Une étude inédite a calculé la contribution de la diaspora à l’économie israélienne: dons, tourisme, immobilier, investissements, etc.
Traditionnellement, la fin de l’année civile est réservée au bilan. Et c’est à un bilan original que s’attache le ministère de la Diaspora à Jérusalem. Si les liens étroits qui unissent les juifs de la diaspora à l’Etat juif sont connus, on ignore quelle est leur contribution exacte à l’économie israélienne. C’est pour lever le voile sur ce mystère que le ministère de la Diaspora a pris l’initiative de réaliser une étude détaillée sur les liens économiques qui unissent l’Etat d’Israël à la diaspora juive.
Cette étude originale a été confiée à l’agence israélienne d’études économiques “Rational Economical Projects” dirigée par Boaz Sofer, ex-haut fonctionnaire au Impôts. Ces jours-ci, le ministère de la Diaspora en publie les principales conclusions qui remettent en cause beaucoup d’idées reçues en la matière.
DIASPORA : 56% DE LA POPULATION JUIVE MONDIALE
Le ministère de la Diaspora remet d’abord à jour les chiffres de démographie juive. Le nombre de juifs dans le monde s’élèverait à 14,4 millions ; 6,3 millions d’entre eux vivent en Israël. Autrement dit, 8,1 millions de juifs composent la diaspora à travers le monde, soit 56% de la population juive mondiale.
Pour évaluer l’impact économique de la diaspora en Israël, la société d’études économiques a retenu cinq domaines d’influence : les dons philanthropiques, l’immobilier, le tourisme, les investissements et les exportations. Chacun de ces domaines a été examiné à la loupe pour y déterminer la part des juifs de la diaspora.
LA PHILANTROPIE D’ABORD
Les conclusions de cette étude sont claires: les contributions financières de la diaspora prennent des formes variées et elles ont un impact sensible sur l’économie israélienne tout entière. Selon cette étude, la diaspora contribuerait pour 25 milliards de shekels par an à Israël (6 milliards d’euros) ; ce qui représente l’équivalent de 2,5% du PIB israélien.
La philanthropie reste l’activité qui contribue le plus fortement à l’économie d’Israël. Les dons des juifs du monde apportent à Israël environ 8 milliards de shekels par an (2 milliards d’euros) ; la majorité de ces dons bénéficie à l’éducation et à la recherche.
IMMOBILIER ET TOURISME
Second bénéficiaire : l’immobilier. Les juifs de la diaspora investissent 6,3 milliards de shekels par an dans la pierre en Israël (1,5 milliard d’euros) ; il s’agit de 4% de l’ensemble des investissements réalisés dans l’immobilier israélien.
Le tourisme arrive à la troisième place : les juifs de la diaspora contribuent pour 4,6 milliards de shekels par an (1,1 milliard d’euros) au secteur du tourisme en Israël. L’étude estime que 27% des touristes étrangers qui visitent Israël chaque année sont des juifs.
LOCOMOTIVE DU HIGH-TECH
La diaspora est aussi responsable d’investissements en capital ; leur montant annuel est estimé à 4,5 milliards de shekels (1,1 milliard d’euros). Les auteurs de l’étude estiment que 63% de l’investissement en capital-risque (notamment dans le high tech) sont réalisés par des juifs.
Enfin, beaucoup de juifs de la diaspora ont une préférence pour les produits « Made in Israel » comme l’agroalimentaire. Le montant des exportations israéliennes qui sont destinées à la diaspora juive est estimé à 1,8 milliard de shekels par an (450 millions d’euros).
La conclusion de l’étude est sans appel : l’Etat d’Israël a un intérêt économique vital à conserver de bonnes relations avec la diaspora juive. Une baisse des liens de la diaspora avec Israël aurait donc un impact négatif sur l’économie israélienne.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
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