Les événements dramatiques de Paris vont peser sur une croissance française déjà anémique. Après des années de croissance zéro, la croissance en 2015 dépassera à peine les 1% et ne devrait guère faire mieux en 2016. Dès lors, la Banque centrale européenne va encore mener une action vigoureuse le 3 décembre. Avec des taux qui s’enfonceront encore plus en territoire négatif. Un territoire inconnu.
DRAGHI À L’OFFENSIVE
Mario Draghi a été clair vendredi. L’économie européenne ne montre pas de signes suffisants de reprise, et les événements de Paris risquent de peser sur une reprise déjà fragile. Il envisage donc un assouplissement majeur le 3 décembre. Un assouplissement qui prendra la forme d’un nouveau quantitative easing mais également d’une baisse du taux de dépôt à la BCE. On parle d’un taux qui est déjà négatif. Moins 0.20%. Il pourrait passer à -0.30% voire -0.40%. On était déjà entré en territoire totalement inconnu en matière de taux. Mais là, on fait à nouveau l’histoire. Nul doute qu’on se souviendra de l’année 2015 dans 20 ou 30 ans comme on se souvient encore aujourd’hui des taux supérieurs à 10% au début des années 80. La baisse des taux a eu des conséquences extrêmement positives. Nul doute sur la question. Que ce soit pour le taux d’emprunt de certains États européens encore surendettés et au bord de la faillite il y a 5 ans ou que ce soit pour les entreprises qui ont accès à des financements dans des conditions privilégiées.
LES TAUX NÉGATIFS SONT-ILS UTILES ?
Les taux négatifs induisent des comportements dont on ne mesure pas bien encore les conséquences. Ils envoient notamment un signal psychologique extrêmement négatif sur les perspectives de croissance et alimentent les craintes de déflation. Une conséquence positive c’est la baisse de l’euro. D’ailleurs historiquement, les seules fois où l’on a connu des taux historiques, c’était dans des pays qui souhaitaient lutter contre la spéculation à la hausse sur leurs devises, comme en Suisse par exemple. Les taux négatifs viennent des pratiques du marché des changes, il est donc normal qu’ils aient une conséquence sur le marché des changes. On peut néanmoins avoir des doutes sur la nouvelle salve de mesures de la Banque centrale européenne. Les entreprises ne veulent pas investir par manque de confiance dans l’avenir. Malgré des taux négatifs. Et ça va continuer. Tan t que les réformes structurelles n’auront pas été faites. Les taux négatifs c’est comme l’austérité, si ce n’est pas accompagné de réformes structurelles majeures, cela ne sert à rien.
LE CHIFFRE DU JOUR
150 milliards. C’est le montant de la fusion qui va être annoncée entre l’américain Pfizer et Allergan. Un deal pour devenir le numéro un de l’industrie pharmaceutique mais un deal surtout de « tax inversion » qui va permettre au groupe nouvellement formé d’adopter la nationalité irlandaise d’Allergan avec ses avantages fiscaux. Très énervant pour le gouvernement américain qui veut lutter contre cette forme d’exil ou d’évasion fiscale.
NAME AND SHAME
C’est une pratique anglo-saxonne qui consiste à dénoncer publiquement le mauvais comportement de certains individus ou entreprises. Le Ministère de l’Économie a publié la liste des cinq plus mauvais payeurs: 1. Numéricable 2. SFR (même groupe) 3. Airbus 4. Paul Prédault 5. Comasud (inconnue au bataillon, commerce de bois et matériaux de construction).
À part la « shame » cela a peu de conséquences car l’amende la plus élevée pour ce mauvais type de comportement a été de 375000 euros. Une broutille face aux gains effectués sur le dos des fournisseurs.
LA NOUVELLE ÉCONOMIE
On peut diriger une des plus belles success stories du monde et vouloir être un père moderne. Mark Zuckerberg a annoncé qu’il prendrait deux mois de congé paternité pour la naissance de sa fille. C’est pas mignon tout ça ?
L’ANCIENNE ÉCONOMIE
Les salariés de BHV ont voté contre le travail le dimanche. 52% contre.
J’ESPÈRE
que le regain d’amour du drapeau et le comeback de notre hymne national dureront plus longtemps que « l’esprit du 11 janvier ».
MOINS D’APPORT
Selon une étude publiée par Aujourd’hui en France, l’apport moyen pour l’acquisition d’un bien immobilier a baissé pour la première fois depuis 2004. De plus de 10000 euros, en un an à 57735. Grâce à la baisse des taux. Mais l’âge moyen des emprunteurs continue à augmenter: 37.6 ans contre 37.4 en 2014. C’est tout de même mieux que l’âge moyen des acheteurs de voitures neuves, plus de 55 ans. Et si le meilleur placement c’était le crédit ?
LE RETOUR
Vous vous souvenez du tollé général du microcosme parisiano-médiatique suite à la suspension des Guignols ? Un drame national au café de Flore. Les voilà qui reviennent, en crypté, le 14 décembre. Nos vigies de la pensée unique ne manqueront pas de scruter les signes de perte d’indépendance.
LA SEMAINE DE HOLLANDE
Il va rencontrer cette semaine Obama, Merkel, Poutine et Cameron pour former une grande coalition contre Daech. Il devrait faire la même chose avec les leaders des grands partis français pour former une grande coalition pour reconquérir les territoires perdus de la France proches de Paris et des grandes métropoles.
ACHETEZ UN APPARTEMENT À BUENOS AIRES
L’ère Kirschner est terminée. C’est le candidat d’opposition de centre droit, Mauricio Macri, maire de Buenos Aires, qui a remporté les élections argentines. On peut s’attendre à un retour de l’Argentine dans le camp des pays « normaux ». C’est le moment de vous acheter un petit pied-à-terre à Buenos Aires. Les prix sont au tapis.
Voilà, c’est tout !
Bonne journée,
MAY THE FORCE BE WITH YOU
MonFinancier.com
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