Hier, 200 olims sont arrivés à l’aéroport Ben Gurion pour commencer une nouvelle vie.
J’ai vu les images toujours émouvantes de ces gens si divers, de toutes les générations, même une très vieille dame en fauteuil roulant dire leur bonheur de retrouver leur terre millénaire.
Malgré tout, je suis inquiet car je ne suis pas convaincu que tous mesurent l’importance
de ce qu’ils ont décidé de faire. La joie semble un peu cacher les risques, les sujets sensibles
qu’on glisse, comme la poussière, sous le tapis.
Car l’alyah constitue un acte sans doute aussi grand qu’un mariage. Avec les même dangers.
Ne pas se marier avec trop de précipitation . Se renseigner sur l’épouse et sa famille qui
doivent, non seulement être irréprochables, être en phase avec soi-même.
Or, j’ai parfois l’impression de relire un vieux Lucky Luke et sa ruée vers l’or dans l’ouest des Etats-Unis.
Tous arrivent pensant se gaver de pépites d’or , avec leur petit drapeau à planter sur sa parcelle de terre. Et je sais que certains seront tellement déçus. D’autres se transformeront en Mister Hyde, escrocs en tous genres pour survivre.
Je reproche à certains animateurs d’alyah de groupe de pousser à la consommation de manière irresponsable.
Les intentions sont bonnes, certes. Pleines d’amour du peuple juif et d’Israël. Mais le drame qui attend est terrible: vous imaginez que le retour est pour dans 3 ou 5 ans? ça c’est bien moins grave …
Il paraît que ça représente 20%, alors que la bonne dose devrait être de 10%.
Le vrai drame se décompose en deux :
-d’abord une délinquance assurée de gens qui débarquent tard (après 50 ans), sans argent, sans métier, sans culture, et qui ont des attentes démesurées qu’ils n’ont jamais eues en France. Comment vont-ils s’en sortir ? souvent de façon pas très propre. Pire, leurs enfants vont vivre l’enfer et risquer de tomber aussi dans la petite délinquance.
-ensuite, lorsque les jeunes grandissent dans cette position marginale, ils feront leur armée
et souvent décideront de couper les ponts avec cette vie désespérante. Et la « yerida », la chute, c’est eux qui la provoqueront. Mariages mixtes en sus, trop souvent.
Je sais, je suis un rabat-joie, un mauvais coucheur. Mais je le répète, lorsqu’on veut se marier parce qu’on aime une femme on prend son temps. On ne fait pas tout de suite d’enfant. On s’assure que ce sera vraiment pour le meilleur et pour le pire. Et que malgré certaines difficultés on sera droit, propre, prêt à avoir une vie dure plutôt que de trahir son couple ou sa famille.
Je souhaite à ces nouveaux arrivés la bienvenue, et qu’ils soient heureux sur leur terre, mais
également que nous soyons fiers de l’image qu’ils donneront de cette alyah de France.
José Boublil
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