Rosh Hashana : l’Appel du Grand Shofar par Rav Kook

Rav Avraham Itshak HaKohen Kook, premier Grand Rabbin d’Israël a prononcé ce discours de Rosh Hashana dans la vieille Ville de Jérusalem en 1933. C’était un temps mouvementé de nouveautés mêlées aux menaces. D’un côté la montée des périls en Allemagne, avec le règne hitlérien, devenaient chaque jour plus oppressants. D’un autre côté, la communauté juive était en Eretz Israël chaque jour plus florissante. L’immigration juive d’Europe centrale était en augmentation, apportant des populations éduquées, qualifiées pour des travaux dont Israël avait besoin, des moyens financiers importants. Au milieu des tourments, les pas vers la Rédemption semblaient se faire entendre. Dans nos prières quotidiennes, nous prononçons : “Que résonne le Grand Shofar pour notre liberté, et que s’élève l’étendard qui fait revenir nos exilés.” Quelle est la signification de ce « grand Shofar » ?
shofar
Il existe trois types de Shofar que l’on fait retentir pour Rosh Hashana. Le shofar idéal est fait dans une corne de bélier. Si on ne dispose pas d’une corne de bélier, la corne de n’importe quel herbivore casher peut être utilisée, à l’exception d’une corne de vache. Et si un shofar casher n’est pas disponible, on peut alors souffler dans n’importe quelle corne, même celle d’un animal non casher. Cependant, quand on souffle dans la corne d’un animal non casher, aucune bénédiction ne peut être dite.
Ces trois shofar de Rosh Hashana correspondent aux trois ‘Shofars de la Rédemption,’ les trois appels divins qui convoquent le peuple juif au rachat (à l’oubli) de leurs fautes et à la libération (au rachat) de leur terre.
Le shofar le plus proche de la Rédemption est celui de l’appel divin qui réveille et inspire le peuple par des motivations sacrées, par la foi en D.ieu et l’unique mission du peuple d’Israël.
Ce degré élevé du réveil d’Israël correspond à la corne de bélier, une corne et un appel qui rappellent l’amour suprême de l’Eternel pour Abraham et la reconnaissance de son obéissance (dévouement) à la Akeidat Yitzchak, la ligature d’Isaac (Genèse/Bereshit 22:1-19).
C’était l’appel de ce Shofar, avec sa vision sainte de la Jérusalem céleste unie à la Jérusalem terrestre qui poussa les Nahmanides, Rabbi Yehuda HaLevy, Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertinoro, les disciples du Gaon de Vilna, et ceux du Baal Shem Tov à monter en Eretz Yisrael.
C’est pour ce ‘Grand Shofar,’ réveil de la grandeur spirituelle et de l’idéal du judaïsme, que nous prions avec tant de ferveur.
Il y a aussi un second Shofar de la Rédemption, une forme d’éveil moins parfaite. Ce shofar appelle le peuple juif à revenir dans son foyer, vers la Terre où nos ancêtres, nos prophètes et nos rois ont vécu jadis. Il nous enjoint de vivre en hommes libres, d’élever nos familles dans un pays juif, et une culture juive. C’est un shofar casher, mais pas un grand shofar comme le premier. Cependant, avec ce shofar, nous pouvons bénir.
Il existe, cependant un troisième type de Shofar : (à ce moment du sermon, le Rav Kook éclate en sanglots.) C’est le moins désirable, le moins grand des shofars qui provient d’un animal impur. Ce shofar, c’est celui du réveil que sonnent les persécutions des nations antisémites, avertissant les juifs d’échapper tant qu’ils le peuvent, et de fuir vers leur propre Terre.
Les ennemis forcent les juifs au rachat, faisant éclater les trompettes de la guerre, les bombardant de menaces assourdissantes, faisant pleuvoir sur eux de multiples tourments, et les harcelant sans repos.
Le shofar des animaux impurs est ainsi transformé en un Shofar de la Rédemption. Qui a manqué d’entendre l’appel des deux premiers shofars sera forcé d’écouter celui du dernier shofar.
Mais, cependant, pendant l’appel de ce dernier shofar, aucune bénédiction ne peut être dite. “On ne récite pas de bénédiction sur une coupe d’affliction” (Talmud Berakot 51b).

Le Grand Shofar

Nous prions pour être rachetés et libérés par la voix du ‘Grand Shofar’. Nous ne demandons pas à être réveillés par l’appel « calamiteux » du Shofar de la persécution ; pas plus que par le shofar médiocre des aspirations ordinaires (communes) des nations.
Nous désirons un shofar qui correspond à une nation sainte, le shofar de la grandeur spirituelle et de la liberté véritable.
Nous attendons le souffle du Shofar qui annonce la complète Rédemption, l’appel sacré qui inspire et mène le peuple juif vers le saint idéal de Jérusalem et du Mont Moriah.
« Ce jour-là un grand shofar se fera entendre, et les égarés de la terre d’Assyrie et les dispersés de la terre d’Egypte viendront se prosterner devant L’Eternel dans la montagne sainte, à Jérusalem.« (Isaïe 27:13)
httpv://youtu.be/1J3tvaVwxIE
Article publié en anglais dans « Rav Kook Torah », traduit de l’hébreu à l’anglais par Rav Chanan Morrison
http://ravkooktorah.org/ROSH_65.htm

Traduit de l’anglais par Jean Taranto
 

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