L’Egypte, pionnière pour une paix régionale

Les succès diplomatiques se succèdent l’un après l’autre. Après l’accord de réconciliation signé avec la Turquie, le voyage historique de Nétanyahou en Afrique, voilà que le ministre égyptien des Affaires étrangères débarque à Jérusalem pour une importante visite de travail ; une première depuis 2007.

Depuis le déclenchement du Printemps arabe et la chute du président Hosni Moubarak le 11 février 2011, l’Egypte a été bouleversée par une série incontrôlée de turbulences, secouée par des révoltes populaires et des affrontements meurtriers avec les Islamistes. Le régime de la confrérie des Frères musulmans a été balayé par la force et son président Mohamed Morsi fut condamné à mort. Jamais dans son Histoire contemporaine, le pays des Pharaons n’a connu tant de désordre et d’instabilité.

Il est d’autant plus regrettable que les Etats-Unis et l’Europe ont laissé faire dans l’indifférence totale. Au moment voulu par Le Caire, ils refusèrent d’apporter leur soutien à leur allié  égyptien. Plongés dans la misère, le désespoir et l’incertitude, toute une population a souffert d’un abandon criant.

Rencontre Nétanyahou-Choukry à Jérusalem, le 10 juillet
Rencontre Nétanyahou-Choukry à Jérusalem, le 10 juillet

Dans le combat des autorités égyptiennes contre le terrorisme à l’intérieur du pays, et en particulier dans la péninsule du Sinaï, seul Israël était au rendez-vous. Le gouvernement israélien a consolidé ses contacts avec l’armée égyptienne, a échangé des informations précieuses et lui a permis une importante dérogation dans le déploiement de ses forces dans le Sinaï. Ainsi, le pragmatisme et les réalités sur le terrain l’ont emporté sur les différents politiques. C’est ainsi que chaque pays voisin devrait agir quand les questions de sécurité et de défense prévalent sur toute autre priorité.

Aujourd’hui, l’Egypte marche lentement, mais dans la bonne direction.

Ce grand pays arabe est notre proche voisin et nous sommes condamnés à vivre à ses côtés. Après plusieurs guerres et des milliers de morts, Israël et l’Egypte ont signé un Traité de paix avec des garanties solides. Certes, nous avons fondé de grands espoirs dans la paix et nous sommes profondément déçus par les résultats bilatéraux, notamment sur le tourisme, mais le traité de paix avec l’Egypte est toujours valable et n’a jamais été violé par aucune partie depuis 1979, voilà déjà 37 ans.

Nous préférons donc une paix froide et glaciale à une nouvelle guerre meurtrière qui plongerait toute la région dans le chaos et n’aboutirait à rien.

La visite de travail à Jérusalem du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chouckry, a surpris la presse et cela prouve que, dans les coulisses et loin des projecteurs, la diplomatie classique fonctionne à merveille.

Cette visite a eu plusieurs buts et se situe dans un contexte diplomatique et stratégique favorable à Israël.

Sur le plan bilatéral, outre les questions militaires et sécuritaires, Israël peut contribuer positivement au destin de l’Egypte dans le domaine de l’agriculture et de l’eau. Le gaz que nous avons découvert off-shore pourra aussi assurer à l’Egypte une stabilité énergétique.

Sur le plan régional, Israël et l’Egypte se trouvent ensemble et dans le même front contre les organisations terroristes islamiques et contre les intentions hégémoniques de l’Iran. La réconciliation avec la Turquie pourra élargir le cercle des pays sunnites modérés face aux chiites, au Hezbollah et au Hamas.

Le maréchal Sissi est en train de mener l’Egypte hors des zones de turbulences
Le maréchal Sissi est en train de mener l’Egypte hors des zones de turbulences

Le dernier voyage de Nétanyahou dans les pays africains situés au sud de l’Egypte renforce la stabilité économique et stratégique de l’Afrique de l’Est, ainsi que la libre circulation en mer Rouge et dans le canal de Suez. Elle pourra notamment réconcilier Le Caire et Addis-Abeba qui s’affrontent toujours sur les sources des eaux du Nil.

Sur la question palestinienne, l’Egypte se trouve en position clé pour trouver une solution à ce problème. Certes, son soutien à l’initiative française est bien connu mais, contrairement à la France, l’Egypte se trouve sur le terrain et a toujours une influence importante sur l’Autorité palestinienne et sur le destin de la bande de Gaza dirigée par le Hamas. L’Arabie saoudite, son principal bailleur de fonds, encourage et soutien la position du Caire. L’initiative de paix lancée par Riyad pourrait servir de base à condition que les Palestiniens renoncent à « loi du Retour » des réfugiés et à Jérusalem-Est comme capitale.

Dans ce contexte, Israël préfèrera une étroite collaboration sincère avec le voisin égyptien. Pour pouvoir aboutir à une paix viable, et notamment à un accord pragmatique avec les Palestiniens, nous devrions avant tout rétablir la confiance mutuelle. Nous préférerons toujours des négociations directes et une paix globale et régionale, plutôt que de s’aventurer dans une Conférence internationale dictée par des puissances étrangères et les caprices du maître-chanteur Mahmoud Abbas.

Enfin, la bataille diplomatique s’annonce très rude, mais pour réaliser avec l’Egypte tous les projets en commun, nous devrions être unis et faire confiance au gouvernement. Bien entendu, une rencontre au sommet entre Nétanyahou et Sissi devient urgente et plus que jamais nécessaire.

Freddy Eytan

F EYTAN

 

 

 

 

 

Freddy Eytan, « L’Egypte, pionnière pour une paix régionale », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/egypte-pionniere-paix-regionale/

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