Pour Macron, le statut des fonctionnaires n’est « plus adapté au monde tel qu’il va »
« A aucun moment je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait », a assuré le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, après avoir estimé, selon des propos rapportés par des médias, qu’il n’était « plus justifiable ».
« On va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs – où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable ». Interrogé lors d’un débat public au think tank « En temps réel », le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a lâché une nouvelle bombe à propos du statut de fonctionnaire. Un statut qui ne serait « plus adéquat » et « plus justifiable compte tenu des missions », selon les termes du jeune ministre, lui-même haut fonctionnaire, rapportés par Les Echos. Des propos dont s’est rapidement démarqué François Hollande. Décorant un fonctionnaire à la préfecture de Corrèze, le chef de l’Etat a loué en lui « un fonctionnaire d’Etat, un fonctionnaire attaché à son département de la Corrèze et, comme je le suis, attaché à son statut ».
« Conduire la réflexion », mais pas à la manière de la droite
Défendant son idée d’une société divisée entre « insiders et outsiders », des gens très protégés et d’autres sans aucune protection, Emmanuel Macron avait affirmé plus tôt: « Je ne sais pas justifier que quelqu’un qui travaille dans la cybersécurité dans une PME soit un contractuel en CDD et que quelqu’un qui travaille, par exemple, dans mon ministère dans le développement économique doit être un fonctionnaire ». « Il n’y a plus de justification fonctionnelle à ça », a-t-il ajouté.
Interrogé pendant le débat sur la réforme de l’Etat, le ministre a, selon Les Echos, estimé que la gauche devait ouvrir le débat sur la fonction publique, déclarant: « nous devons mener cette réflexion, car elle est un levier de changement » mais reconnaissant néanmoins que « ce sera très difficile de traiter du stock mais, en flux, il faut conduire cette réflexion ». Toujours selon Les Echos, le ministre a suggéré de mener le débat « pas en stigmatisant celles et ceux qui travaillent dans le service public, mais en mettant les choses de manière moderne et en construisant notre propre pensée. Sinon, la première chose qu’on nous dira, c’est que ce sont des idées de la droite. Je ne crois pas, non ».
Ces réserves n’ont naturellement pas empêché l’opposition de s’engouffrer immédiatement dans la brèche, à l’image d’Eric Woerth s’associant aux propos du ministre: « Excellentes remarques de Macron sur le statut des fonctionnaires, comme je l’écrivais dans mon livre… »
Sollicité, l’entourage d’Emmanuel Macron s’est pour sa part refusé à livrer le moindre commentaire sur cette sortie, explosive, à l’heure ou le gouvernement s’apprête à lancer une réforme du code du Travail.
« A aucun moment je n’ai parlé d’une réforme »
Dans la soirée, le ministre est revenu sur les propos polémiques: « A aucun moment je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait », a assuré Emmanuel Macron.
Ce « statut n’est pas remis en cause », a souligné le ministre dans une déclaration à l’AFP, en ajoutant: « Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée. Il ne peut y avoir aucune polémique à ce sujet ».
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Sarkozy : Macron, à quoi sert-il ?
« En écoutant M. Macron, je me demande ce qu’il fait là ? A part de dire qu’il pense le contraire de ce que fait le gouvernement auquel il appartient…Ce serait noble de sa part s’il avait le moindre poids dans ce gouvernement pour imposer une politique qui irait dans le sens de l’entreprise. Mais à quoi sert-il ? Il dit que les 35 heures, ce n’est pas bien, et le lendemain le Premier ministre dit qu’on n’y touchera pas ! Macron est l’alibi qui justifie une goutte de modernité dans un océan d’archaïsme. Si c’est pour faire de beaux discours devant le Medef et, le soir, faire exactement le contraire… Regardez le travail du dimanche: il y a de tels verrous dans la loi, par ce qu’il a voulu faire plaisir à tout le monde, qu’à l’arrivée, il n’y a rien. C’est caractéristique d’une classe politique qui dit des choses et fait le contraire . »
C’est un passage des réponses faites par Nicolas Sarkozy à des lecteurs du Parisien :
http://www.leparisien.fr/politique/sarkozy-face-a-nos-lecteurs-j-ai-beaucoup-appris-de-la-defaite-17-09-2015-5101915.php
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