Mère d’une victime de Mohamed Merah, musulmane pratiquante, militante, chevalier de la Légion d’honneur… Latifa Ibn Ziaten déplore que la polémique autour du burkini détourne l’attention des problèmes plus profonds qui rongent la société française.
Latifa Ibn Ziaten est en mission. Cette mère de famille franco-marocaine de 56 ans arpente la France entière depuis près de quatre ans. Son but est de nouer le dialogue entre communautés grâce à l’association qui porte le nom de son fils, Imad Ibn Ziaten, pour la jeunesse et pour la paix. Sous-officier du 1er régiment du train parachutiste de Francazal, près de Toulouse, Imad a été assassiné par Mohammed Merah le 11 mars 2012.
Musulmane pratiquante, Latifa Ibn Ziaten plaide pour la tolérance, défend la laïcité et revendique la liberté de porter le foulard. Alors que le débat sur le port du burkini continue d’agiter la France après les mesures prises par plusieurs maires de stations balnéaires, de la Corse au Pas-de-Calais, elle livre son sentiment à francetv info.
Franceinfo : Comment vivez-vous cette polémique sur le burkini ?
Latifa Ibn Ziaten : Je suis étonnée de voir quelque chose d’aussi anodin prendre tellement d’importance. Mais je m’interroge : où est la liberté ? Il y a donc des personnes en France qui ne jouissent pas de la même liberté que les autres, puisqu’il s’agit d’interdire un espace à des citoyennes ? Les femmes en burkini qui veulent profiter de la plage ne sont pas responsables de tout ce qui se passe aujourd’hui, mais ce sont elles qui sont encore stigmatisées. Moi-même, je nage comme cela, alors cela m’a touché. Je suis choquée de voir des policiers arrêter une femme à la plage pour lui demander de se déshabiller. Cela revient à priver les femmes d’un choix, alors que le simple fait qu’elles soient à la plage fait d’elles des femmes libres et courageuses. C’est juste un loisir ! Il faut leur laisser leur chance au lieu de les humilier.
Pensez-vous que les maires se trompent de cible en prenant des arrêtés municipaux contre le burkini, mettant en avant un risque de troubles à l’ordre public ?
Oui, je pense que c’est une erreur. Il faut se demander qui sont ces femmes qui portent le burkini à la plage : ce ne sont pas celles qui portent la burqa ! Ce sont des femmes qui, comme moi, ne veulent pas se dévêtir pour différentes raisons, que ce soit pour une question d’âge, de respect, de religion… Une femme qui adhère à l’idéologie de Daech, ce n’est pas à la plage que vous risquez de la trouver. Il est hors de question pour ces personnes de se baigner ou bien d’aller à la plage. Avec ou sans burkini. Nous ne sommes pas Daech. Je me bats contre cela. Je porte le foulard et je me bats pour la liberté, pour le vivre-ensemble, pour mon pays et les valeurs de la République. Et la République protège tout le monde, sans distinction. Cette polémique ne sert finalement qu’à diviser les Français.
L’islam est devenu un thème politique récurrent. Craignez-vous que les élections à venir ne réveillent des polémiques qui vont au-delà du burkini, comme la question du voile, toujours délicate en France ?
Ce n’est pas normal de réveiller ces débats juste parce qu’il y a des élections. Quoi qu’il arrive, l’islam fait toujours la une des médias et je me demande sincèrement pourquoi il y a tant de polémiques. La religion est une affaire personnelle. En France, les musulmans doivent constamment se justifier, expliquer chacun de leur choix. Expliquer pourquoi ils choisissent, ou non, de porter tel ou tel vêtement. Mais les gens n’aspirent qu’à vivre tranquillement ! Quand il y a des attentats, on demande encore aux musulmans de se justifier ou on leur reproche de ne pas prendre la parole. Il y a toujours quelque chose : si ce n’est pas le foulard, c’est le burkini, la burqa, la barbe… Les musulmans sont fatigués de répondre à tout cela. Répondre à quoi ? A des bêtises ? Aujourd’hui, en France, on joue avec l’islam. Notre religion est devenue prisonnière de ces polémiques et les musulmans ne se sentent pas libres.
Les détracteurs du burkini estiment qu’en raison du contexte actuel – attentats, menaces terroristes – porter un vêtement qui témoigne d’une appartenance religieuse relève de la provocation. Comprenez-vous cet argument ?
Il y a de la peur en France et les gens sont méfiants après le traumatisme des attentats. Mais le foulard ou le burkini ne présentent pas de danger pour la société, que ce soit en Europe, au Maghreb ou ailleurs. Le danger n’est pas dans le voile. Le danger, c’est la pauvreté morale, le manque d’éducation, le manque de respect… Hélas, il y a une minorité de gens qui ne connaissent pas l’islam et qui ont peur de ce qu’ils voient dans les médias. Moi qui porte le foulard, je le vois bien quand je prends le train ou quand j’arrive dans un hôtel. Les gens me regardent, se méfient. Je veux leur dire que quelqu’un qui porte le foulard, comme quelqu’un qui porte la kippa, n’est pas dangereux, mais juste une personne avec des convictions religieuses et qui doit être respectée. Au même titre que n’importe qui.
Je comprends l’interdiction de la burqa, qui cache le visage et je comprends que le foulard puisse être interdit dans certains lieux, comme les écoles ou les administrations. Mais à l’extérieur, dans la rue, sur la plage et jusque dans la mer – comme s’il fallait se demander si la mer était un espace laïc ! – c’est n’importe quoi. Rester bloquer sur la question du foulard ou du burkini empêche de s’attaquer aux vrais problèmes de la société. C’est ça qui est terrible. Il ne faut pas tomber dans ce piège.
Depuis quatre ans, vous arpentez la France à la rencontre des jeunes pour promouvoir le dialogue interreligieux et la tolérance. Ce type de séquence médiatique peut-il nuire à votre action ?
Cela peut créer beaucoup de mal et c’est dommage. Quand je parle avec des jeunes, certains me disent : « Madame, la République elle m’a oublié. » Que voulez-vous répondre a un garçon de 14 ans qui dit : « Je n’ai aucun rêve. Je n’ai aucune chance de réussir. » Tous les jours, je suis face à des jeunes sans espoir, qui se sentent condamnés d’avance. C’est une situation qui ne peut rien donner de positif.
Le soir, je rentre à l’hôtel les larmes aux yeux. Il y a un malaise si profond que je suis choquée de voir qu’on perd notre temps sur des questions futiles comme le burkini. Ce n’est pas possible, nous avons trop de choses à accomplir, il y a trop de problèmes graves ! Je vois tous les jours une telle détresse dans ce pays et on vient embêter quelques femmes à la plage ? Mais enfin, où va-t-on ?
Quels risques engendre ce désespoir selon vous ?
Le risque maintenant, c’est de créer de la violence et de la haine chez cette jeunesse. On les remplit de haine au lieu de leur donner de l’espoir. On persiste dans ces erreurs alors que si nous avions guéri cette plaie profonde, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Nous le payons très cher. J’ai moi-même payé le prix le plus cher qui soit. Ma crainte serait que la situation s’aggrave. Il ne faut pas jouer ainsi avec les sentiments des gens. Il ne faut pas humilier la dignité humaine. Nous sommes en France, nous sommes Français, nous devons nous respecter les uns les autres, vivre ensemble avec des valeurs républicaines mais aussi dans le respect des valeurs de chaque individu. Un jeune m’a dit une fois : « J’ai honte de dire que je suis musulman à cause de tout ce qui se passe. » Ce n’est pas normal d’en arriver là.
Quelle est la priorité alors ?
Il faut avant tout établir de la confiance. Donner de l’importance à l’autre. Etre à l’écoute, c’est primordial. Les jeunes que je rencontre dans les quartiers, personne ne les écoute. Leurs parents ne sont pas écoutés non plus. Il y a un énorme travail à faire pour rétablir le dialogue avec ceux qui sont le plus dans le besoin. Il faut aimer et respecter cette jeunesse qui se sent rejetée car, à force d’interdiction, on continue à mettre davantage de personnes de côté. Depuis 20-25 ans, toute une partie de la population est mise à l’écart. Pour y remédier, il faut donner la priorité à l’éducation, suivre les jeunes de la maternelle au lycée, afin d’être certain qu’ils soient blindés pour réussir dans la vie.
Que nous apprend cette nouvelle polémique ? Met-elle en lumière un malaise particulièrement français ?
Je ne sais pas si elle traduit un grand malaise ou si la France se sent perdue. Ce que je vois, c’est qu’il y a urgence et que nous sommes en train d’être montés les uns contre les autres. Alors qu’il faudrait au contraire vivre ensemble, en respectant les libertés de chacun. Ce qui fait peur avec ces polémiques, c’est qu’elles divisent les Français.
J’aurais voulu lui demander pourquoi un juif a peur de porter une Kippa en France, d’où vient cette peur, et qu’ils en viennent à porter une casquette, pour raison de laïcité.
Pourquoi les musulmanes n’allient pas leurs contraintes religieuses à la laïcité, et qu’elle ne porte pas plutôt une perruque, qui leur couvre la tête, cache leurs cheveux, et s’insèrent dans l’espace public.
N’y voit elle pas une volonté de se démarquer ?
Justement, que cette femme particulièrement porte le foulard, fait débat. Voir l’article de Sarah Cattan.
Et que pense-elle du travail de l’UOIF qui veut ouvertement islamiser la Frances?
Voila un aperçu du combat que Céline PINA leur mène.
http://limportant.fr/tribune/75
« Je suis étonnée de voir quelque chose d’aussi anodin prendre tellement d’importance »
Ah oui, c’est très anodin de voir des fantômes noirs en France…
« Il faut aimer et respecter cette jeunesse qui se sent rejetée car, à force d’interdiction, on continue à mettre davantage de personnes de côté »
Celle qui considère les femmes non voilées comme des putes et qui dans de nombreux quartiers font vivre l’enfer à leurs sœurs et voisines les obligeant à se couvrir ?
Visiblement pas gênée, la dame, pour stigmatiser la population indigène française, ses us et coutumes, ses valeurs millénaires, dans son propre pays !
Encore une idiote utile et une ignorante au service de l’islamisation et
caution des collabos islamo-nazis qui gouvernent le pays…
qui l’ont d’ailleurs décorée de la légion du « déshonneur ».