Je travaille sur la Shoah depuis plus de vingt ans et il m’arrive parfois d’entendre ronronner le néant. Je ne m’attendais point à être aussi bousculé par un travail cinématographique aux résonances lanzmanniennes, travail qui n’a pas été suffisamment relayé, voire célébré par les médias. Le film revient sur le gazage d’août 1943, en territoire français annexé au Reich, au camp du Struthof, de 86 Juifs. A l’instar de l’auteur de Shoah, les auteurs du nom des 86 ont essayé de faire parler plusieurs intervenants sur les « lieux du crime »: au Struthof, à Auschwitz, à l’institut d’anatomie de Strasbourg. La parole des témoins a eu une place primordiale dans la construction du film.
La force du film, intitulé » Le nom des 86 « , est de faire non seulement de l’historique, mais de l’historial, dans l’accent incandescent de ce qui fait histoire. Un des personnages du film évoque le gazage de 86 Juifs en août 1943 comme paradigmatique et représentatif de toute l’extermination. Sur la structure, c’est une évidence; sur l’événement, ce serait plutôt une exception. Pourquoi ? Comment ?
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http://www.huffingtonpost.fr/didier-durmarque/une-chambre-a-gaz-en-france_b_8330596.html?utm_hp_ref=tw
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