À la préfecture, le grand rabbin de Moselle a été fait chevalier de la Légion d’honneur, ce lundi soir à Metz, par le président du Sénat, Gérard Larcher.
« J’ai rarement vu une cérémonie de ce genre d’un si haut niveau. » François Grosdidier, sénateur-maire de Woippy, apprécie en connaisseur. Des cérémonies de remise de la Légion d’honneur, il en a connu des dizaines.
Celle de la préfecture, ce lundi soir, voit le président du Sénat, Gérard Larcher, faire chevalier le grand rabbin de Moselle, Bruno Fiszon. En présence du grand rabbin de France, Haïm Korsia, du président du Consistoire central Joël Mergui, et de très nombreux élus.
« Cette distinction salue un parcours d’une grande spiritualité et du dévouement auprès des citoyens », salue le n°3 de l’État. Vétérinaire, universitaire, spécialiste des virus chez les oiseaux, Bruno Fiszon est devenu rabbin de Thionville en 1991, avant d’être élu grand rabbin de Moselle en 1997. Depuis, il s’est affirmé comme spécialiste de l’abattage rituel, mais pas seulement. Il est aussi le représentant spirituel de la communauté juive de Moselle, département concordataire.
Gérard Larcher convoque dans son discours Maïmonide et le Livre des Proverbes, De Gaulle et Napoléon. Les deux mille ans d’histoire du judaïsme en France et l’actualité récente, celle qui remonte à la barbarie de Mohamed Merah. « Nous sommes issus de la même terre et de la même humanité. L’antisémitisme, c’est la haine de la France et de ses valeurs. Le judaïsme est une part de l’âme de la France que nous partageons aujourd’hui. Cet insigne marque la reconnaissance de la République », rappelle le président du Sénat.
Bruno Fiszon, très ému, approuve. S’il a été nommé lors de la promotion du 14-Juillet dernier, l’événement le marque. « Servir Dieu, c’est d’abord servir l’homme. Porter cette Légion d’honneur, c’est réaliser l’harmonie entre les valeurs de la République et les valeurs bibliques », résume le grand rabbin de Moselle. Avant un rappel plus actuel, là aussi : « Il y a une grande inquiétude des juifs de France face à la montée des extrémismes et à l’islamisme radical. »
Au-delà du parcours et de l’homme, la cérémonie revêt alors une portée symbolique.
M. Larcher parle du judaïsme comme « une part de l’âme de la France », il ne ressort pas le vieux plat de la civilisation judéo-chrétienne.
Le grand rabbin Fiszon déclare « servir Dieu, c’est d’abord servir l’homme », il ne proclame pas une volonté cléricaliste mais la nécessaire spiritualité.
Ces deux hommes de qualité servent bien la République.