La ville est plus connue pour son festival de théâtre que pour ses salafistes belliqueux. Pourtant, dans les quartiers de la Reine Jeanne, les imams et leurs apôtres tiennent une zone de près d’un demi-million d’habitants sous la terreur de leurs prêches intégristes. Beaucoup sont gagnés par leur prosélytisme violent, les autres se taisent.
C’est un chaos d’immeubles gris et mornes à 5 kilomètres du centre d’Avignon. Un quartier du nom de la « Reine Jeanne » à cause de sa proximité avec la capitale du théâtre. Mais ici il n’y a rien de royal, juste de la misère, de la délinquance et… quantité d’islamistes radicaux. A la Reine Jeanne, on les appelle les « wahhabites ». Ce courant fondamentaliste né en Arabie saoudite forme une nébuleuse solidement organisée, « soldats de Dieu » ou « cavaliers d’Allah » disséminés dans le monde et chargés de recruter des djihadistes.
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A la Reine Jeanne, ils servent fidèlement les responsables de la mosquée, importateurs du salafisme dans ce quartier de plusieurs milliers d’habitants. Sur la place, de jeunes motards sans casque pétaradent le long des trottoirs, les voitures sont garées au hasard, des quadras friment dans leurs voitures rutilantes, avant de réintégrer leurs immeubles lépreux.
« Bienvenue dans la cité d’Allah », me lance une voix ironique venant de la terrasse d’un café. C’est mon guide. Ni barbe ni djellaba. Seulement une queue-de-cheval qui lui tombe sur la nuque et une moustache à la Brassens. Son apparence détonne dans ce paysage islamique. Hocine, ancien journaliste algérien, fait partie de ces intellectuels arabes qui refusent de vivre sous la Constitution divine. Il dit préférer Bacchus à Allah et exècre les intégristes. Son histoire explique tout : son frère a été assassiné par les islamistes durant la guerre civile algérienne dans les années 1990. Il a fui son pays pour sauver sa vie. Ironie : c’est à la Reine Jeanne que les services sociaux français l’ont installé lorsqu’il est arrivé comme réfugié. Il ne sait plus comment faire face. « La colère est ma seule arme contre ces fous de Dieu », avoue-t-il.
Le bar où nous nous retrouvons est calme. Il y a quelques années, on y côtoyait des drogués et des délinquants. Le patron était l’un des chefs de bande de la cité. Il est devenu un islamiste pur et dur, ne coupe jamais les ondes avec l’Eternel, arborant une barbe folle jusqu’à mi-poitrail et ombrant ses yeux de khôl. « Dieu est venu à moi », explique-t-il. Une nuit, il a rêvé qu’il était mort et a rencontré Dieu qui lui a parlé de l’enfer et de ses flammes. Le lendemain, il a troqué ses jeans contre une djellaba. Sa femme lui a dit qu’il avait été très agité toute la nuit. Comme à chaque fois qu’il avait trop bu…
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http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Avignon-Reine-Jeanne-la-cite-des-salafistes-903833
« Une nuit, il a rêvé qu’il était mort et a rencontré Dieu qui lui a parlé de l’enfer et de ses flammes. Le lendemain, il a troqué ses jeans contre une djellaba. Sa femme lui a dit qu’il avait été très agité toute la nuit. Comme à chaque fois qu’il avait trop bu… »
Ahahahah… Il n’y a que les femmes pour ramener comme ça les hommes les pieds sur Terre.
Apparemment ce reportage de Paris-Match déplait à Avignon et un adjoint au maire, Amine El Khatmi, dans le journal Le Dauphiné « assure qu’il n’a jamais rencontré de salafistes. Pas plus dans les commerces, qu’à la mosquée du secteur, dont il décrit l’imam cité comme un modéré ». Néanmoins prudent il ajoute « mais je ne suis ni juge antiterroriste ni préfet, et je ne m’exprime pas sur la véracité des faits allégués ».
Bref, comme d’habitude de ce côté là tout va bien madame la marquise. Et plus tard nous aurons droit à l’habituelle stupeur là aussi du « je ne comprends pas, il était si gentil, si poli »…