29 mai 1942 : mais que s’est-il donc passé ce jour là ? La France oublie trop facilement les dates qui dérangent sa conscience. Un rappel historique s’impose.
Vendredi 29 mai 1942, dimanche 7 juin 1942…
Ces jours comptent parmi les plus humiliants de la Seconde Guerre Mondiale.
La première date correspond à la promulgation, par le Militärbefehlshaber in Frankreich – le commandement militaire allemand – de la 8e ordonnance * interdisant aux Juifs, français et étrangers de zone occupée, dès l’âge de six ans, de paraître en public sans porter l’étoile jaune.
Ces jours comptent parmi les plus humiliants de la Seconde Guerre Mondiale.
La première date correspond à la promulgation, par le Militärbefehlshaber in Frankreich – le commandement militaire allemand – de la 8e ordonnance * interdisant aux Juifs, français et étrangers de zone occupée, dès l’âge de six ans, de paraître en public sans porter l’étoile jaune.
Ce signe distinctif reprenait le symbole du judaïsme de l’étoile de David (en hébreu : magen David, bouclier de David), déjà imposé en Pologne au 1er décembre 1939, sous la forme d’un brassard.
L’étoile à six pointes apparut dès mai 1941 en Croatie, en septembre 1941 en Roumanie et en Allemagne, puis fin avril 1942 aux Pays Bas et le 1er juin en Belgique.
L’étoile à six pointes apparut dès mai 1941 en Croatie, en septembre 1941 en Roumanie et en Allemagne, puis fin avril 1942 aux Pays Bas et le 1er juin en Belgique.
La seconde date marque l’entrée en vigueur du marquage infâme, avec la contribution active de l’Etat français de Vichy pour la distribution des étoiles dans les commissariats de police, et les sous-préfectures.
Imprimées à 400.000 exemplaires, trois étoiles par personne étaient prévues pour 100.455 Juifs (61.684 français et 38.591 étrangers).
Si le port de l’étoile jaune n’a pas été étendu à la zone sud après l’invasion allemande du 11 novembre 1942, le maréchal Pétain s’y opposant, son gouvernement imposa par la loi du 11 décembre 1942, la mention « Juif », tamponnée à l’encre rouge, sur les cartes d’identité et d’alimentation dans toute la zone sud.
Sans état d’âme, Vichy instaura l’antisémitisme d’État, avant d’apporter sa contribution active à l’antisémitisme d’extermination.
D’autres étapes de ce processus, tout autant oubliées, doivent être rappelées tant la mémoire collective est devenue amnésique.
- 27 septembre 1940 : le Militärbefehlshaber publie sa première ordonnance visant les Juifs de la zone Nord (français ou étrangers) pour se faire recenser avant le 20 octobre. Ce recensement effectué par les autorités françaises entraîna la création du Fichier des Juifs de la Préfecture de police.
- 3 octobre 1940 : promulgation du premier Statut des Juifs, signé par Pétain, sans aucune pression allemande. Il excluait les Juifs de tous les postes de la fonction publique, de la presse et du cinéma, et des professions libérales. En outre, il proclamait la notion de race juive, alors que l’ordonnance allemande du 27 septembre ne faisait référence qu’à la religion juive. Le document original, annoté de la main de Pétain, révélé en 2010 par Serge Klarsfeld, atteste de son profond antisémitisme, durcissant le texte initial. Alors que le projet prévoyait d’épargner les » descendants de Juifs nés français ou naturalisés avant 1860 « , le maréchal rayera cette mention. A la main, il complètera également le texte de façon à exclure totalement les Juifs, français et étrangers, de la justice et de l’enseignement.
- 4 octobre 1940 : une loi de l’Etat français autorise l’internement de 40 000 juifs étrangers dans des camps de la zone sud et la première grande rafle collective – dite du « billet vert » – a lieu 14 mai 1941, visant les Juifs polonais, tchécoslovaques et autrichiens, âgés de 18 à 40 ans. Ils avaient été convoqués par la police parisienne… 3 747 juifs seront envoyés dans les camps du Loiret de Beaune-la-Rolande.
- 29 mars 1941 : création du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), dirigé par Xavier Vallat, puis fin 1941, par Louis Parquier de Pellepoix.
- 2 juin 1941 : promulgation du deuxième Statut des Juifs qui allonge la liste des professions interdites avec une restriction de principe pour l’accès à une « profession libérale, une profession commerciale, industrielle ou artisanale, ou une profession libre ». La loi du 17 novembre 1941 étendra encore la liste des interdictions professionnelles.
- 21 juin 1941 : numerus clausus fixé à 3 % pour les étudiants juifs à l’université.
- 22 juillet 1941 : loi sur » l’aryanisation » des biens juifs. Elle vise à « éliminer toute influence juive dans l’économie nationale » et autorise la nomination des administrateurs provisoires pour procéder à la liquidation des biens, entreprises et immeubles, que l’État peut aussi confisquer.
- 27 mars 1942 : premier convoi de déportés juifs parti de la gare du Bourget pour Auschwitz-Birkenau, avec 1 112 hommes. Dix-neuf seulement en reviendront.
- 16 juillet 1942 : la rafle du Vélodrome d’Hiver, dans le 15e arrondissement de Paris. Organisée par René Bousquet, secrétaire général de la police nationale nommé en avril 1942 par le chef du gouvernement Pierre Laval, elle permet avec le concours actif de 7000 policiers et gendarmes, l’arrestation de 13 152 Juifs : 4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes.
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