La mort était Fidel au rendez-vous : Castro , 90 ans

Fidel Castro est décédé hier et son corps sera incinéré aujourd’hui, conformément à sa volonté .Les autorités ont décrété 9 jours de deuil national.cristina_fernandez_de_kircher_y_fidel_castro_-_2009

Le beau révolutionnaire, le  » commandante » avait réussi à la tête de ses compagnons  » barbudos » dont Che Guevara à chasser le dictateur Batista de Cuba pour en faire autre chose que le bordel des Etats-Unis : drogues, casinos et prostitutions.
Avec l’aide de l’URSS , Il n’a réussi à y installer qu’une démocratie populaire : pauvreté et liberté surveillée . L’embargo américain a fait le reste.
Les cubains dont la presque totalité des juifs se sont enfuis par centaines de milliers et ont prospéré en Floride et dans tous les Etats du sud pendant que ceux qui sont restés ont connu les restrictions et la mise au pas .
Demain que sera Cuba après la disparition du Lider massimo et sans doute le retrait de son frère Raul ? Un retour vers la vie réelle ?

Qu’est-ce que le communisme, camarade?
Une étape entre le capitalisme et le capitalisme .

André Mamou

Les Juifs de Cuba au crépuscule du régime castriste

« Partir à Cuba, c’est autant voyager dans le temps que dans l’espace », écrivions-nous en 2002 (Regards n° 523 du 28 mai). Ceci est encore vrai aujourd’hui et, à quelques rares exceptions près, rien n’a vraiment changé au pays des Castro : toujours les voitures américaines des années ’50, des enfants jouant dans la rue, des paniers à provisions que l’on hisse par une corde, des habitants assis sur le pas de leur porte, fumant de (gros) cigares cubains, des musiciens dans les bistrots du vieux La Havane, et surtout un peuple toujours aussi accueillant, souriant, malgré un environnement économique difficile.

90 % des Juifs ont quitté Cuba à la Révolution

Vendredi soir, dans la synagogue « Adath Israël »*, dans Habana Vieja, après la prière du Shabbat, une trentaine d’hommes et quelques femmes sont réunis autour de la table dressée pour le repas. Outre le rabbin Loubavitch (Chabad) s’y retrouvent quelques Cubains de souche et un groupe de touristes israéliens. Le repas est frugal, à base de riz et de poulet, et le rabbin, comme il se doit, prononce son traditionnel discours de Shabbat, en espagnol, langue qu’il maîtrise parfaitement puisqu’il est lui-même originaire d’Amérique Latine. En l’absence d’écoles religieuses à Cuba, les rabbins sont « importés », principalement d’Argentine, et plus récemment, vu les liens unissant les deux pays, du Vénézuela, le pays de Chavez.

Il parle du texte de la Torah à lire cette semaine. Coïncidence ? Il s’agit de la sortie des Hébreux d’Egypte et on ne peut évidemment s’empêcher de faire le rapprochement avec… l’exode des Juifs de Cuba. Combien restent-ils ? Jusqu’à l’arrivée de Castro et de ses « barbudos », on estimait qu’il y avait 15 à 20.000 Juifs à Cuba; aujourd’hui, ils sont au maximum 1.300, dont près des trois quarts résident dans la capitale, La Havane. Les autres communautés juives sont disséminées sur l’île : environ 60 à Santiago de Cuba dans la « Communidad Hebrea Hatikva », autant à Camaguey dans la « Comunidad Hebrea Teferit Israel », environ 30 à Santa Clara dans la «  Comunidad Tikun Olam » et à Guantanamo.

Les Juifs qui vivaient à Cuba avant la Révolution de 1959 étaient dans l’ensemble des gens aisés, comme en témoignent les mausolées imposants dans le cimetière de Guanabacoa de l’autre côté de la baie de La Havane. Mais ne nous étonnons pas si, au sein de la communauté juive, on trouvait également des gens peu fréquentables, tels que Meyer Lansky, le « cerveau » de la mafia, venu blanchir son argent à Cuba. Il semblerait qu’aucune organisation juive n’ait voulu l’accueillir, à vérifier… Dans ce même cimetière, on trouve la tombe d’autres Juifs cubains célèbres, Saul Yelin (1935-1977), le fondateur de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques et Fabio Grobart (1905-1994), familièrement appelé « Polaquito » ou le petit Polonais, de son véritable nom Abraham Simjovitch. Natif de Bialystock, il rejoint en 1922 les jeunesses communistes polonaises. Suite à son activisme, il est obligé de quitter la Pologne et part à Cuba où, à peine âgé de 20 ans, il fonde avec trois autres Juifs ashkénazes le parti communiste cubain. Il faut dire que jusqu’à la guerre des Six Jours en 1967, et la rupture des relations diplomatiques entre Israël et Cuba, les deux Etats entretenaient des liens d’amitié et de coopération, basés sur leur idéal de construction du « paradis sur terre », et sur le fait d’être des nations, petites de par leur dimension, grandes par leur ambition, et entourées d’ennemis.

« Judeos en Cuba son Cubanos »

En l’absence de toute forme d’antisémitisme, que ce soit au niveau de l’Etat ou de la part de la population cubaine, les Juifs sont-ils pour autant heureux sur l’île des Castro ? Babani Leon, de son prénom Fidel -eh oui !-, membre de la Fédération cubaine de scrabble et chargé de la communication au sein de la communauté libérale El Patronato, affirme : « En tant que Juif, je me sens en sécurité à Cuba, les relations avec mes concitoyens non juifs sont excellentes. Mais bien sûr, il y a la situation économique qui touche tout le monde ». Qu’en est-il du passage de pouvoir de Fidel à Raul Castro ? « Pas vraiment un changement en profondeur, juste quelques petites réformes qui jusqu’à présent n’ont pas fondamentalement modifié la vie des Cubains ». Continuité également dans les relations avec la communauté juive : après la visite de Fidel à la Synagogue de Vedado en 1998, c’est son frère Raul qui est venu à son tour allumer les bougies de Hanoucca en décembre 2010.

Malgré une attitude résolument pro-palestinienne des autorités et de la presse -c’est-à-dire les deux ou trois titres autorisés qui sont les organes du pouvoir-, les conflits et les tensions au Moyen-Orient n’ont en rien entamé la situation des Juifs sur l’île. Aucun incident, aucune violence à signaler, Cuba est d’ailleurs un des rares pays -avec l’Iran- où il n’y a pas de garde devant les synagogues. Reste la situation économique catastrophique du pays, tout particulièrement après la chute de leur allié, l’Union soviétique, qui a provoqué un flux de départs. Ceux qui le peuvent, et qui ont de la famille aux USA, partent à Miami, les autres, profitant de la « Loi du Retour », émigrent vers Israël -où vit déjà une importante communauté cubaine-, généralement après un transit via le Canada, vu l’absence de relations diplomatiques et de vols directs entre les deux pays.

Et demain ?

Pour Babani Leon, les choses sont claires : en l’absence d’une amélioration perceptible de la situation économique, il est à craindre que le pays ne se vide du peu de Juifs qui y vivent encore. Sur un plan personnel, sa fille et son gendre ont déjà fait leur alya et, lorsqu’il en aura les moyens, il compte bien les suivre.

Alors, Cuba une autre communauté en voie de disparition ? Pas sûr, au vu des évènements récents : la main tendue du président des Etats-Unis aux dirigeants cubains et la promesse de réouverture de relations diplomatiques entre les deux pays. Cela conduira-t-il à la fin du blocus (ou embargo) de l’île ? C’est là que réside l’autre incertitude, à savoir : le régime en place à Cuba depuis 1959 prendra-t-il fin avec la disparition des « Castro brothers » ? Si oui, il est à prévoir, sinon une arrivée en masse des Cubains établis à Miami, du moins un afflux de capitaux qui, à très court terme, va transformer (défigurer ?) l’île, avec de toute évidence un impact sur la communauté juive.

*La synagogue « Chevet Achim », construite en 1914, la plus ancienne à Cuba, est aujourd’hui fermée.

Source cclj

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