Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) présidé par Roger Cukierman, dont ce sera le dernier après trois mandats à la tête de l’Institution, est devenu en trente ans un rendez-vous républicain incontournable.
Plus de 850 personnes, ministres, ambassadeurs, préfets, sénateurs, élus, dignitaires religieux, personnalités artistiques et médiatiques, présidents d’associations, étaient réunies lundi soir 7 mars, dans un grand hôtel parisien.
A ce rendez vous la classe politique, était bien représentée par une bonne partie du gouvernement : Bernard Cazeneuve, Jean-Jacques Urvoas, Jean-Yves Le Drian, Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Vincent Placé, Claude Bartolone et Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo. La totalité des candidats à la primaire des Républicains étaient en pré-campagne : Nathalie Kosciusko-Morizet. Nadine Morano, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Lemaire.
Le président des Républicains Nicolas Sarkozy, très entouré s’est discrètement éclipsé avant le début des discours. Valérie Pecresse, la nouvelle présidente de la région Ile de France très à l’aise dans son nouveau rôle, se prêtait au jeu des photos. Le Front de Gauche, qui accuse souvent le CRIF de « communautarisme » et Le Font National qualifié par Roger Cukierman de parti xénophobe, populiste et démagogue, qui joue sur les peurs et les angoisses de Français, car derrière ce renouveau de façade, on retrouve la politique de Vichy, n’étaient pas invités.
ANOUAR KBIBECH POUR LE CULTE MUSULMAN
Comme l’an dernier, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur et ex-président du Conseil Français du Culte Musulman, a boycotté l’événement, n’ayant pas apprécié les propos tenus par Roger Cukierman lundi matin sur Europe 1, estimant que Anouar Kbibech, son successeur, qui lui était présent, avait un langage plus clair, et faisait preuve de plus de dynamisme.
Face aux caméras et aux nombreux médias présents, Roger Cukierman a évoqué les préoccupations des juifs de France, qui ont le sentiment angoissant d’être devenus des citoyens de deuxième zone. Cet ostracisme isole et traumatise.
MOINS DE 1% DE LA POPULATION :
LA MOITIÉ DES ACTES XÉNOPHOBES
Quatorze mois après la tuerie de l’Hyper Cacher, 4 ans après celle de Toulouse, et dix ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, le niveau de l’antisémitisme en France est de plus en plus préoccupant. Depuis quinze ans, nous sommes les victimes de 500 à 1000 actes antisémites chaque année, soit la moitié de tous les actes xénophobes, commis en France alors que nous représentons moins de 1% de la population, a rajouté le président de Crif.
Après avoir affirmé plus tôt dans la journée que dans de « très nombreuses écoles », les enfants juifs sont « battus, insultés parce que juifs », Roger Cukierman a lancé lors du dîner: « Quand verrons-nous des propositions révolutionnaires pour que l’école publique redevienne l’école de tous les Français ?
CYBERCRIMINALITÉ ET BDS
Et de rajouter, « L’état d’urgence doit aussi s’appliquer sur internet », soulignant que Pharos, l’institution gouvernementale de lutte contre la cybercriminalité, devrait disposer de plusieurs centaines d’employés au lieu des quelques dizaines seulement aujourd’hui.
Le président du Crif a aussi dénoncé le mouvement BDS, un parti illégal qui défend la cause palestinienne, qu’on devrait interdire et qui dispose de moyens humains fournis par l’extrême gauche, et de moyens financiers qui ont une forte odeur de pétrole et de gaz
En qualifiant Israël, d’état d’apartheid, le BDS veut le ghettoiser, pour le faire disparaître.
Le prix du Crif a été décerné cette année « aux forces de police et aux militaires » pour saluer leur dévouement pour protéger nos coreligionnaires depuis les attentats de janvier 2015 a déclaré ému, Roger Cukierman
LES FRANÇAIS JUIFS NE DOIVENT
PAS DOUTER DE LA FRANCE
Manuel Valls, qui a remplacé au pied levé le président François Hollande, retenu à Bruxelles par la prolongation d’un sommet extraordinaire UE-Turquie sur la crise des migrants, a dit comprendre la « peur » des juifs de France, à qui il a promis l’appui de la République face à l’antisémitisme présent selon lui à l’extrême droite comme à l’extrême gauche, dans les « beaux quartiers » et les « quartiers populaires ».
Il a dénoncé l’antisionisme synonyme d’antisémitisme qui se cache derrière la haine d’Israël. Avant d’ajouter: « La France est viscéralement attachée à la sécurité et l’existence d’Israël.
Pour le Premier ministre, « les Français juifs ne doivent pas douter de la France. Les Juifs de France ont bâti la France. Ils doivent continuer de la bâtir. »
Le premier ministre a salué le courage et la dignité dont a fait preuve pendant ces trois années Roger Cukierman, le président sortant, très applaudi, dans un contexte marqué par des événements tragiques.
En mai, le CRIF lui désignera un successeur. Si les rumeurs qui circulent se confirment Francis Kalifat, le vice-président du Crif prendrait la tête de l’institution.
Sylvie Bensaid
Photos : © Alain Azria
Pour les dignitaires de la République, aller au diner du Crif ça ne mange pas de pain. Cukierman peut toujours parler… Et il n’y a que les guignols soralo-dieudonnesques et autres islamo-gauchistes pour s’exciter à l’idée qu’ils viennent chercher leurs « ordres » ou sur la France « sioniste »… ahahah !
Excellente formule d’André. Plus qu’une activité politicienne, la grande amitié des politiques pour le CRIF est une activité diplomatique. Un dîner diplomatique traditionnel n’est pas le triomphe de la paix. Le dîner du CRIF n’est pas un triomphe républicain quand il met en valeur un gouvernement socialiste qui perd de plus en plus tout contact avec la réalité, lui préférant la magie des mots et l’apparence des « réformes ».
La condamnation du FN est utile, particulièrement après l’engouement de certains Français juifs pour l’utilité du régime de Vichy. Mais les condamnations ne remplacent pas l’action politique. Tout ce beau monde politicien présente une illustration parfaite du pouvoir UMPS, slogan FN qui se fonde, malheureusement,
sur une triste réalité. La réalité de deux groupes, fortement divisés à l’intérieur pour ne représenter, chacun, que moins du quart des français.
Je note deux points qui m’inquiètent particulièrement:
Le drapeau de l’UE, joint au drapeau de la République, derrière (en réalité ou vidéo) le Premier ministre.
Outre ce malheureux rappel de la perte de notre souveraineté, ce tic politicien, qui prétend donner de la force aux interventions les plus banales de politiciens, devient pénible. Le Premier ministre est présent comme PM, inutile de sortir le drapeau. Nous savons qu’il n’est pas présent comme jeune idéaliste amoureux de la vertu.
L’indignation de Monsieur Valls contre l’antisémitisme est sincère et républicaine. La condamnation de l’antisionisme, par des termes de plus en plus imprudents, et son assimilation à l’antisémitisme, crime idéologique et délit pénal, ne peut que desservir le sionisme. Les ambitions politiques de Monsieur Valls sont désormais une pierre autour du cou des Français juifs. Elles ne peuvent servir qu’à diviser les Français, par une Vérité d’Etat qui est une corruption de l’idéal Sioniste. Elles ne peuvent que
servir l’invention d’un lobby juif.
Monsieur Valls est attaché « viscéralement » à la sécurité d’Israël. très bien. Je suis autorisé à lui rappeler que la République est attachée « viscéralement » à la sécurité de tous les pays, amis ou non. Quand on viole les principes républicains dans un but électoraliste et que ce but est atteint, les déclarations vertueuses semblent fausses.
Le gouvernement socialiste reste attaché, de façon de plus en plus dogmatique, à l’Union Européenne. L’UE n’a pas besoin de sortir ses tripes pour montrer qu’elle est attachée à la sécurité d’Israël SOUS CONDITION. Cette condition étant simplement la création d’un Etat Palestinien qui, d’illusion politique, passera rapidement à un stade anarchique belliciste.
Monsieur Valls pense peut être qu’une nouvelle victoire Israëlienne assurera une nouvelle sécurité. Je pense que TRIBUNE JUIVE devrait se méfier du pain socialiste.