Jérusalem: quand la France piétine le judaïsme et le christianisme à l’Unesco

Pourquoi la France s’est-elle abstenue lorsque l’Unesco, le 13 octobre dernier, a adopté une résolution niant le lien historique du peuple juif avec Jérusalem?france-unesco

Depuis le général de Gaulle, la diplomatie française navigue avec plus ou moins de subtilité entre Israël et le monde arabe. Nous sommes, en tout cas, bien loin de la IVe République lorsque notre pays aidait l’Etat juif à se doter de l’arme nucléaire. A cette époque-là, Shimon Perez disposait même d’un bureau au ministère de la Défense à Paris! En dépit de ce passé commun, l’ancien président israélien, décédé le 28 septembre dernier, enterré en présence de tous les grands de ce monde, dont François Hollande, n’aurait sans doute guère apprécié l’attitude de notre pays le jeudi 13 octobre à l’Unesco, l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, dont le siège est à Paris. Ce jour-là, en effet, sous l’impulsion des représentants palestiniens et de nombreux pays arabes (Algérie, Egypte, Liban, Maroc, Oman, Qatar, Soudan), une commission du Conseil exécutif de l’Unesco adopte une résolution qui certes rappelle « l’importance de la Vieille Ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes» mais qui nie, au fond, tout lien historique entre Jérusalem et le peuple juif. Tous les sites religieux y sont dénommés en arabe alors même que l’islam est apparu plus de 600 ans après la naissance du Christ et que le grand temple d’Hérode, dont le mur des Lamentations, selon tous les archéologues, est le témoignage, remonte à 19 avant Jésus Christ. Un texte donc tissé de mensonges sémantiques, une expulsion par les mots et une insulte à la vérité, avant même d’être antisémite.

Hollande temporise, Valls s’insurge…

Que croyez-vous que fit la France devant ce qu’il faut bien appeler une résolution révisionniste? Comme 25 autres pays, elle s’abstint! 24 votes favorables ont, en revanche, conduit à son adoption. Six Etats seulement ont voté contre, six Etats qui font honneur à la démocratie car respectueux de la vérité historique: les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Estonie et la Lituanie.

En vérité, nulle surprise dans l’attitude de notre diplomatie. La France avait, en effet, commis pire, le 15 avril dernier, lorsque l’Unesco avait adopté une première résolution tout à fait comparable: elle avait alors tout simplement voté pour! Soupçonné aussitôt de cautionner une entreprise de négationnisme historique, le pouvoir avait tergiversé et gagné un peu de temps. Au bout d’un mois, François Hollande avait fini par sortir de son silence dans une lettre embarrassée, adressée au président du Conseil représentatif des institutions juives de France (le CRIF): « Rien dans le vote de la France ne devrait être interprété comme une remise en cause de la présence et de l’histoire juives à Jérusalem. ». Manuel Valls, comme d’habitude, avait été plus tranché: « Il y a dans cette résolution de l’Unesco des formulations malheureuses, maladroites, qui heurtent et qui auraient dû être incontestablement évitée, comme ce vote. »

Quand la realpolitik prime sur réalité historique

Du soutien, la France est donc passée à l’abstention. Ce qui est ni plus ni moins une nouvelle capitulation sur laquelle il faut bien s’interroger. Pourquoi la France accepte-t-elle que cette histoire-là soit travestie? Il y a, bien sûr, cette fameuse politique arabe de la France, politique d’équilibriste qui finit par se casser la figure comme c’est le cas dans cette affaire. Il y a aussi la triste réalité d’un commerce d’armes prospère dont les principaux clients sont des pays arabes, ennemis jurés d’Israël. Ajoutons une forme d’acceptation de la radicalité islamique, peut-être par crainte de la voir frapper à nouveau sur notre territoire ou se soulever dans les territoires perdus de la République. S’acheter donc une forme de tranquillité. On écartera l’amateurisme, nul ne pouvant imaginer que notre attitude soit une simple double bévue diplomatique.

Bref, nous voici face à une realpolitik qui piétine l’histoire à la fois juive mais aussi chrétienne. Car, dans son élan, la résolution de l’Unesco met l’histoire du christianisme dans le même sac.  Diktat du révisionnisme islamique. On aurait aimé plus de réactions à une telle faute, pour ne pas dire scandale. Pas de commentaire officiel. Aucune condamnation de gauche ou de droite. Pas de grands éditoriaux indignés dans les journaux. Pas de leçons d’Histoire ou d’archéologie. Comme si seul le peuple juif était concerné par cette résolution. La France, qui se pare de tant de vertus, devrait demander un réexamen de cette résolution. Accepter que l’on triche ainsi avec la réalité est indigne de la nation des Droits de l’Homme, pourtant sans cesse soumise à l’examen critique de ses brillantes écoles d’historiens. Ce silence est une lâcheté, un révisionnisme français.

Denis Jeambar

Source challenges

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5 Comments

  1.  » La Nation des Droits de l’ Homme… »
    La France est devenue la nation des droits de la gay pride et de la Légion d’Honneur à 100 balles. Les « vrais » hommes se mesurent à l’aune de leur portefeuille débordant de pétro dollars et autres mannes qui sont tout sauf célestes.
    Les idolâtres adorent à nouveau le veau d’or !

  2. Lisez ce texte que j’ai glané sur un commentaire d’ami de Facebook. Beaucoup d’imagination mais de réalisme puisque ça se passe exactement où Jésus est né. Comme vous le croyez tous, il est juif et habite Bethlehem, ville arabo-palestinienne selon l’UNESCO. Appréciez!!

    « Le Conseil d’Etat recommande d’autoriser l’installation de crèches de Noël dans les établissement publics. Cette recommandation incite à la violation du droit international. En effet, la crèche de Noël représente un couple de colons juifs, venus de Nazareth pour s’installer à Bethléem en territoire palestinien. Pour augmenter rapidement la population de la colonie, ils ont bénéficié de l’aide d’une puissance mondiale et invisible, par l’opération Saint Esprit. Après la naissance de l’enfant, trois puissants souverains viennent apporter leur soutien. Cet enfant grandit et multiplie les provocations sionistes : il puise unilatéralement dans les eaux du Jourdain et mène une action violente sur le Mont du Temple,sur lequel les juifs n’avaient aucuns droits comme le rappelle l’UNESCO. Sous le nom de Jésus de Nazareth, roi des juifs, il prend la tête d’un complot, comme en attestent les images d’un repas secret sur le Mont Sion. Il est arrêté lors d’une incursion à Jérusalem Est, sur le Mont des Oliviers. Ce qui n’empêchera pas ses disciples de poursuivre sa politique d’expansion, notamment sur le chemin de Damas. Par leur propagande insidieuse, les disciples du roi des juifs imposeront leur hégémonie spirituelle sur tout l’empire romain. Le Conseil d’Etat a, certes la sagesse d’ignorer la laïcité, qui persécute les femmes en les obligeant à montrer leur visage, mais il ne peut résister à la pression des lobbys et autorise donc la représentation de la colonie de Bethléem.

    • Texte admirable qui certes se félicite de la négation de la laïcité, mais qui me fait aimer de plus en plus Jésus, dont la chrétienté a trop souvent passé sous silence la judéité. Tout est dit dans ce texte, seuls les aveugles, les sourds et les illettrés ne comprendront pas.

  3. Démissions et lâchetés cumulées n’apporteront rien de bon à notre pays, bien au contraire. Mais cela semble être le choix de ses dirigeants depuis un demi-siècle. Comment appelle-t-on un pays à ce point défaitiste sinon un pays décadent, qui n’obtiendra in fine que ce qu’il mérite ?

  4. Certes c’est une insulte à l’histoire juive et à l’histoire chrétienne mais aussi à l’histoire musulmane, car qui étudie les textes et l’archéologie sait bien que Jérusalem est une somme de strates mémorielles plurielles.
    Au-delà du politique, je regarde cette décision du monde arabe et suivie de la lâcheté de certains pays dont la France, hôte de l’UNESCO comme une preuve de faiblesse devant laquelle nous Juifs devons rire à haute voix.

    Rire aux éclats sans dire un mot de plus. Rire n’est pas l’arme des faibles mais des lucides et forts. Et surtout ne pas se plaindre car à cette planète dont nous attendons la compassion et l’intelligible acceptation de notre différence nous répondra que par mensonges.
    Alors notre rire créer du mépris mais en silence une indicible honte. Ils savent qu’ils ne peuvent pas éliminer Israël. Voilà leurs risible faiblesse et lâcheté. Rire face au dérisoire. Rire comme triomphe de notre paradoxe et rien de plus. Voilà ce qu’il les désolera et leur fera peur : la force de notre rire celle d’Isaac (ITSRAK en Hébreu: IL RIRA!)
    Le rire juif porte le mérite du mépris et de la certitude de notre légitimité. Un vaste éclat de rire leur produira crainte et honte.
    Cessons de donner notre intelligence et nos preuves, rions aux éclats! Les Juifs et Israël doivent changer complètement de stratégie! Il faut rire à haute voix et si fort qu’ils trembleront parce que c’est seulement dans notre rire qu’ils sauront que nous sommes plus fort que leur vanité.

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