Arte diffusera les 12 ( à 14 heures) 15 ( à 7 h 10) et 16 septembre 2015 ( à 3 heures 25) un Yourope spécial « 50 ans de relations germano-israéliennes ».
Un titre ambitieux, pour un reportage sur… le « côté israélien de Berlin » et les Allemands qui s’occupent de survivants de la Shoah. Avec des oublis sur la diplomatie de l’Allemagne signataire le 14 juillet 2015 de l’accord controversé sur le programme nucléaire militaire iranien.
« En 1948, pour le Congrès juif mondial, il ne faisait aucun doute que plus jamais un Juif ne choisirait de s’installer sur la terre allemande gorgée de sang. Etre juif en Allemagne… Après la Shoah, voilà qui semblait inconcevable ». Car la responsabilité de l’Allemagne, nation pourtant cultivée, dans la Shoah s’avère fondamentale.
« L’ouverture des relations diplomatiques entre l’Etat d’Israël et la RFA ne date que de 1965″.
Né à Vienne (Autriche), Asher Ben-Natan (1921-2014) est le premier ambassadeur d’Israël en République fédérale allemande (RFA), de 1965 à 1970. En 1959, il a été un artisan majeur dans la négociation d’un accord secret de fourniture d’armes par la RFA à l’Etat d’Israël. Il a aussi dirigé les recherches visant le criminel nazi Adolf Eichmann.
« En juin 1969, à l’université de Francfort, il a été hué par des membres du groupe gauchiste estudiantin SDS, des Palestiniens et des Israéliens gauchistes du mouvement Matzpen. Deux jours plus tard, Ben Nathan a été incapable de finir sa conférence à l’université de Hambourg en raison des nombreuses interruptions. Quand l’ambassadeur a voulu s’exprimer en septembre 1969 à Berlin, on lui a dit que l’atmosphère dans les universités libre et technique était tel qu’il ne devrait pas le faire. Il a alors parlé lors d’une rencontre organisée par les jeunes Démocrates chrétiens. Avant ce meeting, une publication gauchiste a attaqué Ben Nathan d’une manière que Kraushaar interprète comme une invitation à effectuer une tentative sur la vie de l’ambassadeur israélien. En décembre 1969, la conférence de Ben Nathan à l’université de Munich a été si fortement perturbé. Sur une affiche dans l’auditorium, étaient inscrits ces mots : « Il n’y aura la paix que lorsque des bombes exploseront dans 50 supermarchés en Israël », a écrit Manfred Gerstenfeld dans sa critique de Die Bombe im Jüdischen Gemeindehaus, de Wolfgang Kraushaar, Hamburger Edition HIS Verlagsges, 300 pp., 2005).
« L’année 2015 marque les 50 ans de ce rapprochement historique ».
« Au-delà des enjeux diplomatiques, la volonté de renouer le lien entre les deux nations semble primordiale de part et d’autre. Un exercice délicat qui nécessite d’envisager l’avenir tout en conservant la mémoire d’une des plus terribles pages de l’Histoire ».
« L’occasion pour Yourope de s’interroger sur l’actuelle relation entre les deux pays. Berlin est une destination tout indiquée. La capitale allemande est devenue un lieu prisé par de nombreux jeunes Israéliens ».
Présentée par Andreas Korn, Yourope « s’intéresse à la complexe relation germano-israélienne qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire ».
« Rencontre avec des Israéliens installés à Berlin, une métropole dans laquelle ils se sentent bien, même s’ils n’arrivent pas toujours à se défaire du passé. Certains d’ailleurs ne cherchent pas à l’occulter, au contraire. Un peu comme ces jeunes Allemands qui s’occupent de survivants du génocide en Israël ». Selon l’ambassade d’Israël en Allemagne, le nombre d’Israéliens vivant à Berlin varierait de 10 000 à 15 000. Un Internaute israélien a relevé que le coût de la vie à Tel Aviv est supérieur à celui de Berlin. En outre, le ministre israélien du Tourisme a placé l’Allemagne au quatrième rang en nombre de touristes en Israël (194 141 en 2014), après les Etats-Unis (622 103), la Russie (555 878), et la France (298 601).
« Dans ce numéro spécial, Yourope se penche sur une relation anormale et pourtant presque normale. Et l’amitié dans tout ça ? »
Et la cohérence, dans tout ça ? Le 14 juillet 2015, à Vienne (Autriche), l’Allemagne, un des Etats du « P5 + 1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) a signé l’accord (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPOA) controversé avec l’Iran : levée des sanctions, visites de surveillances difficiles à mettre en œuvre, pans du programme nucléaire militaire iranien hors du champs du JCPOA, etc. Le 31 août 2015, la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié de « non acceptable la manière dont l’Iran continue de parler d’Israël ». Le président iranien Hassan Rouhani venait d’alléguer que le régime israélien « a commencé son travail sur la base de l’intimidation, de la terreur et de l’occupation ».
Et la pertinence, dans tout ça ? Peu après l’enterrement d’Ariel Sharon, Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Relations étrangères a déclaré à des journalistes qu’Israël portait atteinte au processus de paix en construisant des foyers pour les Juifs en Judée et Samarie.
Par Véronique Chemla
http://www.veroniquechemla.info/2015/09/50-ans-de-relations-germano-israeliennes.html
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