En 2014, des délinquants avaient séquestré un couple qu’ils présumaient riche. Le magistrat instructeur a décidé de supprimer toute référence à l’antisémitisme.
L’affaire avait fait grand bruit. Mobilisant l’État, les médias, les organisations antiracistes et de nombreux intellectuels. Le Crif avait dénoncé « une agression antisémite sauvage ». Début décembre 2014, trois individus armés s’étaient introduits au domicile d’un couple résidant dans le quartier de la pointe du Lac à Créteil, dans le Val-de-Marne, où vit la plus importante communauté juive de France. Les suspects avaient ligoté les locataires et s’étaient livrés à des attouchements sur la jeune femme. Proférant des insultes à caractère antisémite, ils recherchaient de l’argent et des bijoux. Les auteurs présumés avaient repéré les lieux la veille, l’un des suspects résidant dans une rue adjacente.
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Quelques jours auparavant, un homme de 70 ans, juif également, avait fait l’objet d’une agression similaire. Rapidement interpellés, les membres de la bande, ainsi qu’un complice qui faisait le guet dans la rue, avaient été mis en examen pour « viol en réunion », « vol avec armes », séquestration et extorsion suivie de violences en « raison de l’appartenance à une religion ». Des qualifications passibles des assises.
C’est l’antisémitisme qui est à la base du cambriolage
Mais en décembre 2016, deux ans après les faits, le magistrat instructeur a souhaité requalifier les chefs de mise en examen biffant toute référence à l’antisémitisme. Contacté, Me Patrick Klugman, qui défend les parties civiles, a confirmé l’information au Point.fr. L’avocat s’indigne : « Le seul point commun des victimes, c’est qu’elles sont juives. Les insultes antisémites puis les déclarations antisémites retranscrites grâce aux écoutes sont évidentes. Si on gomme la qualification antisémite, on ne comprend rien à cette affaire. C’est l’antisémitisme qui est à la base du cambriolage et de l’agression. Retirer cette circonstance aggravante, en catimini, dans le secret du cabinet de l’instruction, en soustrayant cette dimension essentielle au débat judiciaire et public est un scandale et une forfaiture. » Le parquet de Créteil n’a pas encore réagi à nos sollicitations.
Source : http://www.lepoint.fr
Encore un magistrat « à gôôôche toute ».
Avec tous les magistrats de cet acabit on pourrait ériger un beau « mur des cons ».