Israël, le tabou des femmes qui ne veulent pas d’enfant

Noga, Israélienne, harpiste, membre d’un orchestre symphonique aux Pays-Bas, est aussi à 42 ans « une femme que son mari a quittée parce qu’elle refusait d’avoir des enfants ». L’héroïne de La Figurante (éditions Grasset), le dernier roman d’Avraham B. Yehoshua, figure majeure de la littérature israélienne, retourne dans sa ville natale de Jérusalem remettre de l’ordre dans les affaires familiales après le décès du père. Si l’accueil a été chaleureux et bienveillant en France, le livre avait soulevé une polémique à Jérusalem, à sa sortie il y a deux ans. La raison ? En Israël, celles qui refusent la maternité brisent un tabou national.bébé

Avec en moyenne trois enfants par femme, l’État hébreu a ouvert largement l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Ce pays de quelque 8 millions d’habitants, qui détient le record mondial (par personne) du recours aux fécondations in vitro, est aussi le seul État où les FIV sont entièrement prises en charge par la Sécurité sociale, quel que soit le nombre de tentatives et ce jusqu’à l’âge de 45 ans. Au point que certains n’hésitent pas à évoquer une « obsession de la fertilité ».

L’accomplissement par la maternité

« En Israël plus qu’ailleurs, une femme est considérée comme un être humain incomplet si elle n’est pas mère, confirme Sigal Gooldin, sociologue à l’Université hébraïque de Jérusalem, dont les travaux récents ont dérangé. Certains décideurs politiques ou experts en fertilité n’hésitent pas à comparer une non-mère par choix à une personne handicapée », poursuit-elle. C’est ainsi que Shlomo Mashiach, l’auteur de la première fécondation in vitro israélienne réalisée en 1983, a été jusqu’à parler de la stérilité comme d’un cancer. « Qui serait prêt à renoncer à avoir un enfant ? Personne, excepté une infime fraction de la population israélienne mentalement déséquilibrée », déclarait ce professeur lors d’un débat houleux en 2003 à la Knesset (le parlement).

Comment un tel diktat de la parentalité s’est-il construit ? Sous quelles influences ? « La tradition juive nous ordonne de croître et de nous multiplier. Ensuite, notre pays encourage par idéologie la reproduction en raison de la compétition démographique entre Juifs et Arabes », rappelle la sociologue, citant David Ben Gourion, le fondateur de l’État, qui voilà près de soixante ans avançait « qu’une femme juive ne mettant pas au monde quatre enfants était infidèle à sa mission ».

Autre facteur invoqué, l’appétence des Israéliens pour les technologies innovantes, notamment en matière de procréation médicalement assistée, qui représente 4 % des naissances contre 1 % aux États-Unis. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que les couples childfree, pour reprendre la terminologie anglo-saxonne, aient du mal à faire entendre leur voix.

Un sujet de recherche

Originaire de Ramat-Hasharon (près de Tel-Aviv), Orna Donath se souvient parfaitement du jour où elle a compris que la maternité ne l’intéressait pas. «J’avais 16 ans, je suivais un cours de danse classique. »

Pour lire la suite de l’article de Nathalie Hamou cliquer Ici

Source lefigaro

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