comme ils le sont au sein de Teads, et les télécoms sont capables d’offrir une alternative publicitaire à Google et Facebook » expose Pierre Chappaz. En s’alliant à l’inventeur du format vidéo publicitaire inRead, la multinationale de Patrick Drahi entend en effet donner un coup d’accélérateur au développement de son activité publicité, l’un des trois piliers de son offre axée sur la convergence avec les télécoms et les contenus. Et les arguments de Teads sont nombreux : première marketplace du genre devant Facebook et Google, en collaboration avec plus de 500 éditeurs dits premiums, et un environnement média vérifié grâce à des technologies qui analysent le contenu textuel d’une page pour garantir la brand safety (et éviter ainsi la situation connu par YouTube et ses annonceurs actuellement en Grande-Bretagne). Altice promet de conserver la direction de Teads, et intégrera Pierre Chappaz au conseil d’administration pour confier à ce dernier la responsabilité des activités publicitaires du groupe.
Le « mariage de ces deux startup à l’ADN commun », selon l’expression du directeur général d’Altice Michel Combes, sera également le mariage de la data : celle des éditeurs qui confient leurs espaces publicitaires à Teads et celle des clients d’Altice. De son côté, le groupe aspire ainsi à dupliquer à la télévision française le modèle de la publicité adressée qui fait déjà ses preuves aux Etats-Unis. Si Altice entamera déjà des expérimentations dans ce sens dès cet été, la législation en place ne permet toujours pas le ciblage des téléspectateurs. L’acquisition de Teads dote le groupe d’un actif technologique rendant techniquement possible la vidéo publicitaire multi-devices. D’autant qu’il a également procédé au rachat, il y a 3 semaines, d’Audience Partners, un américain de l’adtech qui permet de tracker l’ID d’un individu sur l’ensemble de ses devices.
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