Man Against the Machine par Marc Fiorentino

Les marchés ont structurellement et définitivement basculé: le pourcentage d’opérations effectuées par des « machines » est écrasant. Et les machines sont accusées de tous les maux. Après les dernières journées de volatilité spectaculaire, notamment sur des actions comme Glencore ou Volkswagen, leur rôle est à nouveau pointé du doigt. Comme à chaque crise sur les marchés. Fantasme ou réalité ?

 

USUAL SUSPECTS

Les marchés continuent à être très agités et certains fonds sont montrés du doigt. À chaque fois que la nervosité sur les marchés est à son comble, ce qui se traduit par des variations quotidiennes violentes à la hausse comme à la baisse sur des indices boursiers mais surtout sur des actions qui peuvent gagner ou perdre 20 ou 30% dans une journée, on se tourne vers les usual suspects : ces fonds qui privilégient la machine à l’homme. Cela fait des années maintenant que dans l’industrie massive des fonds spéculatifs, les fonds dits quantitatifs ou algorithmiques prennent une importance grandissante et représentent une très large majorité des transactions sur les marchés d’actions.

PAS D’ÉMOTION

Comment opèrent-ils ? Tout est parti de l’idée qu’on ne peut pas parier pour faire de la performance sur des hommes qui ont tendance à laisser leurs émotions prendre le pas sur leur raison et qui n’ont pas la capacité à intégrer la masse de données nécessaire à des décisions rationnelles de trading. Des fonds ont donc développé des modèles et des algorithmes qui anticipent et spéculent sur les mouvements futurs en fonction des données sur les mouvements passés. Tout est informatisé et les algorithmes sont adaptés et modifiés en permanence. Ce que reprochent évidemment les acteurs traditionnels du marché, c’est que ces modèles exagèrent les tendances. Dans un monde old school, quand une action perd 10%, certains gérants traditionnels peuvent se précipiter pour l’acheter en fonction de sa valeur fondamentale, dans le nouveau monde, quand une action perd 10%, il y a de fortes chances que les machines continuent à l’enfoncer de 10% supplémentaires.

FANTASME OU RÉALITÉ

On a déjà accusé ces fonds d’avoir amplifié la chute des marchés en août. Ils étaient au banc des accusés. Ils le sont à nouveau depuis quelques jours avec la secousse que nous venons de vivre sur les marchés. Et quand on voit la variation par exemple du groupe minier Glencore qui enchaîne les journées à plus ou moins 30%, ces critiques semblent justifiées. La réalité c’est que ces modèles accroissent la volatilité des marchés, ça c’est une certitude, mais qu’ils ne font pas les tendances de fond. Et ce ne sont pas des machines qui sont toujours optimistes quand les marchés sont au plus haut, et pessimistes quand les marchés sont au plus bas, ce sont les hommes.

LE BUDGET

Si vous gériez votre budget personnel comme les politiques gèrent le budget de l’État, vous seriez déjà ruiné. Le nouveau projet de loi de Finances est l’illustration même de l’incompétence des politiques en matière de gestion et de leur manque de courage. Nous aurons encore un déficit public largement supérieur à 3%, nous allons encore augmenter le nombre de fonctionnaires, ce sont encore les classes moyennes et les classes dites aisées qui vont pédaler pour tout le monde avec des impôts et des taxes en hausse. La révolution c’est pour quand ?

FNAC VEUT SE TAPER DARTY

Face à l’écrasante domination d’Amazon et face à l’absence totale de perspectives de croissance de ventes, une des solutions est de faire de la croissance externe. C’est le pari de la FNAC qui fait une OPA sur Darty coté à Londres. Une manière de gagner du temps sur un déclin inexorable.

LOGIQUE

Le spécialiste du vent, Arnaud Montebourg, est entré dans le capital d’une start-up qui conçoit des éoliennes, françaises bien sûr. Arnaud Montebourg est une de nos plus belles éoliennes françaises.

TRISTE, TRÈS TRISTE

Selon l’Association pour l’emploi des cadres, 40% des bac + 5 n’ont pas trouvé de job un an après leur fin d’études.

LE MOIS D’OCTOBRE

est le mois de tous les fantasmes. Et pourtant ce n’est pas le pire mois de l’année en terme de performance moyenne, c’est le mois de septembre. Mais c’est le mois des krachs, 1907,1929,1987,1989 par exemple. Impossible cependant d’en tirer une règle…

MOINS FACILE

d’emprunter pour les entreprises et surtout les entreprises déjà très endettées depuis quelques jours. Les taux d’emprunt dans le high yield, le haut rendement, reviennent à des vrais hauts rendements et méritent à nouveau leur nom. Une passe difficile pour des groupes qui basent leur stratégie de développement sur un endettement important.

C’EST MA JOURNÉE!

C’est la journée mondiale du chocolat. Les trois desserts préférés des Français sont à base de chocolat: en tête la mousse au chocolat, suivie par le fondant au chocolat et par le tiramisu. Le tiramisu a détrôné les crêpes qui passent en 5ème position. Une révolution. Tiens, je vais me faire un chocolat chaud.

THE D WORD

C’est le mot qu’on n’aime pas prononcer aux États-Unis. Mais en Europe, on n’a plus le choix. L’inflation a reculé de 0.1% en septembre. Arrêtons de tortiller du cul (classe comme expression non ?), nous sommes en déflation.

LA RUSSIE

bombarde la Syrie… Le problème c’est qu’elle ne bombarde pas Isis mais des rebelles aidés par les Américains. Poutine n’a vraiment peur de rien…

LA MORT D’AIR FRANCE

Les pilotes et les syndicats continuent leur travail de destruction de la compagnie et refusent tout accord avec la direction. C’est dans ces moments-là que l’on regrette Reagan.

LE TTSO DE LA SEMAINE :

FRANCHEMENT ON TROUVE ÇA PARFAIT

Ce matin, la commission des Affaires économiques de l’Assemblée Nationale recevait 5 patrons de pépites de la « French tech ». En plus de l’incontournable Frédéric Mazella de Blablacar, on trouvait Eric Carreel, le fondateur de Withings, Simon Baldeyrou, le DG Deezer en France, Ludovic Le Moan fondateur de Sigfox et Céline Lazorthes, la fondatrice de Leetchi, qui vient de vendre sa boite au Crédit Mutuel pour 50M€. L’idée de cette rencontre : que les entrepreneurs racontent leur expérience et que les députés comprennent ce qu’ils attendent. Ils n’ont pas été déçus. Alors qu’un député l’interroge sur quelle loi on pourrait imaginer pour faciliter la vie aux start-up, voilà ce qu’a répondu Céline Lazorthes (Leetchi) : « Si vous pouvez ne plus rien faire, à la limite ce serait mieux ». Franchement on trouve ça parfait.

Voilà, c’est tout ! Bonne journée,

May the force be with you

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