Il y a 74 ans, des Marseillais étaient déportés et exécutés

L’émotion était palpable hier matin lors des deux cérémonies commémorant les rafles du Vieux-Port et de l’Opéra de janvier 1943souvenir_marseille

Au cours des nuits des 22 et 23 janvier 1943, ont eu lieu les rafles de l’Opéra et du Vieux-Port. 40 000 personnes subissent un contrôle d’identité. 6 000 sont arrêtées. 782 juifs seront exterminés à Sobibor, en Pologne. Parce que l’Histoire ne se résume pas à des chiffres noircis dans un manuel, les Marseillais se sont réunis hier matin pour perpétrer le devoir de mémoire.

Devant le monument de la Déportation place du 23-Janvier 1943, au pied de l’Intercontinental, les porte-drapeaux se sont déployés face aux représentants d’associations d’anciens combattants, des déportés d’Auschwitz, Oranienburg Sachsenhausen, du Consistoire israélite, du Camp des Milles, des élus… et de nombreux Marseillais. « C’est une cérémonie à laquelle la Ville tient beaucoup. Lors de la rafle du Vieux-Port, Vichy et les Allemands ont décidé de vider tout le quartier de ses habitants. Cette commémoration est couplée avec celle de la rafle de l’Opéra, où les juifs ont été ciblés, car beaucoup habitaient dans le quartier, non loin de la grande synagogue Breteuil« , raconte André Malrait, adjoint au maire, délégué aux affaires militaires et aux anciens combattants. Sous une pluie glaciale, le cortège s’est ensuite dirigé vers l’Opéra, place Ernest, où une plaque rappelle que 250 familles marseillaises ont été déportées et que personne n’est revenu des camps de la mort.

« Ne pas oublier la Shoah, c’est vital »

« En tant que Marseillais et président de l’association des anciens combattants, c’est un devoir de mémoire de venir. En 42, j’étais jeune mais j’ai appris ce qu’il s’était passé. Mes parents étaient là, puisqu’ils avaient une entreprise à côté. Je suis présent à toutes les commémorations avec mes amis porte-drapeaux, pour continuer à y penser et faire en sorte que les jeunes générations n’oublient pas. Je ne suis pas un ancien de 39-45 mais de l’Algérie. On essaye, quand on peut et quand les profs acceptent, de se rendre dans les écoles car ne pas oublier la Shoah, c’est vital« , insiste Alain Raphael, de la délégation des Bouches-du-Rhône. D’ailleurs, les jeunes ont aussi répondu présent. Parmi eux, deux lauréats du concours de la Résistance : Sibylle Christmann et Philippe Maraval, âgés de 17 ans. Ils sont venus parce qu’ils « partagent les valeurs » véhiculées lors de ces cérémonies, mais surtout pour « se rappeler« . Par leur voix et grâce à leur engagement, espérons que la relève est assurée…

Source laprovence

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