Mark Zuckerberg ne veut pas se contenter d’être un bon père, il veut changer le monde. Le fondateur et patron de Facebook a annoncé mardi soir que son épouse et lui-même donneraient progressivement 99 % de leurs actions Facebook, au cours de leur existence, pour financer des projets philanthropiques.
Un cadeau à neuf zéros que le couple a choisi de faire à l’occasion de la naissance de sa fille Max. Et que la Bourse valorise actuellement plus de 45 milliards de dollars. Dans une longue lettre dédiée à sa fille et postée sur Facebook mardi soir, Mark Zuckerberg explique vouloir lui « laisser un monde meilleur ».
Une entité baptisée The Chan Zuckerberg Initiative sera créée et se consacrera, au moins au début, à promouvoir différentes causes, pour l’instant un peu floues : « un enseignement plus individualisé », « l a prévention des maladies », ou encore « permettre aux hommes de se connecter entre eux et construire du lien social », écrit Mark Zuckerberg.
Zuckerberg entend conserver
le contrôle de l’entreprise
Le dirigeant n’a toutefois pas l’intention de se désengager de Facebook à court ou moyen terme. Dans un document déposé auprès du gendarme des marchés américains, l’entreprise indique que celui-ci ne cédera pas plus d’un milliard de dollars d’actions par an au cours des trois prochaines années. Mark Zuckerberg entend par ailleurs conserver le contrôle de l’entreprise, dont il possède 53 % des droits de vote. L’impact du geste du couple Zuckerberg sur la gouvernance et la gestion du réseau social reste donc très limité pour l’instant.
L’initiative n’est pas la première du genre – elle s’inscrit dans une longue tradition philanthropique qui prévaut dans le monde des affaires américain -, mais elle est l’une des plus importantes à ce jour par son montant. Surtout, elle marque une rupture par rapport aux précédentes du fait du jeune âge de Mark Zuckerberg, qui a fêté ses 31 ans au printemps.
« 30 ans, c’est le nouveau 70 ans ! », a immédiatement réagi Michael Bloomberg, autre entrepreneur très engagé dans la philanthropie. Pour lui, les mécènes du 21e siècle ont changé de visage. « L’approche traditionnelle, consistant à donner sa fortune dans son grand âge ou après sa mort, est en train de disparaître, et c’est tant mieux », a-t-il expliqué mardi. « La question, maintenant, c’est de savoir combien de ses pairs de la Silicon Valley et d’ailleurs vont suivre ses traces ».
« Hacker philanthropy »
Signe de cette nouvelle approche, le couple Zuckerberg a choisi une structure juridique qui, outre des avantages fiscaux avérés, permettra à la fois de faire des dons et des investissements à but lucratif (dont le produit sera réinvesti dans des projets philanthropiques, a-t-il précisé).
Certains y voient la marque de la génération « millenial », ces jeunes nés entre 1980 et 2000, réputés plus enclins à mélanger investissement personnel et professionnel. Sean Parker, l’un des fondateurs de Napster et investisseur de la première heure dans Facebook, parle, lui, de dans une tribune parue dans le « Wall Street Journal » en juin dernier.
A ses yeux, les jeunes entrepreneurs de la Silicon Valley vont révolutionner le mécénat car ce sont des « hackers » dans l’âme : ils « savent trouver les failles dans les systèmes établis, et ont ainsi révolutionné nombre d’industries ». Tout un programme.
http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/021526316702-zuckerberg-fait-don-de-99-de-ses-actions-facebook-a-sa-fondation-caritative-1180835.php#xtor=EPR-8-%5B18_heures%5D-20151202-%5BProv_%5D-2007362%402
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