On aurait trop vite fait d’analyser la décision de François Hollande comme l’expression d’un choix libre et éclairé. Ce renoncement est en réalité le résultat d’un empêchement. François Hollande n’a pas choisi de ne pas se représenter, il y a été contraint par ses échecs, sur le chômage (+ 600 000 chômeurs depuis 2012), sur la dette (+ 400 milliards d’euros en 5 ans) ou contre les inégalités (8 millions de pauvres), par une gouvernance faite d’accommodements et d’indécision (l’affaire Léonarda, la déchéance de nationalité, la loi El Khomri, etc.), par l’hostilité croissante de son propre camp, qui a fini par gagner son Premier ministre, par une impopularité massive (7,5% d’intentions de vote dans le dernier baromètre) et par une conception dénaturée de la fonction présidentielle, comme l’atteste le livre des journalistes Davet et Lhomme. Voilà pourquoi François Hollande a dû, la mort dans l’âme, capituler à 5 mois de l’échéance suprême.
Il l’a fait au 1er jour du lancement des primaires de la gauche, comme un ultime signe adressé à sa famille politique qui s’est, très tôt, détournée de lui. François Hollande renonce face à la perspective d’un désastre électoral annoncé. Entre deux humiliations, il a choisi la moins pire : partir avec dignité avant qu’il ne soit trop tard. Mais cela suffira-t-il à sauver son camp ? Non, derrière l’échec d’un homme, c’est celui de la gauche au pouvoir qui apparaît patent.
Brigitte Kuster, maire LR du XVII éme arrondissement de Paris
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