François Hollande accorde une « remise gracieuse » de peine à Jacqueline Sauvage, condamnée en décembre dernier à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012 après des années d’un enfer conjugal.
Le président décide ainsi de permettre à Jacqueline Sauvage de « présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle » pour mettre fin à sa peine d’emprisonnement de 2 ans et 4 mois ainsi que de l’ensemble de la période de sûreté qu’il lui reste à accomplir, comme le précise le communiqué de l’Élysée.
« Le Président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Mme Sauvage auprès de sa famille, dans le respect de l’autorité judiciaire », souligne le palais présidentiel.
NKM et Valérie Boyer en visite de soutien
à Jacqueline Sauvage à la prison de Saran
« Elle reçoit beaucoup de courrier. De belles lettres, de femmes mais aussi d’hommes. Elle les connaît. Un mur de sa cellule est recouvert de cartes postales », ont pu constater les députées (Les Républicains) Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Boyer à la sortie de la visite qu’elles ont rendue à Jacqueline Sauvage, à la prison de Saran.
Une visite décidée hier matin après avoir lu dans la presse les déclarations de François Hollande. « Nous voulions en parler avec elle. On ne pouvait pas la laisser seule ».
Le président de la République, qui a indiqué dans le passé qu’il n’était pas favorable à la grâce présidentielle pour cette femme battue qui a tué son mari, a déclaré : « Il y a une procédure, il faut suivre la procédure. Il faut des circonstances exceptionnelles. » Tout en faisant savoir qu’il a « bien entendu la mobilisation ».
NKM et Valérie Boyer qui, selon cette dernière, soutiennent Jacqueline Sauvage « depuis plusieurs mois », ont voulu savoir comment la détenue réagissait à cette annonce. Et décidé, hier matin, de se rendre à Saran, leur statut de parlementaire leur permettant de rendre visite aux détenus sans condition préalable. « Nous avons appelé le directeur de la prison sur la route, par politesse », indiquait NKM.
Les députées ont trouvé Jacqueline Sauvage « très fatiguée, mais elle se bat vraiment », bien qu’elle « pensait pouvoir sortir libre de l’appel ». Elles estiment que la sexagénaire a été traitée « avec une extrême dureté au cours du procès ». Elles comptent agir à l’Assemblée nationale pour « faire en sorte que la victime soit la femme battue et le coupable celui qui la corrige ». Valérie Boyer rappelle que 134 femmes sont mortes en 2014 des coups assénés par leur conjoint.
Stéphanie Cachinero et Philippe Abline
François Hollande recevra vendredi
la famille de Jacqueline Sauvage
Sylvie, Carole et Fabienne Marot, les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que ses avocates, maîtres Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, seront reçues à 16h30, précise la présidence dans un communiqué.
Elle n’a été condamnée en première instance qu’à 10 ans de réclusion, peine confirmée par la cour d’appel, vu ses circonstance atténuantes.
Sans lesquelles ce serait perpète ; il y a eu mort d’homme et non par accident, n’est-ce pas.
En France nul n’a le droit de se faire justice soi-même.
Sinon, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres, comme on dit à Barbès (et ailleurs).
Vu les circonstances (toujours) gageons qu’elle ne restera pas 10 ans en prison. Je parierais sur 3 maxi.
Bref, pas de grâce présidentielle qui tienne. Que personne ne compte dessus.
Elle aurait dû l’appeler, ce salaud se serait retourné, et boum! trois balles dans le buffet : légitime défense.