La marche des fiertés ou LGBT Pride a commencé aujourd’hui en Israël. Nous nous sommes entretenus avec le caporal Yehonathan de l’unité de Coordination des Activités Gouvernementales dans les Territoires qui sert dans dans le département des relations internationales. En tant que soldat religieux et homosexuel, le caporal est habitué à répondre aux questions traitant ce sujet. Afin de lutter contre les stéréotypes et pour ouvrir le dialogue, il donne des conférences dans chaque base où il est envoyé. Nous nous sommes assis avec lui, dans la base militaire de l’Administration et Coordination de Liaison avec la bande de Gaza, et nous lui avons posé quelques questions sur son parcours au sein de Tsahal.
Depuis que vous avez fait votre “coming out” dans l’armée, comment cela se passe-t-il avec les personnes moins familières et moins compréhensibles avec la communauté homosexuelle ?
L’armée a été très compréhensible, et tout le monde, y compris mes collègues et mes officiers haut placés m’ont soutenu. L’armée intègre tout le monde et comprend des soldats de tout horizon. Cela peut parfois être compliqué, mais je pense que le plus important c’est qu’il faut être patient et savoir que pas tout le monde a reçu la même éducation. Pas tout le monde pense de la même façon et c’est très bien comme ça. J’essaye de comprendre cela et de répondre aux questions quand je le peux. Il est important d’être honnête avec soi-même et de ne pas s’excuser pour qui nous sommes.
Quand avez-vous commencé à donner ces conférences ?
Lorsque j’étais en entraînement basique, nous devions préparer un discours de 10 minutes sur un sujet qui nous tenait à cœur. Je me suis assis avec ma commandante et je lui ai dit “alors, j’ai envie de parler de quelque chose, mais cela prendra plus longtemps que dix minutes.” Je lui ai dit que je faisais partie de la communauté LGBT et je lui ai parlé de mon ressenti en tant que personne homosexuelle vivant en Israël. Je lui ai aussi parlé de mon idée de discours et elle a répondu “J’adore ! Faisons le !” C’était la première fois que je donnais cette conférence.
Lorsque j’étais dans le cours de préparation pour ma position au sein de l’armée, un tas de rumeurs a circulé et certains soldats avaient un comportement puéril. Je me suis demandé, qu’est-ce que je peux y faire ? Je peux me plaindre, je peux demander qu’on me place dans le prochain cours ou je peux ouvrir le dialogue et affronter le problème. J’ai redonné ma conférence et par la même occasion, j’ai clarifié de nombreux malentendus et peurs que d’autres soldats avaient. J’ai encore abordé le sujet dans ma base actuelle, et je suis sur le point de discuter de l’homosexualité dans d’autres bases afin d’ouvrir le dialogue.
Est-ce que quelqu’un est déjà venu vous parler après votre conférence pour vous dire que vous aviez changé sa perception de la communauté LGBT ?
Un homme très religieux s’est approché de moi après avoir donné ma conférence et m’a dit “tu sais quoi ? J’avais jamais pensé à cette communauté de cette manière. Je suis vraiment content que tu aies parlé de ce sujet parce que je n’avais jamais pensé aux homosexuels de cette façon.”
Il n’a pas dit qu’il était plus confortable avec le sujet mais il a arrêté ce qu’il avait l’habitude de faire avant quand j’étais dans les alentours – il ne disparaît plus quand j’entre dans la salle de douches et surtout il ne s’effraie plus quand j’y suis. La majorité des gens ont réagi en disant qu’ils commencent à changer leur façon de penser concernant la communauté LGBT.
J’ai réalisé que parler de moi valait vraiment la peine. Il y a énormément d’opportunités dans l’armée où chacun peut faire la différence et avoir un impact sur la façon de penser de notre société sur différents sujets. Même si vous ne changez pas complètement l’opinion d’une personne mais que vous la faîtes réfléchir au sujet pendant 5 minutes, c’est formidable. Les gens commencent à se dire “oh, la personne qui se tient devant moi, est différente de ce à quoi je pensais, et il est carrément normal.” Cette juxtaposition permet aux gens de reconsidérer leur façon de voir les personnes homosexuelles.
Est-ce que vous pensez que vos camarades soient plus réceptifs aujourd’hui à en apprendre plus sur la communauté LGBT ?
Si vous prenez n’importe qui de la communauté LGBT et le mettez devant des gens en leur disant “bonjour, c’est moi, voilà la situation dans laquelle je me trouve et c’est pour ça que je vous parle,” cela rendra la foule beaucoup plus réceptive. Ils penseront aussi “ils portent le même uniforme que moi, ils veulent juste rentrer à la maison à la fin de la semaine et veulent juste vivre leur vie.” Ceci permet de remettre tout le monde au même niveau. C’est un des points forts de l’armée – cela montre vraiment que nous sommes tous pareils, même si nos vies sont différentes lorsque nous sortons de la base. Il est important de se rappeler que quand nous parlons de la communauté LGBT, il y a de fortes chances que cette personne homosexuelle soit un soldat, un religieux, votre fils, votre fille ou n’importe qui d’autre.
Comment conciliez-vous votre sexualité et la religion ?
Je me sens comme beaucoup de gens quand ils pensent à la religion. C’est faire une erreur que de croire que si vous ne pouvez pas ou que si vous ne faites pas quelque chose, vous jetez le bébé avec l’eau du bain. Je ne suis pas du tout d’accord. Énormément de personnes vous diront que vous ne pouvez pas être homosexuel et religieux en même temps mais ces gens-là sont les mêmes qui disent que lorsqu’on est religieux on ne peut pas toucher une personne du sexe opposé. Il y a beaucoup de croyants et religieux qui le font quand même. Dans tout sujet, il y a tellement d’interprétations différentes. Dans mes conférences, je dis qu’il y a un être qui puisse juger ma religiosité. Ce n’est ni un rabbin, ni une personne de ma communauté, ni même une personne de ma base, mais seulement Dieu. Jusqu’à ce qu’Il vous donne le pouvoir de me juger, s’il vous plaît gardez votre opinion pour vous-même. La religion a tellement évolué durant les 100 dernières années. Nous pouvons prendre exemple de cette évolution afin de changer nos stéréotypes et devenir plus tolérants.
Source : http://tsahal.fr/2016/06/03/linterview-dun-soldat-religieux-homosexuel/
Quelles que soient les tendances que l’on a, la loi est la même pour tout le monde et la sexualité homosexuelle est interdite par la Torah, exactement comme la pratique de la sexualité hétérosexuelle est interdite hors du cadre sacré du mariage. Et tout comme la consommation de nourriture non casher est interdite. Se déclarer « homosexuel et religieux », c’est la même chose que de dire: « Je mange du pain à Pessa’h et je suis religieux ». C’est se leurrer et se moquer de soi-même et prendre les gens pour des imbéciles.
L’ancien Grand rabbin de France, Haïm Sitruck, a qualifié vendredi la Gay pride (Marche des fiertés) de Tel-Aviv, de « tentative d’extermination morale du peuple d’Israël ».« Mon cœur a saigné en apprenant la terrible nouvelle de l’organisation vendredi à Tel-Aviv de la Gay pride. La Torah qualifie l’homosexualité d’abomination et elle la considère comme un échec de l’humanité. Israël, par cette manifestation, se trouve rabaissé au rang le plus vil » , a fustigé l’ancien Grand rabbin dans sa chronique hebdomadaire sur Radio J.
« La communauté me connaît bien. Je ne me suis jamais exprimé en des termes si radicaux et violents contre quelque chose. Mais là, c’est la morale même du peuple juif et de toute l’humanité qui est en jeu. Il n’y a pas de mot assez fort pour le crier. Ceci étant, j’espère toujours un sursaut de la conscience de nos frères et surtout, de tous ensemble, exprimé avec force notre désaccord irrémédiable devant une telle catastrophe », a poursuivi le rabbin.
« Je n’hésite pas à qualifier cette initiative de tentative d’extermination morale du peuple d’Israël. Si nous perdons notre morale et notre idéal, que dire à l’humanité qui a les yeux tournés vers nous. J’espère que les auditeurs écouteront mon appel au secours et réagiront de façon radicale à une telle abomination.Quoi qu’il en soit, je demeure optimiste sur l’avenir car je sais que le peuple juif a toujours su être grand dans les épreuves et celle-ci en est une », a-t-il conclu.
Dans un statut publié samedi sur sa page Facebook personnelle, Gil Taïeb, vice-président du CRIF, a qualifié de « gâchis » la prise de parole du dignitaire religieux.
(( source >>> http://www.medias-presse.info/le-rabbin-sitruk-parle-de-la-gay-pride-a-tel-aviv-et-cree-un-seisme-dans-les-medias-juifs/55824)))
Vous avez, Monsieur, une vision très étroite, et que je me plais à considérer comme appartenant à des temps révolus, de notre Créateur. En revanche, ce soldat doit, quant à lui, accorder à son créateur plus de clairvoyance, intelligence et miséricorde que vous ne semblez le faire. Car sa personne, sur toutes ses composantes, est forcement le fruit de la volonté divine n’est ce pas? A moins que vous jugiez l’homosexualité comme un choix délibéré que vous estimeriez comme déviant par rapport à « ce qui doit être », et là notre débat prendrait fin pour cause de références incompatibles sur la matière humaine. En tout cas, j’ai l’impression que ce soldat de Tsahal, qui contribue comme les autres à protéger notre peuple, n’a l’intention de leurrer personne et encore moins essayer de prendre les gens pour des imbéciles.
Et quant au discours de Monsieur SITRUK, qui est un homme pour qui j’ai de l’estime, ‘on peut le comprendre étant donnée sa position. Hélas, la religion comporte en elle quelque chose de potentiellement arriéré, que d’autres que moi préfèrent considérer comme fondamental de l’homme et nécessaire à la survie de son intégrité morale. Je ne partage pas cet avis. Je pense que l’on peut, que l’on doit même tôt ou tard, concilier l’héritage avec l’air du temps. Par « air du temps » je n’entends pas les pratiques homosexuelles car celles-ci existent depuis que l’homme est homme, mais le respect de la diversité, des réalités psychiques multiples, l’amour du prochain qui ne vous ressemble pas. Enfin, j’aimerais que ce soit l’air du temps. Pour moi, c’est avant tout ça le judaïsme! Et si ce n’est pas le votre, alors que chacun garde le sien!!
Haziza, avec votre permission, je signe. Je ne peux rien ecrire de plus juste.
Mais n’est il pas possible d’une manière médicale ou psychologique trouver un moyen que cette anomalie soit vaincue
comme une maladie ? Ce n’est pas acceptable de ne pas dominer
ses instincts, justement notre mode de vie est si limpide et
attractif quand on le découvre,qu’il devrait être impossible des’emmêler les pédales ! justement, le fait de vouloir suivre
les préceptes de nos ancêtres, nous permet d’éviter de dévier ! Ne me dites pas que si on vous démontre qu’un médicament ou un repas avarié risqueraient de vous détruire la santé, voire
même vous tuer, vous iriez l’avaler ? Nous devons nous astreindre à respecter ce que la Torah nous ordonne de faire et de ne pas faire, un point c’est tout, si notre cerveau enregistrera ces interdictions, nous ne tomberions pas dans ce piège, qui découle du laxisme et des mentalités des personnes ! Vouloir jeter un défi !!!!!
Pas une seconde je n’ose penser que ce que vous écrivez, Yana, n’est pas du millième degré .
Bon on va donc dire que vous plaisantez. Si non, vous seriez gravement ignorant en pensant qu’il s’agit là d’une déviation , pourquoi pas d’une perversion.
Alors incapable de donner un cours sur les gènes, au cas où il y aurait ici quelqu’un d’homophobe, je me permets de citer François Heilbronn qui lui-même cite Tenoua :
» Pour répondre à un vieux rabbin orthodoxe homophobe et dangereux pyromane, relisez ce numéro de Tenoua et du judaïsme libéral.
Relisez le Rabbin Delphine Horvilleur toujours lumineuse et juste.
Voici ce qu’elle écrivait sur l’homophobie plutôt que sur l’homosexualité:
» Par-delà les divergences d’interprétation ( au sein du judaïsme)c’est la question de l’inclusivité, et de la place faite aux homosexuels dans les communautés juives qui est posée. Cette question nous oblige à reconnaître que l’homophobie touche encore bien souvent nos institutions. Ce mal est, à tout point de vue, abominable. »
Pour ma part, je considère que l’homosexualité est la conséquence de gènes du génome, qui, depuis la naissance s’est « imprimée » pour certaines personnes. Elle doivent vivre avec les sentiments qui les animent, et la société judéo-chrétienne, et surtout juive, d’ailleurs, rejette cette nature, Les mentalités changent, et dans le bon sens. On pointe de moins en moins du doigt ceux qui s’en déclarent. Mais quel pere ou mêre applaudirait si leur fils ou fille le leur annonce?
La nature, en général veut perpétuer l’espèce. Pour cela, il faut que l’homme donne sa semence à la femme pour procréer. In vitro ou in camera ! D’où la condamnation de la bible, qui dit de se multiplier.
Cependant, que les homosexuels demandent à ce qu’on les laisse tranquillement vivre leur sexualité, je comprends. Qu’ils aillent défiler dans les rues de Tel Aviv ou Jerusalem pour s’exhiber, et claironner à qui veut l’entendre, comment ils conçoivent leur relation avec l’autre, je trouve ça inutile. A moins que l’on parle d’exhibitionnisme. C’est encore un autre sujet. A la limite, il y a Pourim pour ça.
Je pense que tous les homosxuels ne vont pas dans les gays prides. Il y a sans doute ceux qui s’exhibent, ceux qui se revendiquent , ceux qui veulent faire la fête. Si c’en est une. Les homosexuels aujourd’hui vivent pour la plupart comme vous et moi. Que ce soit Guillaume Pepy ou Florian Philippot, ou d’autres parmi nos intimes peut-être, qui pour savoir leur sexualité , pour quoi s’y intéresser , c’est la sphère intime.
Cela posé, en effet un parent ne peut se réjouir de « l’annonce » de l’homosexualité de son enfant car c’est avant tout l’annonce d’une vie qui sera plus difficile. Dans une société qui apprend encore.
Combien de grosses blagues bien grasses dites au cours d’un diner. Et peut être quelqu’un de très touché.
Les gay pride sont une forme de pratiquer la liberté d’expression, principe fondateur des démocraties qui n’a de valeur que si l’on le revendique et l’exerce. Les commentaires que l’on peut trouver ici, certes et heureusement bien plus cléments que ceux que l’on peut observer ailleurs, démontrent néanmoins à quel point le sujet est encore tabou et/ou ignoré au sein de certaines franges de la population. Quant à moi, je ne suis pas particulièrement friand de ce genre d’événements, et je dois même avouer que mon cerveau reptilien peut par moments me suggérer des réactions allant dans le sens des positions auxquelles me voici en train de m’attaquer. La bonne nouvelle est que mon cerveau comporte d’autres zones, notamment le lobe frontal, qui me permettent quant à elles d’exercer un contrôle sur les réactions qui se déclenchent spontanément. Ainsi, je fais le choix de comprendre les raisons pour lesquelles la communauté homosexuelle a eu l’initiative de revendiquer le droit à une orientation sexuelle qui ne sied pas ce que l’on admet majoritairement comme « normale ». Et puisqu’on parle de choix, il est en effet, comme le dit Sarah que je salue au passage, ignorant de considérer l’homosexualité comme une maladie, une anomalie que l’on pourrait soigner avec un traitement adéquat. Un tel discours témoigne de connaissances lacunaires sur ce que l’on désigne par « sexuation du cerveau », pourtant à mon sens indispensables lorsqu’on fait le choix de s’aventurer dans un débat sur le sujet qui nous intéresse. Contrairement à Sarah, je prends ce discours très au sérieux et je ne devine pas la plaisanterie là où elle me semble absente. D’autant plus qu’il s’agit de mes frères, de mon peuple, de nous qui avons tant souffert par les autres…
Je dois préciser que je tiens ce discours car certaines personnes qui me sont très chères sont homosexuelles. Des personnes que je connais depuis l’enfance et dont je sais pertinemment qu’elles n’ont jamais « fait le choix de devenir » homosexuelles. Leur vie n’est pas facile. Leur âme n’est pas comprise par tous. Voila le pourquoi de ces paroles un peu passionnées. Kol touv à vous tous!