Attentats de Copenhague : quand le tueur plaisantait après ses crimes

Le tribunal de Copenhague a diffusé jeudi des enregistrements vidéo dramatiques des attentats perpétrés en 2015 dans la capitale danoise par un jeune radicalisé que l’on voit plaisanter après ses crimes avec des complices présumés jugés pour terrorisme.synagogue coppenhague

Saisis par l’émotion, les jurés ont également visionné à huis clos les images du meurtre de Dan Uzan, un fidèle juif qui montait la garde devant la grande synagogue de Copenhague où une bat-mistva battait son plein.
Selon un scénario rappelant les attentats commis contre l’hebdomadaire français Charlie Hebdo et un Hyper Cacher le mois précédent à Paris, Omar El-Hussein avait tué deux personnes et blessé cinq policiers le 14 février 2015 en attaquant une conférence sur la liberté d’expression, puis une synagogue.
Ce Danois d’origine palestinienne de 22 ans avait été abattu, le 15 à l’aube, dans un échange de tirs avec les policiers.
Liban Ahmed Saleban Elmi (20 ans), Ibrahim Khalil Abbas (23 ans), Bhostan Khan Hussein (26 ans) et Mahmoud Rabea (31 ans) comparaissent pour lui avoir fourni des munitions, un sweat-shirt à capuche et un sac, et avoir facilité l’accès à un cybercafé d’où il avait localisé le lieu de culte.
L’accusation affirme qu’ils l’ont « encouragé » à passer à l’acte.
Poursuivis pour la seule attaque de la synagogue, les accusés sont des délinquants condamnés pour vol, cambriolage ou détention d’armes. Ibrahim Khalil Abbas et Liban Ahmed Saleban Elmi sont également jugés pour s’être débarrassés de l’arme utilisée dans la première attaque.
À l’ouverture des débats, le procureur a présenté les pièces maîtresses de l’accusation : les deux pistolets retrouvés sur Omar El-Hussein, et trois balles de 9 mm provenant d’une boîte de 50 balles saisie quatre jours plus tard au domicile de Mahmoud Rabea et qui n’en contenait plus que 47.
Il a également fait diffuser une vidéo de caméra de surveillance montrant Omar El-Hussein et deux des accusés, Liban Ahmed Saleban Elmi et Ibrahim Khalil Abbas, dans un cybercafé après l’attaque du lieu de culte juif. Les attentats font la Une des télévisions du monde entier mais ils semblent plaisanter. Omar El-Hussein reproduit même d’une main un geste de tir avec une arme de poing.
Un autre enregistrement atteste de sa présence et de deux des accusés dans un même immeuble entre les deux attaques.
– « Je ne voulais effrayer personne » –
Une troisième séquence, diffusée à huis clos, montre l’assassinat de Dan Uzan, 37 ans, mortellement atteint d’une balle dans la tête. A la diffusion de ces images que les journalistes et le public n’ont pas pu voir, les accusés ont paru à tout le moins indifférents.
Le procureur a estimé qu’ils ne pouvaient ignorer les intentions du tueur, que certains fréquentaient depuis l’enfance. Ils ont voulu « déstabiliser ou détruire les fondations politiques, constitutionnelles, économiques et sociales » du Danemark, a lancé Bo Bjerregaard.
Selon les enquêteurs, Omar El-Hussein avait fait allégeance au chef du groupe jihadiste Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, sur sa page Facebook le jour des attentats mais n’avait aucun lien connu avec des réseaux jihadistes.
L’avocate de Liban Ahmed Saleban Elmi a expliqué que si son client était bien un ami d’Omar El-Hussein, il ignorait tout de ses desseins. « Il dément avoir su quoi que ce soit concernant un acte de terrorisme », a déclaré Mette Grith Stage à l’AFP.
Omar El-Hussein avait d’abord ouvert le feu au fusil d’assaut sur le centre culturel Krudttønden, où se déroulait un débat sur le thème « Art, blasphème et liberté » avec Lars Vilks, un Suédois ayant caricaturé le prophète Mahomet.
Le cinéaste danois Finn Nørgaard, 55 ans, avait été tué, et quatre policiers blessés.
Se sachant identifié, le tueur avait sollicité de l’aide pour commettre un second attentat. Avant de mourir, il avait écrit à ses « frères » en se vantant d’avoir gagné sa place au « paradis ».
Les accusés, qui clament tous leur innocence, encourent la réclusion à perpétuité. S’ils se voient infliger cette peine, ils passeront au minimum 12 ans en prison.
Tandis que le procureur expliquait la peine prévue par le code pénal danois pour les actes de terrorisme visant à « effrayer une population », Mahmoud Rabea a rétorqué : « Je ne voulais effrayer personne ».
Ce procès, événement rare dans la lutte contre le jihadisme en Europe, a lieu dans un contexte de menace toujours très élevée après les attaques qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris.

leparisien

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1 Comment

  1.  » Avant de mourir, il avait écrit à ses « frères » en se vantant d’avoir gagné sa place au « paradis « .

    Mais non voyons, puisqu’on vous dit que ça n’a rien à voir avec l’islam mais avec des « déséquilibres » ou des « conditions sociales » et qu’il ne fallait donc pas les juger hâtivement…

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