Un consortium américano-israélien développant les réserves israéliennes de gaz en mer Méditerranée a annoncé hier la signature d’un premier accord de fourniture de gaz à la Jordanie à partir du gisement de Leviathan, après plus de deux ans de négociations.
L’américain Noble, principal partenaire du consortium, a indiqué dans un communiqué que l’accord signé hier avec la National Electric Power Company of Jordan (NEPCO) portait sur 8,4 millions de mètres cubes de gaz par jour sur une période de 15 ans, avec une option de 1,4 million de mètres cubes supplémentaires.
Le contrat porte sur environ 10 milliards de dollars et la fourniture devrait commencer en 2019, au début de l’exploitation du gisement de Leviathan, précise Noble dans un communiqué.
Le contrat annoncé hier est le premier pour l’exportation de gaz depuis le gisement de Leviathan. Le consortium fournira dès fin 2016 du gaz extrait du gisement de Tamar à deux autres compagnies jordaniennes, Jordan Bromine Company et Arab Potash Company, précise le texte. Israël avait déjà approuvé l’année dernière un plan pour un gazoduc de 15,5 kilomètres, à proximité de la mer Morte, afin d’exporter son gaz vers la Jordanie.
« Jour historique »
Israël développe sa production de gaz à partir des champs de Tamar et de Leviathan, découverts en 2009 et 2010. Le gisement de Tamar, qui dispose de réserves s’élevant jusqu’à 238 milliards de m³, est situé à 130 km au large de la cité portuaire de Haïfa, sur la côte méditerranéenne. Il fait partie des gisements gaziers très prometteurs découverts ces dernières années au large des côtes d’Israël. L’exploitation de Tamar a débuté en 2013, mais pas celle de Leviathan qui possède des réserves beaucoup plus importantes (estimées à plus de 600 milliards de m³). L’exploitation de Leviathan doit débuter en 2019 quand les réserves de Tamar commenceront à se tarir.
La découverte de ces réserves a suscité beaucoup d’espoirs en Israël, non seulement en faisant entrevoir l’indépendance énergétique à un pays lourdement dépendant de l’étranger en la matière, mais aussi en lui ouvrant la perspective d’exporter son énergie, notamment vers l’Europe, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.
« La signature de l’accord d’exportation entre le projet Leviathan et la National Electric Power Company of Jordan (NEPCO) est un jour historique et positionne le projet Leviathan au centre de la carte énergétique régionale », s’est félicité Yossi Abu, président de Delek et Avner Oil Exploration, les membres israéliens du consortium.
Alors qu’Israël et la Jordanie ont signé un accord de paix en 1994, les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. Mais face à des liens économiques de plus en plus intenses, Israël espère un renforcement de leurs relations. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a d’ailleurs souvent affirmé vouloir positionner l’État hébreu comme partenaire économique des pays arabes sunnites.
« Les partenaires du projet Leviathan continueront à tenter de conclure d’autres accords de long terme avec d’autres clients de Méditerranée orientale, comme l’Égypte, la Turquie et l’Autorité palestinienne », a ajouté Yossi Abu. Le consortium est également en négociations avec l’Égypte afin d’exporter davantage de gaz et des discussions sont en cours avec la Turquie, Chypre et la Grèce, sur une potentielle coopération sur l’exportation ou le transport de gaz.
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