Nazareth, terre promise en Corrèze , tel est le titre du nouveau documentaire de Jean-Michel Vaguelsy, diffusé sur France 3, lundi 13 février. Le réalisateur nous livre une histoire dont il se sent proche.
Le petit village de Jugeals-Nazareth se situe à 10 km de Brive, du côté de Turenne. Si son nom ne vous dit rien, il a pourtant abrité le plus grand kibboutz de France, de 1933 à 1935. Jean-Michel Vaguelsy a décidé de raconter cette histoire dans un documentaire qui va passer sur France 3, le 13 février.
« Ça faisait un petit bout de temps que j’étais au courant de ce qui s’était passé à Nazareth. Mais c’était trop proche de ma propre histoire et je me suis refusé à la raconter », explique-t-il. Finalement, il se renseigne du bout des doigts et décide de se lancer en septembre 2015.
Ce documentaire relate comment de jeunes juifs étrangers sont venus en France, terre d’asile, pour apprendre l’agriculture dans le but d’aller fonder leur foyer en Palestine. Un fort témoignage du passé, où solidarité, égalité et fraternité entre les peuples se côtoient dans un village corrézien, pendant l’entre-deux-guerres.
Ces réfugiés apprenaient l’agriculture, la politique et surtout la vie en communauté. « Dans mon film, c’est toute cette histoire que je raconte. Comment ces personnes ont vécu, comment ont réagi les habitants du village, car certains les appréciaient et d’autres étaient jaloux de ce qu’ils avaient ». En avril 1935, un arrêté du ministère de l’Intérieur les expulse du kibboutz. Parmi les acteurs de cette expulsion, le sous-préfet de Brive, Roger Dutruche. « Ces personnes sont allées directement en Palestine. Au moins, elles ont évité la Shoah », indique Jean-Michel Vaguelsy.
Le reportage commence avec une visite de deux descendants des dirigeants du kibboutz à Jugeals-Nazareth, Michal Andorn et Noam Rachnilévitch. Invités lors d’un colloque organisé par Mémoire juive en Limousin, ils avaient pu découvrir le village. « C’est là que je les ai rencontrés pour la première fois, indique Jean-Michel Vaguelsy. À l’époque, mon film n’était pas encore en tournage. J’ai pu assister à des scènes incroyables. J’ai su que ce serait le début de mon documentaire, avec ces personnes qui découvrent leur passé ». Il n’y avait plus qu’à dérouler le fil de l’histoire.
En deux parties, le reportage se passe en France, mais aussi en Israël, dans les traces de la communauté juive ayant été expulsée de Jugeals-nazareth. « Ils sont allés s’installer dans le kibboutz des combattants du ghetto, à la frontière syrienne. Ils y ont vécu en paix », conclut le réalisateur.
Clémentine Dutertre
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